Bénin : deux journalistes condamnés par l’ODEM pour des propos controversés, une décision qui interpelle
Cotonou, 12 août 2025 – Une onde de choc a traversé le paysage médiatique béninois. Lundi dernier, l’Observatoire de la Déontologie et de l’Éthique des Médias (ODEM) a prononcé une condamnation sévère contre deux journalistes du groupe de presse Le Béninois Libéré, Aboubacar Takou et Akilou Yacoubou. Leur tort est d’avoir publié des propos jugés diffamatoires et nuisibles à l’unité nationale et régionale, une décision qui relance aussi le débat sur les limites de la liberté de la presse.
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Des publications explosives jugées déstabilisatrices
Selon l’ODEM, les deux journalistes ont été reconnus coupables d’avoir tenu des déclarations qualifiées de « calomnieuses, insultantes et attentatoires à la cohésion nationale et régionale ». En effet, leurs écrits visaient des figures de premier plan, notamment Maître Adrien Houngbédji, ancien président de l’Assemblée nationale, l’ancien chef d’État Boni Yayi, ainsi que le Parti du Renouveau Démocratique (PRD). De surcroît, les articles incriminés s’attaquaient également au président de la transition du Niger, le Général Abdourahamane Tiani, et à son gouvernement, alimentant ainsi des tensions diplomatiques au-delà des frontières béninoises.
Protéger l’unité nationale : l’enjeu de la sanction
L’ODEM, en prononçant cette condamnation, a justifié sa décision par la nécessité de préserver l’harmonie sociale et régionale. Pour l’Observatoire, les discours divisifs peuvent avoir des conséquences graves dans le contexte actuel. C’est la raison pour laquelle l’ODEM a jugé les propos des journalistes comme une atteinte à l’intégrité des personnalités ciblées et à la stabilité des relations entre le Bénin et ses voisins, notamment le Niger.
L’ODEM : un verdict qui relance un débat crucial
Cette affaire intervient dans un climat politique et diplomatique délicat. Par conséquent, la décision de l’ODEM, bien que motivée par la volonté de protéger l’unité nationale, relance le débat sur la liberté de la presse au Bénin. Les sanctions imposées aux deux journalistes pourraient avoir des répercussions sur la manière dont les médias abordent les sujets sensibles. Cela soulève une question fondamentale : comment concilier la liberté d’informer avec la responsabilité de ne pas nuire à la cohésion sociale ?
