Cotonou : Le karité, or vert d’Afrique, à l’honneur de la 16e Conférence internationale

Cotonou, capitale mondiale de l'Or vert : le karité révolutionne l'économie féminine africaine ! Cotonou, 19 mai 2025 – Sous le…

Cotonou accueille la 16ᵉ Conférence internationale du Karité, réunissant des acteurs mondiaux pour dynamiser cet "or vert",

Cotonou, capitale mondiale de l’Or vert : le karité révolutionne l’économie féminine africaine !

Cotonou, 19 mai 2025 – Sous le soleil ardent de la capitale économique béninoise, Cotonou s’est parée d’une aura particulière ce lundi, accueillant la 16ᵉ Conférence internationale du Karité. Orchestrée par l’Alliance globale pour le karité (AGK), cette grand-messe, qui se tient jusqu’au 21 mai, réunit un kaléidoscope d’acteurs – producteurs, transformateurs, exportateurs, chercheurs et décideurs – autour d’un thème fédérateur : « L’avenir du karité : créer un commerce gagnant-gagnant ». Pour la troisième fois, après 2012 et 2017, le Bénin, acteur clé de la « ceinture du karité », devient le carrefour où se dessine l’avenir de cet or vert, porté par l’énergie de 16 millions de femmes africaines et une ambition de durabilité sans compromis.

Un sommet crucial pour l’avenir du karité : solutions innovantes et équité en vue

En effet, dans les salles vibrantes du Palais des Congrès de Cotonou, la conférence s’ouvre sur une promesse forte : transformer la filière du karité en un modèle de résilience et d’équité pour tous ses acteurs. Venus du Nigeria, du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Burkina Faso et du Bénin – véritables piliers de la production mondiale –, les participants plongent dans trois jours d’échanges intenses. Panels, ateliers et sessions d’information explorent des enjeux cruciaux : l’innovation dans la transformation des produits, l’adaptation aux réglementations internationales de plus en plus exigeantes, la sécurisation des approvisionnements face aux aléas et la restauration des parcs à karité, menacés par le changement climatique. « Cette conférence n’est pas qu’un simple forum ; c’est un véritable laboratoire où naissent des solutions concrètes pour une industrie durable et juste », confie une représentante de l’AGK, les yeux brillants d’espoir.

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Par ailleurs, l’exposition attenante, véritable vitrine de l’innovation et du savoir-faire, met en lumière des entreprises dynamiques de la sous-région et d’ailleurs. Des PME béninoises, comme celles soutenues par l’Association Karité Bénin (AKB), côtoient des géants internationaux, présentant des produits variés allant du beurre brut aux cosmétiques sophistiqués. Les visiteurs, guidés par des effluves agréables de karité, découvrent des savons artisanaux, des crèmes hydratantes et même des innovations alimentaires inattendues, illustrant le potentiel sans cesse renouvelé et la versatilité de cette ressource précieuse.

L’Or vert, moteur d’émancipation : 16 millions de femmes africaines au cœur du développement

Le karité, trésor de la savane africaine, est bien plus qu’une matière première ; il est le pouls économique et social de millions de foyers. Étendue sur 5 000 km à travers 21 pays, la « ceinture du karité » emploie directement ou indirectement 16 millions de femmes, selon l’AGK. Au Bénin, où l’Atacora abrite des parcs à karité classés réserve de biosphère par l’UNESCO, ces femmes, souvent organisées en coopératives, collectent les noix, les transforment en beurre et alimentent une chaîne de valeur mondiale. « Le karité, c’est notre indépendance financière », témoigne une productrice de Natitingou, venue présenter fièrement ses produits à Cotonou. « Il paie l’école de mes enfants et me donne une voix au sein de ma communauté. »

Ainsi, la conférence met un accent particulier sur l’autonomisation de ces femmes et la garantie de leurs droits. Des sessions dédiées explorent comment leur garantir un revenu décent et équitable, renforcer leur accès aux marchés internationaux et les protéger efficacement des aléas climatiques qui menacent directement les parcs à karité. Des initiatives concrètes comme le Programme régional d’appui au développement du commerce inclusif dans la filière karité (PRADCIFK), doté de 3,6 millions de dollars, visent à intégrer davantage les coopératives féminines dans les circuits commerciaux, notamment via la production de savons et de cosmétiques à haute valeur ajoutée, générant ainsi de meilleurs profits.

Durabilité et innovation : les clés d’un avenir solide pour l’industrie du karité

Face à une demande mondiale croissante – le marché du karité devrait atteindre 4,7 milliards de dollars d’ici à 2030, selon des projections récentes –, la filière doit relever des défis de taille : assurer la traçabilité des produits, respecter des normes environnementales strictes et faire face à une concurrence accrue. À Cotonou, les discussions s’orientent résolument vers des solutions concrètes et innovantes. Des experts, comme ceux de Fludor Benin S.A., plaident pour une collaboration renforcée basée sur des amandes de qualité supérieure, réduisant ainsi l’acidité pour maximiser les revenus des collectrices tout en répondant aux exigences techniques des industriels.

De plus, l’innovation est également à l’honneur et occupe une place centrale. Des projets pilotes prometteurs, soutenus par des partenaires comme l’USAID, explorent la diversification vers des produits dérivés, tels que l’oléine de karité pour l’alimentation ou le miel de fleurs de karité, offrant de nouvelles perspectives commerciales. La restauration des parcs à karité, à l’image du partenariat de 54 millions de dollars avec le Fonds vert pour le climat au Ghana, inspire des initiatives similaires au Bénin, où la déforestation menace les écosystèmes. « Le karité est un allié naturel essentiel contre le changement climatique », souligne une chercheuse de l’Université d’Abomey-Calavi, plaidant avec ferveur pour l’adoption de pratiques agroforestières durables et respectueuses de l’environnement.

Cotonou, épicentre d’une ambition africaine : l’or vert, symbole de croissance et d’espoir

En choisissant Cotonou pour cette conférence, l’AGK célèbre un Bénin en pleine ascension économique. Avec une croissance soutenue et des réformes saluées par le FMI, le pays se positionne comme un hub régional incontournable pour l’innovation et le commerce agricole. La Zone économique spéciale de Glo-Djigbé, dédiée à la transformation des produits agricoles, pourrait bientôt accueillir des unités de traitement du karité, amplifiant considérablement l’impact économique de la filière sur le territoire. L’événement, qui attire plus de 400 participants internationaux, injecte également une dynamique locale significative, des hôtels aux artisans, dans une ville déjà vibrante d’initiatives comme le récent Forum africain pour la recherche et l’innovation (FARI 2025).

Pourtant, des défis persistants nécessitent une attention continue. L’accès au financement pour les PME et la formation des collectrices de noix de karité restent des goulots d’étranglement majeurs qu’il faut résoudre. Les acteurs appellent donc à une coordination renforcée entre les gouvernements, les ONG et le secteur privé pour pérenniser les avancées obtenues et garantir un développement harmonieux. À Cotonou, où les stands bourdonnent d’activités et les idées fusent de toutes parts, une conviction s’impose plus que jamais : le karité, par sa résilience et sa versatilité, est un levier puissant pour un commerce plus équitable et un avenir durable pour des millions de personnes.

Dans l’effervescence de la conférence, Cotonou devient le creuset d’un rêve africain grandissant : celui d’une filière karité où chaque noix collectée, chaque beurre produit, chaque produit exporté raconte une histoire d’autonomie économique, d’innovation et d’espoir pour tout un continent.

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