RIARC-HAAC : l’Afrique veut reprendre le contrôle de son information

Face à l’emprise des algorithmes, de l’opacité et de la désinformation, les autorités africaines de régulation de la communication tirent…

Les régulateurs africains (RIARC et HACA) débattent à Rabat sur la souveraineté numérique. Le Bénin en ouverture pour contrer la désinformation et l'emprise des algorithmes sur l'Afrique. HAAC

Face à l’emprise des algorithmes, de l’opacité et de la désinformation, les autorités africaines de régulation de la communication tirent la sonnette d’alarme. Réunis à Rabat, les présidents des instances de régulation du continent s’engagent dans un débat crucial sur la souveraineté numérique et informationnelle, un enjeu déterminant pour l’avenir démocratique de l’Afrique.

 

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Rabat (Maroc), 20 novembre 2025— Le continent africain est-il en train de perdre le contrôle de son information ? C’est la question centrale qui anime, depuis ce jeudi 20 novembre 2025, la conférence internationale conjointe du Réseau des Instances Africaines de Régulation de la Communication (RIARC) et de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) du Maroc.

En effet, durant deux jours, les dirigeants des autorités de régulation, représentant une vingtaine de pays africains, se penchent sur les défis contemporains que le numérique fait peser sur le droit fondamental à l’information. Une délégation béninoise de premier plan, conduite par le Président de la HAAC, M. Édouard C. LOKO, est également au cœur de ces échanges stratégiques.

Le RIARC face aux défis de l’opacité algorithmique

 

Par ailleurs, l’objectif principal de cette rencontre est de forger une « réflexion collective » pour contrer les menaces qui pèsent sur l’espace médiatique africain. Le numérique, bien qu’apportant des opportunités, multiplie les risques de manipulation, accentue l’opacité des systèmes algorithmiques, et crée une asymétrie de pouvoir flagrante entre les géants technologiques mondiaux et les écosystèmes médiatiques nationaux.

Par conséquent, la nécessité de se doter d’une « souveraineté numérique et informationnelle » est au centre des préoccupations. Comme l’a souligné la présidente de la HACA du Maroc, Mme Latifa AKHARBACH : « La manière dont nos sociétés s’informent aujourd’hui détermine ce qu’elles seront demain. »

Les régulateurs africains (RIARC et HACA) débattent à Rabat sur la souveraineté numérique. Le Bénin en ouverture pour contrer la désinformation et l'emprise des algorithmes sur l'Afrique.

Le Bénin à l’honneur du plaidoyer pour l’autonomie

 

Le Président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication du Bénin (HAAC), M. Édouard C. LOKO, a joué un rôle clé dans le lancement de cette conférence. En tant que Secrétaire Exécutif du RIARC, il a eu l’honneur de prononcer le discours d’ouverture, soulignant  ainsi avec force la nécessité impérieuse de protéger l’intégrité de l’information sur le continent.

Sa prise de parole a marqué le début des débats qui réunissent les instances de régulation d’une vingtaine de nations, faisant aussi de cette thématique une urgence à traiter collectivement.

 

Partage d’expériences et déclaration conjointe en vue

 

À l’issue des deux jours de travaux à Rabat-Salé, les participants attendent des résultats concrets. La conférence doit permettre un approfondissement de la réflexion interne au sein du RIARC et, plus crucial encore, un partage d’expériences sur la manière dont les pays africains adaptent leur régulation face à l’évolution rapide du numérique.

Le point culminant de l’événement sera l’adoption d’une Déclaration conjointe par les membres du RIARC. Ce document symbolisera l’engagement des régulateurs africains en faveur d’un droit à l’information fiable à l’ère des algorithmes, dessinant ainsi une feuille de route pour les années à venir.

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