Cotonou , le 24 septembre 2024- La journaliste Pesce Hounyo, figure de proue de la web-télévision « Reporter Médias Monde », est dans le viseur de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC). En effet, convoquée à une instruction le 26 septembre prochain, elle doit répondre de propos tenus par un invité lors de son émission, jugés « diffamatoires » et « sans fondements » envers le chef de l’État. Cette convocation relance le débat sur la liberté de la presse au Bénin.
Le contexte de la convocation de la HAAC
Tout a commencé après la diffusion d’une émission où Philippe Houndégnon, ancien directeur général de la police républicaine, avait été invité. Au cours de ce programme, l’invité s’était livré à des commentaires sur divers sujets, dont certains auraient déplu au pouvoir en place. C’est sur la base de ces propos que la HAAC a décidé de convoquer la journaliste, la tenant ainsi responsable des déclarations de son invité.
Une pression sur la liberté d’expression
Cette convocation suscite une vive polémique au sein de l’opinion publique béninoise. De nombreux observateurs y voient une nouvelle atteinte à la liberté de la presse. « Doit-on désormais censurer les propos de ses invités ? », s’interroge un journaliste. « Cette convocation est une menace pour le pluralisme de l’information », ajoute un autre. Les réseaux sociaux sont également en ébullition, avec de nombreux internautes qui expriment leur soutien à la journaliste et leur inquiétude quant à l’avenir de la liberté d’expression au Bénin.
« Reporter Médias Monde » dans le viseur
Cette web-télévision, qui jouit d’une certaine popularité au Bénin, semble être régulièrement visée par les autorités. Cette nouvelle convocation vient s’ajouter à une série de pressions exercées sur les médias ces derniers mois. Pour de nombreux observateurs, cette situation est inquiétante et pourrait avoir un effet dissuasif sur les journalistes et les médias indépendants.
Les questions en suspens pour la HAAC
Cette affaire soulève plusieurs questions : Jusqu’où va-t-on dans la responsabilité des journalistes pour les propos de leurs invités ? Est-il normal de remettre en cause la liberté d’expression au nom de la protection de l’honneur du chef de l’État ? Comment concilier le droit à l’information avec le devoir de réserve ? Autant de questions auxquelles il faudra répondre dans les prochains jours.
En conclusion , la convocation de Pesce Hounyo est un nouveau coup dur pour la liberté de la presse au Bénin. Cette affaire souligne les obstacles auxquels font face les journalistes dans l’exercice de leur métier. Il est urgent de créer un cadre juridique et institutionnel qui garantisse la liberté d’expression et le pluralisme de l’information.