FIC 2025 : L’innovation « made in Africa » au cœur de l’urbanisme

Plus qu'un forum, une forge : Clôturé à Cotonou, le FIC 2025 a récompensé la jeunesse innovante. Avec un chèque…

Le Forum International du Cadre de Vie (FIC 2025) à Cotonou a célébré l'innovation "made in Africa", récompensant des prototypes (briques écologiques, applications inondations) portés par la jeunesse, et appelant à une urbanisation responsable et intelligente. Gouvernement Bénin

Plus qu’un forum, une forge : Clôturé à Cotonou, le FIC 2025 a récompensé la jeunesse innovante. Avec un chèque de 5 000 euros et un partenariat avec la DGCH, l’équipe d’Epitech Bénin a prouvé que l’avenir urbain du continent – inclusif, vert et connecté – passe par le codage et la construction concrète.

 

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Cotonou, 15 octobre 2025 – Au milieu des tours en construction et des marchés grouillants de la capitale économique béninoise, un vent de fraîcheur souffle sur l’urbanisme africain. La troisième édition du Forum International du Cadre de Vie (FIC), qui s’est achevée le 11 octobre au Sofitel Hôtel, n’a pas été qu’un énième rassemblement d’experts.

Non, cette année, le FIC 2025 a vibré au rythme des concepts révolutionnaires et des prototypes audacieux portés par une génération de trentenaires et d’étudiants déterminés à transformer les bidonvilles en écosystèmes intelligents. Oubliez les discours ronflants : c’est l’innovation « made in Africa » qui a volé la vedette, prouvant ainsi que les solutions aux maux des mégapoles du continent naissent souvent dans les ateliers de hackers et les cerveaux bouillonnants des universités locales.

Le Forum International du Cadre de Vie (FIC 2025) à Cotonou a célébré l'innovation "made in Africa", récompensant des prototypes (briques écologiques, applications inondations) portés par la jeunesse, et appelant à une urbanisation responsable et intelligente.

EXPO’FIC : du déchet à la brique écologique

 

Imaginez la scène : sous les néons tamisés de l’EXPO’FIC, une exposition qui ressemblait plus à un marché aux puces high-tech qu’à un salon d’affaires. Des startups comme Porteo BTP présentaient des briques écologiques fabriquées à partir de déchets plastiques, tandis que l’association ABéTec-BTP dévoilait des modèles de logements modulaires, assemblables en un clin d’œil pour les familles déplacées par les inondations récurrentes.

« On ne parle plus de théorie ici, on fabrique du concret », lance Aïcha Mensah, une architecte ghanéenne de 28 ans, les mains encore tachées de terre argileuse après un atelier pratique sur la construction durable. Son stand, bondé de maires curieux et d’investisseurs français, illustrait parfaitement l’esprit du forum : co-construire, tester, itérer.

L’hackathon : Epitech Bénin remporte un projet concret pour Akpakpa

 

Mais le vrai coup de maitre s’est joué lors de l’hackathon, ce marathon de 48 heures où une quarantaine d’étudiants – dont une équipe triomphante d’Epitech Bénin – ont planché sur des défis concrets : comment rendre les transports publics résilients au climat, ou comment verdir les ruelles étroites de Cotonou sans y laisser une fortune ?

« C’était comme un jeu vidéo, mais avec des enjeux réels : la survie de nos villes », confie Koffi Adébayo, 22 ans, lauréat avec son prototype d’application mobile qui cartographie en temps réel les zones inondables et propose des itinéraires alternatifs via des vélos partagés solaires. Leur prix ? Un chèque de 5 000 euros et un partenariat avec la Direction Générale de la Construction et de l’Habitat (DGCH) pour piloter le projet dans les quartiers populaires d’Akpakpa. Face à eux, des géants comme des experts de l’ONU ou des urbanistes sud-africains semblaient presque nostalgiques, avouant que ces « jeunes » avaient ravivé leur flamme.

FIC 2025 : un appel à l’urbanisation responsable

 

Organisé sous le patronage du ministre José Tonato, chargé du Cadre de Vie et des Transports, ce FIC n’était pas qu’une vitrine pour les élites. Avec ses panels sur la résilience urbaine et ses B2B effrénés, il a aussi mis en lumière un continent qui refuse la fatalité.

Victor Kouassi Ananouh, le DG de la DGCH, l’a souligné lors de la clôture : « Ce forum n’est plus un simple laboratoire d’idées ; c’est une forge dans laquelle naissent les décisions qui changeront nos territoires. » Il pointait également du doigt les recommandations phares : intégrer l’IA dans la planification des déchets ou subventionner les toits verts pour contrer la chaleur asphyxiante des bidonvilles. Et pour sceller cet élan, une plantation symbolique de 50 arbres au Complexe scolaire d’Akogbato.

Bien sûr, les ombres planent : la croissance galopante des villes béninoises, avec ses 4 % d’urbanisation annuelle, menace toujours d’engloutir les avancées sous des vagues de béton anarchique. Le ministre Tonato l’a martelé : « Sans urbanisation responsable, nos progrès… risquent de s’évaporer. » Pourtant, en écoutant les lauréats de l’hackathon, on sent que l’espoir n’est pas vain. Ces jeunes, nourris aux objectifs du Programme d’Action du Gouvernement (PAG 2021-2026), ne se contentent pas de rêver : ils codent, ils construisent, ils challengent.

En somme, le FIC 2025 s’est refermé sur ces notes optimistes. L’étincelle est allumée. Et si les villes africaines de demain ressemblent aux prototypes vus cette semaine — inclusives, vertes, connectées — ce sera grâce à ces innovateurs qui redessinent déjà nos horizons urbains.

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