La rentrée académique 2025-2026 de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) a mis en lumière une réalité préoccupante : les universités publiques béninoises se vident de leurs enseignants, mettant ainsi en péril la qualité de la formation et la pérennité des départements.
Abomey-Calavi, 11 novembre 2025 – Depuis 2019, plus de 200 enseignants ont quitté l’UAC, certains pour cause de retraite, dont l’ancien recteur, le professeur Brice Sinsin. En 2025, 35 autres enseignants ont également pris leur départ. De surcroît, une tendance similaire s’observe dans plusieurs autres universités publiques du pays.
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Dans le même temps, les autorités n’ont recruté aucun enseignant titulaire depuis plusieurs années, ce qui contraint de nombreux départements à fonctionner avec des vacataires précaires, dépourvus de stabilité et d’encadrement suffisant.
Pénurie d’enseignants : une menace pour la qualité de l’enseignement supérieur
Face à cette situation, la pénurie d’enseignants expérimentés pose un défi majeur pour former les ressources humaines. Former un enseignant-chercheur jusqu’au grade de professeur nécessite plus de dix ans. À ce rythme, les autorités mettront plus d’une décennie à combler le vide, à condition qu’elles procèdent enfin à des recrutements significatifs.
En conséquence, les experts alertent : sans un renouvellement du corps enseignant, les universités risquent de ne plus pouvoir produire des diplômés compétents, essentiels pour le développement économique et social du pays.
La formation, clé du développement national
En effet, au-delà des infrastructures et des financements, aucun progrès durable ne peut se faire sans enseignants qualifiés et stables. Le président béninois lui-même avait qualifié, en 2016, le pays de « désert de compétences ». Par ailleurs, l’expérience d’autres pays, comme la Chine, montre que l’investissement dans l’éducation et la formation des enseignants est crucial pour bâtir une économie compétitive et innovante.
Former pour ne pas fermer.
Si rien n’est fait, les départements les plus fragiles risquent de disparaître, emportant avec eux des pans entiers de savoir et de compétences. Investir dans le recrutement et la formation des enseignants n’est plus une option : c’est une urgence nationale. Parce que sans transmission, il n’y a ni relève, ni avenir.
