Cotonou : la CEDEAO muscle sa régulation économique

Et si la concurrence devenait le moteur d’une croissance plus équitable en Afrique de l’Ouest ? À Cotonou, les États…

Réunis à Cotonou pour la 11ᵉ réunion du Comité consultatif de la concurrence, les experts de la CEDEAO débattent des enjeux

Et si la concurrence devenait le moteur d’une croissance plus équitable en Afrique de l’Ouest ? À Cotonou, les États membres de la CEDEAO posent les jalons d’un marché régional renforcé, entre régulation, innovation et souveraineté économique.

 

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La capitale béninoise est, depuis le mardi 23 septembre, l’épicentre d’un rendez-vous crucial pour l’avenir économique de la région. Elle accueille la 11ᵉ réunion du Comité consultatif de la concurrence (CCC) de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Réunis au siège de l’Agence Régionale de Régulation de la Concurrence (ARCC/ERCA) jusqu’au vendredi 26 septembre, les experts des 15 États membres débattent des défis posés par la mondialisation et les pratiques anticoncurrentielles. Ainsi, au milieu des analyses pointues, se dessine l’avenir d’une région économique unie, où la protection des consommateurs n’est plus un vœu pieux, mais un pilier tangible du développement.

Une mobilisation d’experts pour une zone économique plus cohérente au sein de la CEDEAO

 

Présidée par Émilie Tiboute Sama, Directrice Adjointe de Cabinet au ministère de l’Industrie et du Commerce du Bénin, la cérémonie d’ouverture a réuni une constellation de personnes issues du monde de l’économie et du commerce. À ses côtés, Siméon Koffi, Directeur Exécutif de l’Autorité Régionale de la Concurrence de la CEDEAO (ARCC), le Dr Tabe Talime, président du CCC, et Amadou Diongue, Représentant résident de la CEDEAO au Bénin, ont tous souligné l’importance de l’événement.

Par ailleurs, dans un Bénin qui accélère ses réformes, comme en témoigne l’adoption récente d’une loi créant l’Autorité nationale de la concurrence, Mme Tiboute Sama a martelé l’urgence d’harmoniser les politiques nationales avec le règlement communautaire. Elle a d’ailleurs déclaré que l’objectif est de

« bâtir une zone économique cohérente, où les règles du jeu sont claires, prévisibles et appliquées équitablement ».

L’ARCC, un rempart contre les pratiques anticoncurrentielles

 

L’ARCC, institution clé de la CEDEAO, joue un rôle central dans la surveillance des activités commerciales et la promotion de l’efficacité des marchés. Créée en 2007, elle dispose de pouvoirs d’enquête et de décision exclusifs, notamment pour contrôler les concentrations économiques transfrontalières, un levier essentiel contre les abus de position dominante qui freinent l’intégration régionale.

En ce sens, dans son intervention, Siméon Koffi a salué les progrès accomplis, tout en soulignant les défis persistants tels que l’omniprésence de l’économie informelle, les pratiques anticoncurrentielles, la corruption et les disparités institutionnelles.

Pour lui, « seule une coopération renforcée permettra d’ancrer une véritable culture de la concurrence ».

Vers des actions concrètes pour une économie juste et forte au sein de la CEDEAO

 

Le Dr Tabe Talime a, pour sa part, rappelé le mandat du CCC qui est d’élaborer et de suivre les politiques communautaires. Il a notamment évoqué une étude en cours sur le marché du ciment – un secteur vital souvent miné par les ententes illicites. Quant à Amadou Diongue, il a recentré le débat, insistant sur la nécessité d’aller au-delà des diagnostics pour mettre en œuvre des actions concrètes.

« Bâtir une région où la concurrence devient un levier de croissance et un instrument de protection des consommateurs », a-t-il résumé.

Dès lors, au cours de ces quatre jours, les participants, économistes, juristes et décideurs, échangent leurs expériences et évaluent les réformes nationales. Les discussions portent sur la traque des ententes illicites, le contrôle des fusions et la mise en place d’une culture de la concurrence ancrée dans les réalités locales.

Un avenir plus prospère pour le consommateur ouest-africain

Cette réunion à Cotonou pourrait catalyser une vague de réformes essentielles pour la région. Tandis que l’Afrique de l’Ouest, avec ses 400 millions d’habitants, fait face à une concurrence mondiale féroce, ces discussions ne sont pas de simples formalités. Au contraire, elles tracent la feuille de route d’un marché unique plus résilient, où les petites et moyennes entreprises (PME) peuvent rivaliser à armes égales et où le consommateur retrouve sa place centrale. En conséquence, pour les citoyens d’Abidjan à Dakar, de Lagos à Bamako, c’est la promesse d’un quotidien plus juste : des prix maîtrisés, des choix élargis et une croissance qui profite à tous.

En somme, si les résolutions adoptées – attendues pour vendredi – se concrétisent, elles pourraient stimuler une croissance inclusive, inhiber l’exode économique et améliorer la capacité de résistance aux crises mondiales.

Cette 11e réunion du CCC n’est pas qu’un simple forum technique : c’est un signal fort que l’Afrique de l’Ouest s’engage dans la coopération pour transformer ses défis en opportunités. Ces résolutions annoncent-elle le début d’une nouvelle ère de prospérité pour le marché unique ouest-africain ?

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