Bénin : alerte nocturne à Kouarfa, le Commissariat repousse un assaut armé dans l’Atacora
Dans la nuit du 17 au 18 juin 2025, le commissariat de Kouarfa, niché dans la commune de Toucountouna au cœur du département de l’Atacora, a été le théâtre d’un assaut audacieux. Sous un ciel obscurci, des ombres armées, encore anonymes, ont tenté de défier l’autorité de l’État béninois. Cependant, la vigilance des forces de l’ordre, affûtée par les soubresauts récents dans cette région septentrionale, a transformé cette incursion en une déroute pour les assaillants. Cet épisode, bien que sans perte humaine, résonne comme un écho des défis sécuritaires qui étreignent le nord du Bénin, aux confins d’un Sahel tourmenté.
Riposte éclair : la police de Kouarfa démontre sa résilience face à l’attaque
Peu après minuit, alors que la quiétude enveloppait Kouarfa, des tirs ont déchiré le silence, signalant l’irruption d’un groupe armé non identifié. Selon des témoignages locaux, les assaillants, profitant de l’opacité nocturne, ont ciblé le poste de la police républicaine, logé dans les locaux de l’arrondissement. Toutefois, les agents, galvanisés par une alerte accrue après des attaques similaires dans la région, ont opposé une résistance farouche. Les échanges de tirs, intenses et brefs, ont contraint les intrus à battre en retraite, disparaissant dans les méandres de la nuit sans laisser de trace ni de revendication.
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Aucune vie n’a été perdue, aucun blessé n’a été déploré, un dénouement salué comme une victoire de la vigilance. Néanmoins, l’incident, rapporté par des sources locales, révèle la fragilité persistante de cette zone frontalière, où la commune de Toucountouna, à 600 kilomètres de Cotonou, côtoie les tumultes des frontières burkinabè et nigérienne. Les opérations de ratissage, lancées dans la foulée, témoignent de la détermination des autorités à traquer ces ombres fugitives et à réaffirmer leur emprise sur ce territoire.
Le nord du Bénin sous pression : une région au cœur des menaces jihadistes
L’Atacora, avec ses plateaux et ses vallées enchâssées dans les chaînons montagneux, est devenu un théâtre d’insécurité croissante. Depuis 2021, le nord du Bénin subit les assauts répétés de groupes armés, souvent liés à des mouvances jihadistes telles que le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda. Des attaques récentes, comme celle du 17 avril 2025 au Point Triple et à Koudou, qui a coûté la vie à 54 militaires béninois, ou celle du 4 juin à Tanongou, où trois militaires et deux policiers ont péri, attestent de l’escalade des violences dans cette région autrefois prisée pour ses chutes de Kota et son patrimoine culturel.
Le commissariat de Kouarfa, déjà ciblé dans la nuit du 18 au 19 juin par une attaque incendiaire ayant détruit des infrastructures sans faire de victimes, incarne cette vulnérabilité persistante. Ces incidents, survenus à quelques heures d’intervalle, soulignent la pression exercée sur les forces de l’ordre déployées dans le cadre de l’opération Mirador pour sécuriser les frontières. De surcroît, le manque de coopération régionale, déploré par le président Patrice Talon en mars 2025, complique davantage la lutte contre ces incursions transfrontalières, souvent orchestrées depuis les zones instables du Burkina Faso et du Niger.
Bénin : une résilience nationale en marche face à l’adversité sécuritaire
Face à cette menace diffuse, l’État béninois redouble d’efforts. L’opération Mirador, renforcée par le recrutement de 5 000 soldats supplémentaires depuis 2022, vise à fortifier les postes avancés dans l’Atacora et l’Alibori. À Kouarfa, la riposte rapide des policiers illustre l’état d’alerte permanent des forces républicaines, prêtes à défendre un territoire où la culture des griots et la production d’igname cohabitent avec une insécurité grandissante. Des sources locales indiquent que les ratissages en cours, appuyés par des unités d’élite, cherchent non seulement à capturer les assaillants, mais aussi à rassurer une population ébranlée par ces violences répétées.
Dans ce contexte, la commune de Toucountouna, jadis berceau du Général Mathieu Kérékou, se trouve à un tournant crucial. L’absence de revendication immédiate, inhabituelle dans un paysage où le JNIM revendique souvent ses actions, laisse planer un voile d’incertitude. Toutefois, l’absence de victimes dans cette nuit du 17 juin est un signal fort : celui d’une résilience naissante, où la bravoure des agents de Kouarfa devient un symbole d’espoir pour un Bénin déterminé à ne pas céder face à l’adversité. Le Bénin se tient debout, plus que jamais uni face aux menaces, et sa détermination est inébranlable.
