Cotonou, 10 décembre 2025 – À un mois du scrutin couplé législatif-communal du 11 janvier 2026, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) passe à l’action. Ce mercredi, son siège a accueilli les cinq partis autorisés à concourir (UP-R, BR, MOELE-Bénin, LD et FCBE) ainsi que les directeurs des médias publics pour une séance à haut enjeu : cadrer strictement la campagne médiatique à venir.
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Trois moments forts pour la transparence
Sous la présidence d’Édouard Loko, la rencontre a été marquée par trois actes symboliques qui posent les bases de la transparence du processus :
- la présentation officielle des règles électorales (Décision n°25-083/HAAC du 9 décembre), un texte de 40 articles qui fixe le cadre pour l’ensemble des médias ;
- le tirage au sort de l’ordre de passage des partis sur les antennes publiques, un mécanisme essentiel pour garantir la neutralité des temps de parole ;
- Enfin, la signature solennelle d’une charte de bonne conduite par les représentants des formations politiques.

Égalité sur le service public, équité sur le privé
Devant les responsables politiques et les patrons de presse, le président Loko a affirmé clairement : « Toutes les dispositions garantissent l’égalité de traitement sur les médias publics et l’équité sur les privés. »
La campagne officielle débutera le vendredi 26 décembre à 00 h 01 et s’achèvera le vendredi 9 janvier à minuit. Pendant ces deux semaines, la HAAC ne tolérera aucun débordement : elle sanctionnera les discours de haine, l’incitation à la violence, la désinformation ou l’atteinte à l’honneur.
La décision, lue par la 1ʳᵉ rapporteure Roukiatou Bio Faï, détaille les temps d’antenne, les formats autorisés, les sanctions en cas de manquement et les modalités de contrôle. « Nous voulons une campagne qui respecte les valeurs républicaines et consolide la paix sociale », a martelé Édouard Loko.
La HAAC appelle à la responsabilité collective
Le président de la HAAC n’a pas seulement brandi le bâton : il a également tendu la main aux partis. « Vous avez votre part de responsabilité. Jouez le jeu pour que cette campagne soit une belle fête démocratique. »
À l’issue de la cérémonie, plusieurs responsables politiques se sont dits satisfaits du cadre posé, même si certains, sous couvert d’anonymat, regrettent déjà la brièveté de la période officielle (14 jours seulement).
Avec cette décision et ce tirage au sort public, la HAAC de la 7ᵉ mandature pose un jalon décisif : elle entend faire de la campagne 2026 un modèle de transparence et de sérénité médiatique, dans un pays où les tensions électorales passées ont parfois laissé des traces. Le compte à rebours est lancé.
En somme, cette feuille de route stricte est, pour la HAAC, un engagement clair. Après des scrutins passés parfois marqués par la crispation et la désinformation, l’autorité de régulation entend placer la barre haut. Les 14 jours de campagne médiatique ne testeront pas seulement les partis ; ils mesureront aussi l’efficacité d’un régulateur déterminé à faire respecter la paix sociale. L’enjeu est simple : faire du scrutin de 2026 le contrepoint réussi aux périodes de forte tension médiatique vécues par le pays.
