Coopération sanitaire : à Cotonou, le Parlement béninois prépare l’arrivée d’une mission française dans le cadre du financement Muskoka
Cotonou, 26 août 2025 — Le lundi, le Palais des Gouverneurs a accueilli une rencontre à haute portée symbolique. En effet, le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, a reçu en audience le représentant résident de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Bénin, Kouamé Jean Konan, et sa délégation. Au cœur des échanges : la préparation de la mission parlementaire française attendue à partir du 15 septembre, dans le cadre du financement Muskoka.
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Cette rencontre, loin d’être protocolaire, traduit une volonté partagée de renforcer la transparence, la redevabilité et la territorialisation des politiques de santé. Elle marque aussi l’importance croissante du rôle parlementaire dans le suivi des engagements internationaux.

Le financement Muskoka : une coopération sous l’œil des parlementaires
Dans le cadre du fonds Muskoka, le Bénin bénéficie d’un soutien financier d’environ 3 millions de dollars, alloué au ministère de la Santé. Ce financement est géré par une coalition d’agences des Nations Unies (l’OMS, l’UNFPA, l’UNICEF et ONU Femmes) et bénéficie du soutien de la coopération française.
Ainsi, la mission attendue du 15 au 19 septembre 2025 sera composée de quatre parlementaires français. Leur objectif est clair : observer la mise en œuvre des projets financés, évaluer les mécanismes de reddition de comptes et se rendre dans les territoires bénéficiaires pour constater l’impact concret de ces actions sur les populations.
Le Parlement béninois, acteur clé de la bonne gouvernance sanitaire
Durant l’audience, Kouamé Jean Konan a chaleureusement salué les efforts du Parlement béninois pour son soutien budgétaire au secteur de la santé. Il a tenu à souligner l’importance de cette institution dans la consolidation des politiques publiques, notamment par l’allocation des ressources et le contrôle de leur utilisation.
De son côté, le président Vlavonou a réaffirmé l’engagement de la représentation nationale à accompagner les réformes sanitaires, à garantir la transparence et à faciliter le dialogue entre les partenaires techniques et les collectivités territoriales.
Quand la santé devient une affaire de diplomatie locale
Cette rencontre illustre une évolution majeure de la diplomatie sanitaire : elle ne se limite plus aux ministères. Désormais, elle s’ancre dans les territoires, mobilise les élus et engage les institutions parlementaires dans une dynamique de co-responsabilité Le financement Muskoka devient ainsi un levier de coopération triangulaire, unissant les bailleurs de fonds, les agences techniques et la gouvernance locale.
Par ailleurs, le représentant de l’OMS a profité de l’occasion pour transmettre au président Vlavonou les salutations du directeur régional de l’organisation, Mohamed Yakub Janabi, récemment élu. Ce geste symbolique renforce les liens entre les instances régionales de santé et les institutions politiques nationales, dans une logique de continuité et de reconnaissance mutuelle.

Le Bénin, un modèle de transparence ?
En somme, la santé publique s’est invitée au cœur du dialogue parlementaire à Cotonou. D’ailleurs, l’arrivée prochaine de la mission française ne se limitera pas à un simple déplacement diplomatique. Elle incarne une exigence de transparence, une volonté de territorialisation et une reconnaissance du rôle stratégique des élus dans la gouvernance sanitaire. En plus, cette visite promet de placer le Bénin sur la carte des nations qui s’engagent concrètement pour une coopération internationale plus ancrée et plus équitable.
C’est un test de transparence à ciel ouvert : le Parlement béninois saura-t-il se montrer à la hauteur de cette exigence internationale ? L’avenir de la diplomatie sanitaire pourrait bien s’écrire ici, à Cotonou.
