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Cyber Africa Forum 2025 : ASIN scelle trois partenariats à Cotonou

Le Bénin mise sur les partenariats : l'ASIN signe trois accords majeurs au Cyber Africa Forum 2025 Cotonou, 8 juillet…

Lors du Cyber Africa Forum 2025 à Cotonou, l’ASIN du Bénin a signé trois accords stratégiques pour renforcer la cybersécurité, l’identité

Le Bénin mise sur les partenariats : l’ASIN signe trois accords majeurs au Cyber Africa Forum 2025

Cotonou, 8 juillet 2025 Sous les lustres élégants du Sofitel Cotonou Marina Hotel & Spa, un silence chargé d’espoir s’est installé les 24 et 25 juin 2025. Alors que la 5ᵉ édition du Cyber Africa Forum (CAF) battait son plein, l’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN) du Bénin a signé trois accords de partenariat qui pourraient changer la donne pour la transformation numérique du pays. Dans un monde où les cybermenaces galopantes ébranlent la confiance, ces engagements, tissés avec des acteurs majeurs du numérique, portent la promesse d’un Bénin numérique, souverain et résilient. Cependant, dans l’ombre de cette ambition, le poids des défis – ressources, formation, inclusion – rappelle que le chemin vers la modernité est semé d’embûches.

Cyber Africa Forum 2025 : Une triple alliance pour la souveraineté numérique béninoise

En marge du CAF 2025, Cotonou s’est imposée comme le cœur battant de l’innovation africaine. L’ASIN, fer de lance de la stratégie numérique béninoise, a scellé trois partenariats stratégiques avec des acteurs de poids : Orbus Digital Services (ODS), une entreprise sénégalaise spécialisée dans la transformation digitale ; Quality Corporate, une société béninoise axée sur la gouvernance numérique ; et l’Institute for Inclusive Digital Africa (IIDiA), un hub panafricain dédié à la recherche et aux politiques numériques inclusives. « Le CAF 2025 était le cadre idéal pour formaliser ces accords. Le Bénin ne veut plus être un simple consommateur de technologie, mais un producteur », a déclaré Marc-André Loko, directeur général de l’ASIN, les yeux tournés vers un avenir où le pays s’affirme comme un hub technologique régional.

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Ces partenariats, signés sous les regards attentifs de plus de 1 000 participants – ministres, CEO, experts en cybersécurité et startups –, visent à renforcer l’écosystème numérique béninois. Plus précisément, avec ODS, l’ASIN intègre l’Infrastructure nationale à Clé Publique (PKI), développant des solutions comme la signature électronique et l’identité numérique pour sécuriser les services administratifs. L’accord avec Quality Corporate met l’accent sur la conformité réglementaire et la gouvernance des données, tandis que la collaboration avec IIDiA ambitionne d’élargir l’impact de l’ASIN à travers la recherche appliquée et des initiatives inclusives. Ces engagements s’inscrivent dans une vision plus large : faire du Bénin un modèle de résilience numérique en Afrique de l’Ouest.

Le Bénin face au défi de la cybersécurité : un contexte d’urgence

Le choix de Cotonou pour accueillir le CAF 2025 n’est pas anodin. Avec un taux de digitalisation des services publics dépassant 70 %, le Bénin se classe parmi les dix nations africaines les plus dynamiques dans le numérique. Des projets comme Sèmè City, le centre national de réponse aux incidents (bjCSIRT), et une stratégie nationale sur l’intelligence artificielle témoignent de cette ambition. Pourtant, le tableau est assombri par une réalité alarmante : les cyberattaques en Afrique progressent de 40 % par an, coûtant 4 milliards de dollars en 2023. « Sans résilience numérique, il n’y a pas de transformation durable », a martelé Franck Kié, commissaire général du CAF, lors de l’ouverture du forum.

Les accords signés par l’ASIN répondent à cette urgence. En renforçant la cybersécurité et la formation, ils visent à protéger des secteurs clés comme la finance, la santé et l’administration, tout en préparant une nouvelle génération de talents. Cependant, les défis restent immenses. La pénurie de professionnels qualifiés, soulignée par une étude de l’ISC2 en 2024, freine l’Afrique face à des cybermenaces de plus en plus sophistiquées. De plus, les zones rurales, où l’accès à la connectivité reste limité, risquent d’être laissées pour compte. Enfin, les jeunes, souvent absents des grandes décisions, sont les premiers exposés aux risques numériques, comme l’a rappelé la ministre du Numérique, Aurélie Adam Soulé Zoumarou, dans un discours poignant : « Ne pas inclure ces jeunes, c’est créer des générations vulnérables. »

Un élan fragile mais porteur d’espoir pour le numérique africain

Malgré ces ombres, l’enthousiasme était palpable à Cotonou. Les réseaux sociaux, notamment via des posts sur X, ont vibré d’éloges pour ces partenariats, perçus comme un pas vers une Afrique numérique souveraine. « Le Bénin montre la voie ! » a écrit un utilisateur, tandis qu’un autre saluait « une vision qui dépasse nos frontières ». Les partenaires privés, comme Google Cloud, Kaspersky et MTN, présents au CAF, ont renforcé l’élan en s’engageant aux côtés de l’ASIN pour des projets concrets, des formations certifiantes aux campagnes de sensibilisation.

Cependant, le succès de ces accords dépendra de leur mise en œuvre effective. Les ressources financières, la coordination entre secteurs public et privé, et l’inclusion des populations marginalisées seront des facteurs déterminants. « Nous avons les idées, mais il faut les moyens », confie un observateur local, reflétant une inquiétude partagée. Le Bénin, sous l’impulsion du président Patrice Talon, a déjà prouvé sa capacité à transformer des ambitions en réalités. Reste à savoir si ces partenariats tiendront leurs promesses face aux vents contraires d’un continent en pleine mutation.

Cyber Africa Forum 2025 : Cotonou, catalyseur de l’avenir numérique africain

En conclusion, en accueillant le CAF 2025, Cotonou s’est affirmée comme un phare de l’innovation africaine. Les accords signés par l’ASIN ne sont pas de simples paraphes sur du papier : ils incarnent un cri d’espoir, celui d’un Bénin qui refuse de subir la révolution numérique et choisit de la façonner. Mais dans ce rêve d’un cyberespace sécurisé et inclusif, chaque pas en avant est un défi relevé, chaque signature un pari sur l’avenir. Alors que les délégués quittaient le Sofitel, le 25 juin, le murmure des vagues semblait porter une question : le Bénin saura-t-il transformer cette vision en un legs durable pour l’Afrique ?

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