Morgue d’Aplahoué : le Procureur sonne l’alarme et fixe une date limite pour les inhumations
Aplahoué, 14 mai 2025 — Dans la quiétude relative de l’Hôpital de zone d’Aplahoué, une voix s’élève, grave et impérieuse, pour briser le silence qui enveloppe les dépouilles oubliées. Médard GANDONOU, Procureur de la République près le Tribunal de Première instance de deuxième classe d’Aplahoué, a récemment brandi une plume trempée d’urgence et de gravité. Son message, adressé aux familles des défunts, n’est pas une banale formalité : il s’agit d’un appel vibrant, d’une supplique teintée d’autorité, pour que les corps en attente dans les chambres froides de la morgue trouvent enfin la paix.
25 mai 2025 : L’ultimatum de la dignité
Ce message urgent s’accompagne d’une date précise. Le 25 mai 2025. Cette échéance, martelée par le Procureur, résonne comme un compte à rebours inexorable. Après ce jour, les autorités inhumeront les dépouilles non réclamées, une décision guidée par la nécessité autant que par la dignité. Car, à Aplahoué, les installations mortuaires, saturées, ploient sous une charge muette, mais pesante. Chaque corps qui s’attarde est un espace perdu, un obstacle à la fluidité d’un service essentiel. Au-delà de cette contrainte logistique, se profile une quête d’humanité : offrir à ces âmes suspendues un repos mérité, loin de l’indifférence ou de l’oubli.
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Responsabilité partagée : quand la morgue rappelle les devoirs des vivants.
Au-delà de l’échéance fixée, l’appel de Médard GANDONOU dépasse le cadre administratif pour toucher une corde sensible : celle de la responsabilité collective. Dans cette région du Bénin, comme dans tant d’autres, les familles, parfois éparpillées par la vie ou paralysées par le chagrin, laissent ces dépouilles en suspens. La morgue devient alors un miroir troublant, reflétant les fractures d’une société aux prises avec ses rites et ses ressources. Le Procureur, lucide, ne se contente pas d’ordonner ; il conjure. Par conséquent, il invite les proches à se manifester, à briser ce silence, à honorer ceux qui ne sont plus avant que le temps ne scelle leur sort.
Pas un cas isolé : L’écho national des corps non réclamés
Il est important de souligner que ce n’est pas la première fois que le Bénin doit affronter une telle situation. À Cotonou, en cette même année 2025, des mesures similaires ont été prises pour libérer les morgues de corps abandonnés. Localement, l’enjeu se double d’une résonance particulière à Aplahoué : préserver la dignité d’une communauté dans laquelle chaque histoire compte. Car chaque dépouille est un récit inachevé, un adieu en attente, et le geste d’inhumer sans nom ni cérémonie pèse lourd sur la conscience collective.
Un plaidoyer pour la mémoire et l’humanité
En réalité, l’initiative de Médard GANDONOU n’est pas qu’un ultimatum froid ; elle porte en elle une aspiration plus haute. Restaurer la dignité des défunts, c’est aussi soulager les vivants, leur offrir une chance de clore un chapitre. Les familles sont ainsi conviées à agir, à se présenter sans tarder à l’Hôpital de zone d’Aplahoué pour récupérer leurs proches. Passé le 25 mai, la terre accueillera ceux que personne n’aura réclamés, et avec eux s’éteindra peut-être une part de mémoire locale.
Dans ce coin paisible du Bénin, le Procureur ne se contente pas de faire respecter la loi ; il rappelle une vérité essentielle : même dans la mort, l’humanité mérite d’être défendue. À Aplahoué, le temps presse, mais l’espoir demeure que les vivants répondent à cet appel, pour que les âmes en attente ne sombrent pas dans l’oubli.