Depuis le vendredi 21 février dernier, le Palais des Congrès de Cotonou vibre au rythme du Festival International des Arts et de la Culture (Finab), une célébration éclatante des talents artistiques et culturels du Bénin et du continent africain. En effet, pour sa troisième édition, qui se prolonge jusqu’au 2 mars, cet événement d’envergure met un coup de projecteur sur le savoir-faire des créateurs locaux tout en s’ouvrant aux expressions artistiques internationales. Sous le thème « Tisser les liens : le narratif africain à travers l’art », le Finab s’impose comme un carrefour sur lequel se mêlent traditions, modernité et aspirations d’un continent en pleine effervescence culturelle.
Une vitrine pour les talents béninois
Dès son lancement, le festival a captivé un public nombreux, venu découvrir la richesse d’un patrimoine artistique souvent méconnu. Ainsi, peintres, sculpteurs, danseurs, musiciens, cinéastes, stylistes et artisans se partagent la scène pour raconter leurs histoires à travers des œuvres vibrantes de sens et d’émotion. À Cotonou, cœur économique et culturel du Bénin, le Palais des Congrès s’est transformé en une véritable agora où les artistes béninois brillent aux côtés de leurs homologues étrangers. « Nos histoires s’entremêlent, nos arts se racontent », proclament les organisateurs, et cette ambition se concrétise à travers une programmation foisonnante.
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De surcroît, le Finab ne se limite pas à la capitale économique. Cette année, il étend ses ramifications à Porto-Novo et Ouidah, deux villes emblématiques du patrimoine béninois, offrant ainsi une expérience culturelle décentralisée. À Ouidah, berceau historique et spirituel, des performances mêlant danses traditionnelles et contemporaines captivent les spectateurs, tandis qu’à Porto-Novo, des expositions d’art visuel célèbrent l’héritage architectural et artistique de la capitale administrative. Cette expansion géographique traduit une volonté claire : faire rayonner la créativité béninoise dans toute sa diversité.
Le Finab 2025 : Une programmation riche et éclectique
Par ailleurs, le festival, qui a attiré plus de 120 000 visiteurs lors de son édition 2024, promet de surpasser ce record avec une affiche ambitieuse. Parmi les moments forts, le concert inaugural du samedi 22 février a mis en lumière l’étoile montante ivoirienne KS Bloom, dont l’énergie a électrisé l’esplanade du Palais des Congrès. Néanmoins, la musique n’est qu’une facette de cet événement pluridisciplinaire. Effectivement, les amateurs d’arts plastiques peuvent admirer les toiles audacieuses de jeunes peintres béninois, tandis que les passionnés de mode assistent à des défilés où se croisent des influences ancestrales et des coupes modernes.
En outre, les projections cinématographiques occupent également une place de choix, avec des films explorant des thématiques africaines contemporaines, réalisés par des cinéastes du Bénin, du Nigeria ou encore du Sénégal. De plus, des ateliers et master-classes, animés par des experts locaux et internationaux, permettent aux jeunes créateurs de perfectionner leur art, qu’il s’agisse de photographie, de théâtre ou de design. Enfin, le marché Tokp’Art, inspiré du célèbre marché Dantokpa, complète cette mosaïque culturelle en offrant un espace dans lequel plus de 500 artisans exposent bijoux, textiles et sculptures, attirant aussi bien les curieux que les collectionneurs.
Le Finab 2025 : Un pont entre cultures et générations
En premier lieu, initiée par le Groupe Empire sous la houlette de l’entrepreneur Ulrich Adjovi, cette troisième édition du Finab bénéficie du soutien du gouvernement béninois, notamment du ministère du Tourisme, des Arts et de la Culture. À cet égard, le ministre Jean-Michel Abimbola, présent au lancement, a salué une initiative qui « renforce l’identité africaine tout en projetant le Bénin sur la scène internationale ». Pour lui, l’art est un « fil invisible qui dépend des âmes », un vecteur de développement économique et social au potentiel immense.
Dans cette optique, cette vision résonne avec les artistes participants, venus de pays comme le Maroc, la Côte d’Ivoire, le Togo ou encore la France. Le Finab se veut un espace de dialogue interculturel, où les traditions se réinventent au contact d’influences globales. Particulièrement, les jeunes créateurs y trouvent une tribune pour exprimer leurs idées. « C’est une chance unique de montrer ce que nous savons faire et de connecter avec le monde », confie Ayaba, une styliste béninoise dont les créations mêlent cire et techniques modernes.
Un levier pour le rayonnement du Bénin
En réalité, au-delà de sa dimension festive, le Finab s’inscrit dans une stratégie plus large de promotion touristique et économique. En valorisant les industries culturelles, il répond à un double défi : offrir une visibilité aux artistes et stimuler l’économie locale. À titre d’exemple, le succès des éditions précédentes, avec plus de 43 artistes de sept pays en 2024, témoigne de son rayonnement croissant, faisant de Cotonou une destination incontournable pour les amoureux des arts.
À présent, en ce jeudi, alors que le festival bat son plein, les rues de Cotonou résonnent de rires, de mélodies et d’échanges. Le Finab n’est pas seulement une célébration : c’est une affirmation de la vitalité créative du Bénin et de l’Afrique. Jusqu’au 2 mars, il invite chacun à plonger dans un univers où l’art transcende les frontières, tissant des liens indéfectibles entre les peuples et les générations. Indéniablement, cette troisième édition marque un tournant, consolidant la place du Bénin comme un phare culturel sur le continent.