Cotonou 2025 : le Bénin et l’IBSM scellent un pacte stratégique pour des frontières sécurisées
Cotonou, le 12 mai 2025 – Le 8 mai dernier, une réunion hybride d’une portée stratégique s’est tenue à Cotonou, réunissant les services béninois de gestion des frontières et les acteurs de l’Integrated Border Stability Mechanism (IBSM). Orchestrée par cette plateforme inter-agence, qui fédère l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), le Bureau des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (UNODC), le Bureau des Nations Unies pour la Lutte contre le Terrorisme (UNOCT) et INTERPOL, la rencontre a permis de valider les conclusions d’une évaluation conjointe, véritable boussole pour définir les priorités nationales en matière de gouvernance et de sécurité frontalières. Dans un contexte régional marqué par l’instabilité, cette initiative incarne un pas décisif vers une Afrique de l’Ouest plus sûre et mieux coordonnée.
Face à l’insécurité régionale : L’IBSM, pivot d’une réponse concertée, ancre sa stratégie au Bénin
par ailleurs, lancée en septembre 2023 à Abidjan et basée à Dakar, l’IBSM s’impose comme un pivot de la coopération multilatérale en Afrique de l’Ouest. Financée par le ministère allemand des Affaires étrangères et soutenue par l’Italie, elle répond à une urgence : les dynamiques complexes de l’insécurité dans le Sahel et au-delà, alimentées par le crime organisé, le terrorisme et les flux illicites. Sept pays – Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Niger et Togo – constituent le cœur de son action, ciblant les zones frontalières critiques pour la stabilité régionale. Au Bénin, où les frontières poreuses avec le Nigeria et le Burkina Faso sont en effet des corridors sensibles, l’IBSM œuvre à renforcer les capacités des autorités pour contrer trafics et radicalisation.
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La réunion, mêlant échanges en présentiel et virtuels, a marqué une étape clé. en effet, les participants ont validé les conclusions de l’évaluation conjointe, issues d’un diagnostic rigoureux des infrastructures, des pratiques et des besoins béninois, avec un objectif affirmé : élaborer une feuille de route nationale. « Cette évaluation ne se limite pas à un constat ; elle constitue un levier pour ériger des frontières sécurisées et propices au commerce légitime », a proclamé un représentant de l’OIM, soulignant l’harmonie avec la Stratégie de l’Union Africaine pour une meilleure gouvernance frontalière (2020).
Modernisation, technologie et coopération : le Bénin trace sa feuille de Route pour des frontières renforcées
Les discussions ont mis en lumière des enjeux cruciaux : modernisation des postes-frontières, formation des agents douaniers et policiers, et adoption de technologies comme les bases de données d’INTERPOL pour traquer les réseaux criminels. Le Bénin, qui a bénéficié de projets comme le Programme de Gestion des Frontières de l’OIM, aspire à devenir un modèle d’intégration régionale. La coopération avec le Nigeria, via des patrouilles conjointes et des systèmes d’information partagés, figure parmi les priorités, tout comme la lutte contre la traite des personnes et le trafic d’armes, exacerbés par l’instabilité au Sahel.
L’IBSM, en fédérant expertises et financements, offre une plateforme inédite. « C’est une réponse à notre appel pour une coordination internationale mieux structurée », a déclaré un responsable béninois, écho aux propos de Tobias Grothe, du ministère allemand, qui qualifie l’IBSM de « mécanisme au service des États ouest-africains ». Des projets pilotes, comme l’équipement de postes-frontières avec des scanners biométriques, sont déjà envisagés pour 2025, renforçant la capacité du Bénin à sécuriser ses 2 000 km de frontières tout en facilitant les échanges économiques.
Frontières : du mur au pont surveillé, une vision régionale ancrée au Bénin
Cette réunion n’est qu’une étape dans un chantier plus vaste. En promouvant des stratégies nationales alignées sur les objectifs régionaux, l’IBSM ambitionne de tisser un réseau de frontières résilientes, où la sécurité rime avec la prospérité. Pour le Bénin, cette dynamique s’inscrit dans une volonté de souveraineté renforcée, notamment face aux menaces terroristes venues du nord. « Nos frontières ne doivent pas être des murs, mais des ponts surveillés », a résumé un participant, capturant l’esprit d’une gouvernance équilibrée.
À Cotonou, une graine d’espoir semée pour l’avenir des frontières ouest-africaines
en somme, à Cotonou, le 8 mai dernier , l’IBSM a planté une graine d’espoir. En unissant gouvernements, donateurs et agences internationales, elle esquisse un avenir dans lequel les frontières ouest-africaines, jadis vulnérables, deviennent des remparts de stabilité et des passerelles d’opportunités.