Une conférence internationale sur la Nutrition transforme l’alimentation en levier stratégique pour l’émergence africaine.
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Cotonou, 28 septembre 2025 – Dans l’air chargé d’humidité tropicale du Sofitel Marina, un murmure collectif s’élève ce week-end : celui de leaders mondiaux, d’experts affûtés et de visionnaires qui, pour la première fois, convergent vers le Bénin pour défier l’un des fléaux les plus sournois de notre ère — la malnutrition chronique.
Ainsi, ouverte hier sous les auspices du président Patrice Talon, la Première Conférence Internationale sur la Nutrition ne se limite pas à un forum diplomatique : elle incarne un appel à l’action urgente, une mobilisation pour transformer l’alimentation en levier de lutte contre la pauvreté.

Un discours présidentiel fort : la nutrition comme socle du progrès
Pour marquer l’ouverture officielle des travaux, le chef de l’État béninois a planté le décor avec une éloquence incisive. En effet, il a rappelé que la nutrition n’est pas un luxe, mais le socle indéfectible du progrès humain :
« La santé, l’éducation et la productivité des générations futures dépendent de notre capacité à garantir à chaque enfant, chaque femme et chaque homme une alimentation saine et équilibrée. Nourrir nos enfants n’est pas une option, c’est un impératif. »
Ces mots, prononcés devant une assemblée cosmopolite — des émissaires de l’ONU aux représentants de la FAO et du FIDA — résonnent en fait comme un manifeste politique et humaniste, appelant à une mobilisation collective.

Des avancées concrètes : le Bénin passe à l’action pour la nutrition
Concrètement, les progrès du pays ne relèvent pas du discours seul. Le président a mis en lumière deux initiatives majeures :
- d’une part, le Programme National d’Alimentation Scolaire Intégré (PNASI), qui sert chaque jour des repas nutritifs à des centaines de milliers d’élèves ;
- d’autre part, la création de l’Agence Nationale de l’Alimentation et de la Nutrition (ANAN), chargée de piloter les politiques publiques en matière nutritionnelle.
Cependant, Talon reconnaît les défis persistants :
« La lutte contre la malnutrition est une responsabilité partagée. Aucun pays ne peut, à lui seul, faire face aux défis que pose ce fléau. »
C’est pourquoi son appel à intensifier les partenariats internationaux vise à mobiliser des ressources à la hauteur des enjeux, dans un continent où plus de 250 millions d’enfants souffrent de retards de croissance, selon l’OMS.

Des solutions innovantes au cœur des débats
Au-delà des discours, les débats — qui se poursuivent jusqu’à demain — s’articulent autour de pistes concrètes et audacieuses, telles que :
- le renforcement de la gouvernance nutritionnelle,
- l’empowerment des communautés locales via des initiatives agro-écologiques,
- et la synergie entre santé, éducation et agriculture.
Par ailleurs, les participants explorent des innovations prometteuses, notamment :
- des algorithmes prédictifs pour anticiper les famines,
- des fermes verticales adaptées aux sols sahéliens,
- et des campagnes de sensibilisation ancrées dans les traditions vodoun pour promouvoir une alimentation diversifiée.
Ces solutions, issues de collaborations transfrontalières, pourraient non seulement éradiquer la « faim invisible » au Bénin, mais aussi irradier vers l’ensemble de l’Afrique subsaharienne, où la malnutrition freine encore 40 % du potentiel économique, selon la Banque mondiale.

Le Bénin, catalyseur d’une réponse africaine à un défi global de la nutrition.
En organisant cet événement inaugural, le Bénin ne se contente pas d’observer : il endosse le rôle de leader continental, affirmant que les solutions à la malnutrition doivent être africaines dans leur essence, globales dans leur impact.
Ainsi, à l’aube d’une décennie décisive pour les Objectifs de développement durable de l’ONU, cette conférence rappelle une vérité implacable :
Ignorer la nutrition, c’est hypothéquer l’avenir.
Le Bénin, catalyseur d’une diplomatie nutritionnelle africaine
En accueillant la Première Conférence Internationale sur la Nutrition, le Bénin affirme son rôle de moteur continental dans la lutte contre la malnutrition chronique. Loin d’un simple événement protocolaire, cette initiative incarne aussi une diplomatie nutritionnelle ambitieuse, fondée sur des solutions africaines, des partenariats stratégiques et une volonté politique affirmée.
Dès lors, à l’heure où les Objectifs de développement durable entrent dans une phase décisive, Cotonou rappelle que la nutrition est un enjeu transversal, au croisement de la santé, de l’éducation et de la souveraineté alimentaire. Le défi est immense, mais l’élan est lancé. Il reste à transformer les engagements en politiques concrètes, les idées en programmes durables, et les promesses en assiettes pleines.
Une assiette, une promesse : vers une mobilisation citoyenne
Et si le Bénin, ce joyau ouest-africain souvent sous-estimé, devenait le berceau d’une ère où chaque assiette est une promesse d’équité ? Les regards du monde sont rivés sur Cotonou.
Il reste à déterminer si nous, en tant que citoyens ordinaires, parviendrons à concrétiser ces mots en actions — un repas équilibré à la fois.
Le monde observe. L’Afrique s’organise. Et le Bénin, désormais, propose une voie.


