Dans la chaleur vibrante de Zaria, au cœur du Nigeria, une mission d’une portée historique s’est achevée le 1er juillet 2025. Pendant quatre jours, une équipe conjointe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et des laboratoires supranationaux de référence (SRL) du Bénin et de l’Ouganda a scruté, avec une précision de chirurgiens, le laboratoire national de référence pour la tuberculose de Zaria. En effet, leur objectif est d’évaluer son potentiel pour rejoindre l’élite mondiale : le réseau des Centres d’excellence (SRLN-CE) de l’OMS. Ce n’est pas une simple inspection technique, mais un pas audacieux vers l’éradication d’un fléau qui, depuis trop longtemps, vole le souffle de millions d’Africains.
Une mission au cœur du combat
Sous le ciel du Kaduna, où la science rencontre l’espoir, cette délégation internationale a passé au crible les équipements, les protocoles et l’expertise du laboratoire de Zaria. Chaque centrifugeuse, chaque microscope, chaque goutte de sueur des techniciens a été examiné avec une rigueur implacable. Car l’enjeu est colossal : faire de ce centre un phare dans la lutte contre la tuberculose, une maladie qui, en 2024, a encore fauché 2,5 millions de vies sur le continent, dont 400 000 au Nigeria seul. « Une fois désigné, Zaria deviendra un pilier du réseau national et continental, un moteur pour enrayer la tuberculose en Afrique », a déclaré le Dr Jean de Dieu Iragena, point focal pour les laboratoires au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, sa voix teintée d’une détermination presque palpable.
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Un centre d’excellence pour un continent en lutte
La tuberculose, ce spectre insidieux, prospère dans l’ombre des systèmes de santé fragiles, des diagnostics tardifs et des traitements inaccessibles. Le laboratoire de Zaria, s’il est couronné Centre d’excellence, ne sera pas qu’un lieu de tests et d’analyses. Il deviendra aussi une forteresse, un hub où se conjuguent innovation, formation et coordination pour renforcer les laboratoires nigérians et au-delà. De la détection précoce des souches résistantes aux antibiotiques à la formation des techniciens, en passant par la recherche de pointe, Zaria pourrait redessiner la carte de la lutte antituberculeuse en Afrique.
L’équipe conjointe, mêlant l’expertise béninoise et ougandaise, a salué les avancées du laboratoire, tout en pointant les défis à relever pour atteindre les standards draconiens de l’OMS. « Ce n’est pas seulement une question de machines, mais de vies sauvées », a insisté un membre de la délégation, tandis que les techniciens de Zaria, dans leurs blouses blanches, incarnaient l’espoir d’un Nigeria prêt à défier la maladie.
Une lueur dans l’ombre à Zaria
Cette mission s’inscrit dans la stratégie audacieuse de l’OMS-Afrique pour éradiquer les maladies évitables d’ici 2030. Alors que le Nigeria porte le fardeau d’être l’un des pays les plus touchés par la tuberculose, l’éventuelle désignation de Zaria comme Centre d’excellence est plus qu’un symbole : c’est une promesse. Une promesse que les toux qui déchirent les nuits, les fièvres qui consument les corps, et les familles brisées par la maladie ne seront plus une fatalité.
À Zaria, ces quatre jours d’évaluation ont planté une graine d’espoir, mais le chemin reste long. La tuberculose, vieille ennemie de l’humanité, ne se rendra pas sans combat. Pourtant, sous les cieux du Nigeria, une lueur s’allume : celle d’un continent qui, laboratoire après laboratoire, se dresse pour reprendre son souffle. Zaria, bientôt, pourrait devenir le cœur battant de cette reconquête.
