José Tonato dénonce les blocages qui freinent l’Afrique et exige des actes concrets de la part des pays riches. Un discours qui résonne bien au-delà de Belém.
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Belém (Brésil), 18 novembre 2025 – Le ministre béninois José Tonato a récemment prononcé un discours sans concession à la tribune de la COP30. Pour le Bénin et l’Afrique, le changement climatique n’est plus seulement une question environnementale : c’est une menace directe sur la sécurité, la santé et le développement. Le pays appelle à une solidarité internationale immédiate et sans barrière.
José Tonato frappe fort dès les premières secondes : « L’urgence climatique n’attend pas. Les extrêmes se multiplient, la survie de l’espèce humaine, particulièrement dans les régions les plus pauvres, est menacée. »
José Tonato, ministre du Cadre de Vie et des Transports, chargé du Développement Durable, n’est pas à Belém pour faire de la figuration.
Le Bénin, petit pollueur, grand acteur climatique
Malgré des émissions de gaz à effet de serre parmi les plus faibles du monde, le Bénin a choisi la voie de la croissance verte et résiliente.
Sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN) a été révisée à plusieurs reprises avec deux objectifs clairs :
- Réduire substantiellement les émissions d’ici 2030.
- Renforcer massivement la résilience des populations face aux chocs climatiques.
Sur le terrain, cela se traduit déjà par :
- La restauration de milliers d’hectares d’écosystèmes dégradés
- Le développement accéléré des énergies renouvelables (solaire surtout).
- L’adaptation de l’agriculture aux sécheresses et inondations récurrentes.
COP30 : L’Afrique réclame des actes, pas des promesses
Mais derrière les engagements, trois obstacles majeurs freinent l’action climatique africaine, selon José Tonato :
- L’accès aux financements climatiques reste trop compliqué et discriminatoire, notamment à cause de la barrière de la langue (les dossiers en français sont souvent pénalisés).
- L’accompagnement technique est insuffisant : il faut transférer de vraies compétences nationales, pas seulement des consultants étrangers de passage.
- Les technologies vertes restent inaccessibles pour les pays les moins avancés.
Le ministre a été clair : « Au-delà des conférences, la solidarité internationale doit devenir concrète et tangible. »
Le Nord sommé de tenir parole
Le Bénin exige l’intégralité du décaissement des 100 milliards de dollars annuels promis depuis 2009 et demande que les nouveaux objectifs financiers post-2025 soient à la hauteur de l’urgence.
« Nous sommes prêts à innover, à coopérer bilatéralement et multilatéralement, mais nous avons besoin que nos partenaires respectent leurs engagements », a matériellement lancé José Tonato.
COP30 : un cri du Sud qui ne veut plus attendre
« Faisons de l’ambition climatique pré-2030 une réalité, tout simplement », a-t-il déclaré pour conclure son propos.
En quittant la tribune, le ministre béninois a résumé l’état d’esprit de nombreux pays du continent : l’Afrique est prête à faire sa part, mais elle ne peut plus attendre que le Nord passe des discours aux chèques.
À Belém, le Bénin n’a pas seulement parlé pour lui. Il a porté la voix de ceux qui subissent le plus, contribuent le moins, et refusent désormais de se taire.
