À la veille d’une conférence décisive, huit pays ouest-africains unissent leurs voix pour transformer l’IA en levier d’employabilité durable.
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Cotonou, 25 septembre 2025 – À l’ère où les algorithmes redessinent les métiers du quotidien, comment l’Afrique de l’Ouest formera-t-elle ses millions de jeunes à naviguer dans ce tourbillon technologique ? Pour répondre à cette question les huit pays de l’UEMOA se réunissent demain au Sofitel Marina Hôtel pour tracer une réponse collective. En effet, la 16ᵉ Conférence des ministres de l’Emploi et de la Formation Professionnelle s’ouvre sur un thème crucial : « Transformation numérique et employabilité des jeunes dans l’espace UEMOA : quels leviers pour les compétences d’avenir et la stabilité des jeunes à l’ère de l’Intelligence Artificielle ? »
Une urgence régionale : l’IA menace 20 % des jeunes actifs
Préparée par une série de réunions d’experts du 22 au 25 septembre, cette conférence culmine dans un forum décisif. Ainsi, les ministres du Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo analyseront les risques liés à la numérisation. En effet, bien que l’IA promette une productivité accrue, elle menace aussi de creuser les inégalités dans une région où les jeunes de 15 à 24 ans représentent près de 20 % de la population active.
Chômage en recul, mais défis persistants
Grâce aux efforts d’insertion urbaine, le taux de chômage des jeunes dans l’espace UEMOA est passé de 27,2 % à 20,6 % au premier trimestre 2025. Toutefois, ce progrès reste fragile. Par conséquent, mutualiser les formations en compétences digitales devient une priorité, d’autant plus que le chômage régional frôle encore les 8,3 % en Afrique de l’Ouest.
Compétences hybrides et programme TAI : des pistes concrètes
Les débats, enrichis par des experts régionaux et des partenaires internationaux, exploreront plusieurs leviers : – Des curricula hybrides alliant IA et métiers verts – Des plateformes numériques pour l’apprentissage à distance – Des politiques d’incubation intégrant l’entrepreneuriat féminin – un pilier souvent négligé dans la transition technologique.
Ainsi, cette conférence incarne la devise de l’UEMOA : « Huit pays, un destin commun », et vise à transformer l’IA en opportunité inclusive plutôt qu’en menace sociale.
Vers une stratégie harmonisée et un budget commun ?
Dans un contexte où le chômage global de l’Union a reculé à 11,6 %, ces échanges pourraient catalyser des réformes phares. En particulier, l’extension du programme TAI (Talents Africains pour l’Intégration), qui a déjà immergé 200 jeunes diplômés dans des entreprises régionales, est envisagée comme un modèle à généraliser.
L’IA, alliée ou adversaire ? Le verdict de Cotonou est attendu
Pour les jeunes Togolais de Lomé ou les apprentis Burkinabè de Ouagadougou, cette conférence n’est pas un rituel diplomatique : c’est un phare pour leur avenir professionnel. Dès lors, l’enjeu dépasse les discours : il s’agit de dégager un budget commun, de standardiser les programmes, et de réduire significativement le chômage juvénile d’ici 2030.
