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La consécration des artisans, pierre angulaire du renouveau économique

Cotonou, 19 février 2025 — Sous les lambris d’un hôtel de prestige à Cotonou, une cohorte d’artisans, visages empreints de…

Dans le cadre du projet ARCH, 3 371 artisans du Bénin ont reçu des attestations de fin de formation à Cotonou,

Cotonou, 19 février 2025 — Sous les lambris d’un hôtel de prestige à Cotonou, une cohorte d’artisans, visages empreints de fierté, a reçu hier les clés symboliques de leur ascension professionnelle. En effet, dans le cadre du projet Assurance pour le Renforcement du Capital Humain (ARCH), 3 371 artisans, issus des recoins vibrants du Bénin, ont vu leurs compétences sanctifiées par des attestations de fin de formation. Une cérémonie solennelle, orchestrée sous l’égide de Mme Véronique Tognifodé, Ministre des Affaires Sociales et de la Microfinance, et ponctuée d’hommages et de promesses ambitieuses.

Un hommage à la mémoire d’un bâtisseur invisible

Par ailleurs, la cérémonie s’est ouverte sur une note mélancolique, avec une minute de silence dédiée à Joël Bouillaud, ancien Directeur de ARCH Formation, décédé en pleine maturation du projet. Madame Tognifodé, d’une voix empreinte de gravité, a salué « l’architecte discret dont les fondations invisibles portent désormais l’édifice de milliers de vies transformées ». Ce rappel introspectif a servi de prélude à une réflexion sur l’héritage éducatif comme socle de la prospérité collective.

Dans le cadre du projet ARCH, 3 371 artisans du Bénin ont reçu des attestations de fin de formation à Cotonou, La vision Talon : de l’atelier à l’autonomie économique

En plus, dans un discours structuré comme un manifeste, la Ministre a dépeint la philosophie du chef de l’État : « Transformer l’artisanat, ce n’est pas simplement outiller des mains, c’est éclairer des esprits et élargir des horizons. » Depuis juin 2021, près de 6 000 artisans ont été formés dans des filières stratégiques : bâtiment, mécanique automobile, agroalimentaire, avec un credo : 40 heures de formation axées sur l’opérationnel, loin des théories académiques stériles. En 2024, 394 spécialistes en énergie photovoltaïque, 300 mécaniciens et 900 transformateurs agroalimentaires ont rejoint cette armée silencieuse de l’économie réelle.

2025 : L’ambition d’une mécanisation agricole inclusive

L’horizon 2025 se dessine avec des objectifs chiffrés : 4 000 artisans à perfectionner, notamment dans la mécanisation agricole, un secteur jugé vital pour l’autosuffisance alimentaire. « Les modules ne sont pas conçus dans l’ivoire technocratique»,a martelé Mme Tognifodé, soulignant une co-construction avec les artisans eux-mêmes, afin d’épouser les réalités du terrain. Une approche participative qui rompt avec les schémas descendants traditionnels.

Dans le cadre du projet ARCH, 3 371 artisans du Bénin ont reçu des attestations de fin de formation à Cotonou, Une synergie interministérielle pour un écosystème durable

En prélude aux propos de la Ministre, son homologue Yves Kouaro Chabi (Enseignements Secondaire, Technique et Formation Professionnelle) a rappelé que « la formation professionnelle est le sésame d’une économie résiliente ». Une vision partagée par Christian Lodjou, Directeur de l’Agence Nationale de Protection Sociale, qui a aussi détaillé les critères d’accès aux formations : priorité aux métiers en tension, aux régions enclavées et aux profils porteurs d’innovation frugale.

Dans le cadre du projet ARCH, 3 371 artisans du Bénin ont reçu des attestations de fin de formation à Cotonou, Cotonou, laboratoire d’un développement décentralisé pour les artisans

En outre, Luc Sètondji Atrokpo, Maire de Cotonou, a salué une initiative « qui transfère le pouvoir économique des bureaux climatisés vers les ateliers enfumés ». Pour lui, chaque artisan formé incarne un levier de développement local, capable de stimuler l’emploi et de réduire l’exode rural. Un plaidoyer pour des politiques publiques ancrées dans le concret des quartiers.

Porte-parole des lauréats, Thierry Azondossessi, mécanicien auto, a résumé l’esprit de la cohorte : « Avant, je réparais des voitures. » Aujourd’hui, je diagnostique des systèmes, j’anticipe des pannes, je conseille des clients. « Cette formation a fait de moi un solutionneur, pas juste un ouvrier. » Une déclaration qui cristallise l’essence du projet ARCH : substituer à la survie quotidienne une expertise reconnue et rémunératrice.

L’artisanat, nouveau phare de l’économie béninoise 

Alors que les attestations continueront d’être distribuées dans l’arrière-pays, cette cérémonie n’est pas une fin, mais un jalon. Elle incarne une conviction : dans un monde obsédé par le virtuel, l’avenir se construit aussi à coups de clés à molette, de soudures précises et de récoltes transformées. Le Bénin, en faisant le pari de l’intelligence manuelle, écrit une page audacieuse de son histoire où chaque artisan devient un phare, éclairant à la fois son foyer et la voie collective vers la prospérité. Et si la richesse des nations se mesurait enfin à la callosité des mains et à la clarté des savoir-faire ?

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