Politique




Romuald Wadagni en lice : la démocratie béninoise sous pilotage automatique

Bénin 2026 : Romuald Wadagni, l’héritier désigné de Talon pour la présidentielle   Cotonou, 1ᵉʳ septembre 2025 – Au Bénin,…

Romuald Wadagni, désigné candidat à la présidentielle de 2026, incarne une succession sans rupture dans un Bénin où la démocratie semble verrouillée. Analyse d’un choix politique sous contrôle

Bénin 2026 : Romuald Wadagni, l’héritier désigné de Talon pour la présidentielle

 

Cotonou, 1ᵉʳ septembre 2025 – Au Bénin, où les dynamiques politiques semblent minutieusement chorégraphiées, l’annonce de la candidature de Romuald Wadagni à la présidentielle de 2026 résonne comme une formalité. Propulsé par l’Union Progressiste pour le Renouveau (UPR) et le Bloc Républicain (BR), les partis de la motuvance présidentielle, le ministre de l’Économie et des Finances est officiellement désigné comme le dauphin de Patrice Talon. Par ailleurs, cette nomination, loin d’être surprenante, soulève des questions sur l’état de la démocratie béninoise.

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Le dauphin de Talon : un choix taillé sur mesure pour la continuité

 

Depuis son arrivée au gouvernement en 2016, Romuald Wadagni s’est imposé comme une figure incontournable. En effet, ce technocrate aguerri a su bâtir sa réputation sur une gestion rigoureuse des finances publiques, caractérisée par des émissions d’euro-obligations et une discipline budgétaire saluée par les partenaires internationaux. Cependant, derrière cette façade d’efficacité économique se cache une réalité plus nuancée : l’absence criante de politiques sociales audacieuses, qui laisse une large frange de la population en marge des bénéfices de cette rigueur.

Dès lors, cette désignation, loin d’être un élan populaire, s’apparente à une passation de témoin orchestrée dans les coulisses du pouvoir. Wadagni, fidèle exécutant, ne porte ni vision transformative ni charisme fédérateur. Au contraire, il incarne avant tout la promesse d’une gouvernance sans heurts, rassurante pour les élites et les intérêts établis.

 

Romuald Wadagni, un verrouillage démocratique qui pèse sur l’héritage

 

L’ascension de Wadagni s’inscrit dans un contexte où la démocratie béninoise apparaît sous étroite surveillance. De nombreuses voix critiques reprochent au régime de Patrice Talon d’avoir verrouillé le champ politique au cours de la dernière décennie, en marginalisant les oppositions et en réduisant au silence les voix discordantes. Dans ce cadre, le choix de Wadagni comme candidat l’associe directement à ce passif institutionnel. D’ailleurs, son silence face aux dérives autoritaires du pouvoir en fait, pour beaucoup, un complice de l’érosion démocratique.

Le choix d’un technocrate, présenté comme un gage de compétence, ne suffit pas à masquer l’absence de débat pluraliste. Ainsi, loin d’une alternance véritable, cette candidature semble prolonger une logique où le pouvoir choisit son successeur, reléguant le peuple béninois au rang de simple spectateur.

 

Au-delà de l’expertise économique, quel projet pour le Bénin ?

 

Si Romuald Wadagni peut se targuer d’une expertise économique, son profil suscite de nombreuses interrogations. Est-il le leader capable de rassembler un pays fracturé par des tensions sociales et politiques ? Ou n’est-il qu’un rouage d’un système qui privilégie la stabilité au détriment de l’innovation et de l’inclusion ? Pour l’heure, sa candidature soulève plus de doutes que d’enthousiasme, dans un Bénin qui aspire à une démocratie plus ouverte et à une gouvernance qui place les citoyens au cœur des priorités.

Alors que 2026 approche, le peuple béninois attend des réponses. Cette désignation, aussi prévisible soit-elle, pourrait bien raviver le débat sur l’avenir d’un pays à la croisée des chemins. Reste à voir si la voie choisie sera celle de la continuité ou si, contre toute attente, un vent de renouveau soufflera sur la scène politique.

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