Cotonou, 21 février 2025 – Dans une ambiance résolument tournée vers la recherche de solutions durables aux conflits communautaires et à la montée de l’extrémisme violent, Cotonou a accueilli hier la deuxième réunion du comité de pilotage du « Programme d’appui à la prévention des conflits et de l’extrémisme violent dans les zones frontalières du Bénin, du Burkina Faso et du Togo », communément désigné PVE transfrontalier Phase II.
Lancé en 2023, ce programme, entièrement financé par le Fonds du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix, s’inscrit dans une démarche de renforcement de la cohésion sociale et d’amélioration de la résilience des populations dans une région marquée par la porosité des frontières, la faiblesse de la présence de l’État et des tensions communautaires exacerbées.
La phase II : un comité pluridisciplinaire aux objectifs clairs
La réunion, qui s’est tenue hier, a rassemblé un large éventail d’acteurs régionaux : représentants des ministères désignés des trois pays, coordonnateurs résidents des Nations Unies, chefs d’agences récipiendaires notamment issus du PNUD et de l’ONU Migration , ainsi que des représentants des pays membres du Secrétariat du PBF et des membres de la société civile. Au cœur des travaux figuraient trois points essentiels :
- Examen de l’état d’avancement du projet au 31 décembre 2024
- Validation du plan de travail conjoint pour 2025.
- Définition des orientations pour la période restante afin d’assurer une exécution optimale.
Les participants ont unanimement souligné l’importance d’un suivi rigoureux et d’une coordination renforcée, jugés indispensables pour contrer les effets du radicalisme et de l’extrémisme violent qui menacent la stabilité régionale.
Contexte et enjeux régionaux
La zone transfrontalière entre le Bénin, le Burkina Faso et le Togo présente des caractéristiques socioculturelles et économiques communes, ainsi qu’un sentiment d’abandon historique en raison d’une faible présence étatique. Ces facteurs, combinés à la porosité des frontières, favorisent la propagation de conflits communautaires et offrent un terreau fertile à l’idéologie extrémiste.
Face à ces défis, la phase II du programme vise à renforcer les capacités locales et à promouvoir des solutions inclusives. Des initiatives telles que l’appui à des groupements de jeunes et de femmes pour la mise en œuvre d’activités génératrices de revenus ainsi que la création de mécanismes d’alerte précoce transfrontaliers viennent illustrer la volonté des partenaires d’agir à la fois sur les causes profondes et sur les symptômes de la dégradation du vivre-ensemble.
Des acteurs engagés pour une transition positive
Lors de l’atelier de Cotonou, plusieurs intervenants ont rappelé que ce programme s’inscrit dans la lignée des efforts du Système des Nations Unies en matière de prévention des conflits. Un représentant de l’ONU Migration a ainsi indiqué : « Face aux défis sécuritaires persistants, il est impératif de conjuguer les forces des institutions nationales et des acteurs locaux pour rétablir un climat de confiance et assurer une meilleure cohésion sociale. »
De même, les échanges ont mis en lumière l’importance d’une approche intégrée, humanitaire, développementale et sécuritaire qui permet non seulement de répondre aux urgences immédiates, mais aussi de préparer un avenir pacifique pour les communautés transfrontalières.
Perspectives pour 2025 et au-delà
La validation du plan de travail pour 2025 marque une étape cruciale dans la consolidation des acquis de la première phase et dans l’adaptation des stratégies aux réalités du terrain. Les orientations définies devraient notamment :
- Renforcer les mécanismes de dialogue et de prévention au niveau communautaire
- Accroître l’autonomisation économique des jeunes et des femmes par le biais d’activités génératrices de revenus
- Promouvoir une meilleure coopération entre les forces de sécurité et les populations locales
Ces axes stratégiques, associés à un suivi-évaluation rigoureux, permettront de garantir la pérennité des interventions et de contribuer à une paix durable dans la région.
Alors que les zones frontalières du Bénin, du Burkina Faso et du Togo continuent de faire face à des défis complexes liés aux conflits communautaires et à l’extrémisme violent, la réunion de Cotonou représente un moment fort de concertation et d’engagement. En combinant les efforts des autorités nationales, des agences des Nations Unies et de la société civile, la phase II du programme offre un modèle de coopération transfrontalière visant à transformer les défis sécuritaires en opportunités de développement et de cohésion sociale.
Avec un plan de travail ambitieux pour 2025 et des mécanismes de suivi renforcés, les partenaires espèrent que cet effort commun contribuera significativement à la stabilisation et au développement harmonieux de la région, posant ainsi les jalons d’une paix durable.