Rencontre Lula-Talon : un jalon pour un partenariat stratégique entre le Brésil et le Bénin
En ce 25 juin 2025, le Palais du Planalto s’est érigé en théâtre d’une rencontre d’une portée majeure : le Président Luiz Inácio Lula da Silva a accueilli son homologue béninois, Patrice Talon, pour une nouvelle étape dans l’édification d’un partenariat stratégique entre le Brésil et le Bénin. Cette deuxième visite de Talon en un peu plus d’un an témoigne d’une volonté partagée de tisser des liens profonds, ancrés dans une coopération économique, culturelle et historique, et portés par une ambition de réconciliation avec un passé commun.
Une coopération économique florissante : le secteur agricole en fer de lance
Le dialogue entre Brasilia et Cotonou s’intensifie sur le terrain économique, notamment dans le secteur agricole, pilier des relations Sud-Sud. En effet, en mai dernier, la visite du ministre béninois de l’Agriculture, Gaston Dossouhui, a jeté les bases d’une collaboration renforcée, axée sur l’exportation de matériel génétique bovin et avicole, ainsi que sur le commerce de bovins vivants. « Le Brésil, fort de son expertise en technologies tropicales, aspire à catalyser le développement rural et agricole du Bénin », a déclaré Marcel Moreira, secrétaire adjoint du ministère brésilien de l’Agriculture. Les discussions ont également porté sur l’irrigation, la gestion hydrique et la valorisation de filières stratégiques telles que le manioc, le soja ou la noix de cajou.
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Cette dynamique s’inscrit dans une croissance soutenue des échanges agroalimentaires, avec 12,5 milliards de dollars d’exportations brésiliennes vers l’Afrique en 2024, en hausse de 23,8 % par rapport à l’année précédente. Par conséquent, un protocole d’accord, attendu lors du prochain Dialogue Brésil-Afrique sur la sécurité alimentaire, devrait sceller ces ambitions, renforçant la lutte contre la faim et le développement rural.
Une alliance culturelle et mémorielle : les racines africaines au cœur des échanges entre le Brésil- le Benin
Au-delà de l’économie, la relation entre les deux nations s’enracine dans une mémoire partagée. À ce titre, en janvier 2025, la ministre brésilienne de la Culture, Margareth Menezes, a conduit une mission au Bénin, marquée par une forte charge symbolique. À Porto-Novo, Cotonou et Ouidah, hauts lieux de la diaspora africaine, elle a célébré les ponts culturels unissant les deux pays, notamment à travers le Festival des cultures ancestrales Vodun. L’installation d’un comité bilatéral dédié aux arts, à l’audiovisuel et au patrimoine a consolidé cet élan, visant à raviver les liens spirituels et historiques.
Parallèlement, l’initiative d’Embratur, portée par Tania Neres, coordinatrice d’Afrotourism, a mis en lumière le tourisme de racine, attirant les Brésiliens en quête de leurs origines africaines. Cette démarche, renforcée par la participation au Festival Vodun, s’accompagne d’une mesure historique : une loi béninoise accordant la citoyenneté aux descendants d’esclaves africains, notamment brésiliens, sur la base de preuves documentaires ou génétiques. Cette décision, saluée comme une réparation symbolique, fait écho à l’histoire de la Costa da Mina, d’où plus d’un million de personnes furent arrachées pour le Brésil.
Vers un Avenir de fraternité entre le Brésil- le Benin : quand le passé façonne le progrès
Cette rencontre entre Lula et Talon, loin d’être un simple rituel diplomatique, incarne une vision d’avenir où économie, culture et mémoire convergent pour bâtir un partenariat durable. Le Bénin, comme l’a souligné le consul honoraire Marcelo Sacramento, se positionne comme une porte d’entrée pour le tourisme africain depuis les Amériques, avec des négociations en cours pour des vols directs. Ainsi, ces initiatives, mêlant pragmatisme et symbolisme, traduisent une ambition commune : faire du passé un levier de réconciliation et du présent une promesse de progrès.
En somme, le Brésil et le Bénin réaffirment leur engagement à tisser une relation d’une profondeur rare, où la coopération Sud-Sud et la mémoire partagée ouvrent la voie à un avenir de solidarité et de prospérité. Que ce sommet soit le prélude à une fraternité renforcée, pour un monde où les peuples, unis par leur histoire, bâtissent ensemble un destin commun !
