Cotonou, carrefour de l’excellence touristique ouest-africaine : une harmonisation cruciale en marche
Cotonou, 8 juillet 2025 – Dans les couloirs feutrés du Benin Royal Hotel à Cotonou, un vent de changement souffle sur le tourisme ouest-africain. Du 8 au 11 juillet 2025, la capitale économique du Bénin accueille la réunion du Comité d’harmonisation technique (THC 6), une initiative cruciale de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) visant à établir une norme unifiée pour la classification des établissements d’hébergement touristique et des services connexes. Alors que les rêves de grandeur touristique de la région s’éveillent, cette rencontre, empreinte de gravité et d’espoir, pourrait redéfinir les standards de l’hospitalité en Afrique de l’Ouest. Pourtant, dans l’ombre de cet élan, plane l’incertitude : cette ambition saura-t-elle surmonter les défis d’une région aux réalités contrastées ?
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Harmonisation des standards touristiques : Une ambition régionale sous les feux des projecteurs
Sous l’égide de la CEDEAO, des délégués de plusieurs pays, dont l’ambassadeur béninois Dine Bouraima, se sont réunis dans l’élégant cadre du Benin Royal Hotel, un établissement quatre étoiles situé au cœur de Cotonou. Leur mission : finaliser un projet de norme régionale destiné à harmoniser la classification des hôtels, gîtes et autres structures d’accueil touristique. « Le tourisme est un levier de développement économique, mais sans standards clairs, nous risquons de stagner », a déclaré le Dr Tony Elumelu, directeur du secteur privé de la CEDEAO, lors de son discours d’ouverture le 8 juillet. Son intervention, captée par les réseaux sociaux, a donné le ton d’une réunion où l’urgence se mêle à l’ambition.
Le projet, porté par le Comité d’harmonisation technique (THC 6), vise à établir des critères communs pour évaluer la qualité des services touristiques, allant des équipements des hôtels à la formation du personnel. M. Koissi Midaye, chef de division pour la qualité et les normes, a souligné l’importance de cette initiative pour renforcer la compétitivité de la région sur la scène internationale. À une époque où le tourisme mondial exige transparence et excellence, l’Afrique de l’Ouest cherche ainsi à se positionner comme une destination incontournable, des plages de Cotonou aux marchés vibrants de Lagos.
Rêve d’harmonisation des standards touristiques : Les défis d’une région fragmentée
Cependant, derrière les discussions feutrées et les présentations soignées, un voile de mélancolie plane. L’harmonisation des normes touristiques, si prometteuse soit-elle, se heurte à des réalités complexes. En effet, les disparités économiques entre les pays de la CEDEAO, les défis d’infrastructures dans les zones rurales et les différences culturelles dans la perception de l’hospitalité risquent de freiner la mise en œuvre. « Nous avons les idées, mais les moyens suivront-ils ? » s’interroge un délégué en marge de la réunion, reflétant une inquiétude partagée par beaucoup.
Le choix de Cotonou comme hôte de cet événement n’est pas anodin. Le Bénin, avec son riche patrimoine culturel et ses ambitions touristiques croissantes, incarne à la fois l’espoir et les obstacles de cette entreprise. La ville, abritant le marché Dantokpa et le musée de la Fondation Zinsou, aspire à devenir une porte d’entrée pour le tourisme ouest-africain. Néanmoins, les hôtels, même prestigieux comme le Benin Royal, doivent composer avec des attentes croissantes des voyageurs internationaux et des contraintes locales, comme une connexion internet parfois instable, notée par certains clients.
Une lueur d’espoir pour un avenir prometteur
Malgré ces défis, l’engagement des participants reste palpable. Les débats, rythmés par des présentations techniques et des échanges passionnés, témoignent d’une volonté collective de faire avancer le projet. Le Benin Royal Hotel, avec ses salles de conférences modernes et sa vue panoramique sur Cotonou, offre un cadre propice à ces discussions. Les délégués, issus de divers horizons, partagent un objectif commun : faire du tourisme un moteur de croissance inclusive, capable de créer des emplois et de valoriser les cultures locales.
Cependant, le temps presse. À l’heure où les crises économiques et climatiques pèsent sur la région, la réussite de cette norme dépendra de la capacité des États membres à s’entendre sur des critères réalistes et applicables. Les regards se tournent vers les conclusions de cette réunion, attendues le 11 juillet, pour savoir si l’Afrique de l’Ouest saura transformer cette vision en réalité.
Un tournant majeur pour le tourisme ouest-africain
Alors que les délégués quittent chaque soir le Benin Royal Hotel, bercés par le murmure de la ville et la promesse d’un tourisme régional unifié, Cotonou porte un flambeau fragile. Cette réunion du THC 6, bien plus qu’un simple exercice technique, est un cri du cœur pour une Afrique de l’Ouest qui aspire à briller. Mais dans ce combat pour l’excellence, la région devra surmonter ses divisions et ses limites, sous peine de voir ses ambitions noyées dans l’oubli. Les jours à venir diront si ce rendez-vous marquera un tournant ou un simple vœu pieux.

