Zimbabwe : une panne plonge le Parlement dans le noir en pleine allocution présidentielle

Une panne d'électricité en pleine allocution : au Zimbabwe, le Parlement s’est retrouvé dans le noir total. Mnangagwa a fini…

Le Parlement zimbabwéen plongé dans le noir en pleine allocution de Mnangagwa. Une panne révélatrice d’une crise énergétique chronique. X(ancien twitter )

Une panne d’électricité en pleine allocution : au Zimbabwe, le Parlement s’est retrouvé dans le noir total. Mnangagwa a fini son discours à la lampe torche. Une scène surréaliste qui en dit long sur la crise énergétique.

 

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Harare, 29 octobre 2025 – Une panne d’électricité surréaliste a transformé mardi après-midi la séance plénière du Parlement zimbabwéen en théâtre d’ombres. Alors que le président Emmerson Mnangagwa lisait les derniers paragraphes de son adresse annuelle sur l’état de la nation, les lumières se sont brusquement éteintes, forçant l’assistance à improviser. Pendant dix minutes, un collaborateur a éclairé le pupitre à l’aide d’une simple lampe torche, permettant ainsi au chef de l’État de conclure son discours. À peine le texte posé, l’éclairage est revenu — comme par magie, ou par une intervention technique tardive.

Le Parlement zimbabwéen plongé dans le noir en pleine allocution de Mnangagwa. Une panne révélatrice d’une crise énergétique chronique.

Panne d’électricité: Un couac technique qui défie les dispositifs de secours

 

Ce moment censé être solennel s’est transformé en scène presque burlesque, révélant les failles d’un système supposé sécurisé. Les autorités ont rapidement précisé que la panne ne provenait pas du réseau national, mais d’une avarie sur le groupe électrogène d’urgence, installé précisément pour éviter ce type d’incident. Une défaillance du commutateur automatique, mal calibré, a empêché le basculement vers l’alimentation de secours, plongeant l’hémicycle dans le noir.

Le président de l’Assemblée nationale, Jacob Mudenda, n’a pas mâché ses mots : « Cet événement est tout à fait intolérable », a-t-il déclaré, en présentant ses excuses à Mnangagwa et aux parlementaires. Il a aussi annoncé l’ouverture immédiate d’une enquête interne, assortie de sanctions contre les responsables. Ce n’est pas une première : en novembre dernier, la présentation du budget national avait déjà été interrompue par une panne similaire, alimentant les critiques sur la fiabilité des infrastructures publiques.

 

Une nation dans le noir : les racines d’une pénurie chronique

 

Au-delà de l’anecdote parlementaire, cet incident illustre la crise énergétique qui ronge le Zimbabwe depuis des années. Le pays ne produit que 1 400 mégawatts d’électricité, bien en deçà des 1 850 mégawatts nécessaires pour répondre aux besoins quotidiens des ménages et des industries. Résultat : des délestages interminables, parfois jusqu’à seize heures par jour, paralysent l’économie, désorganisent les services publics et plongent ainsi les foyers dans l’incertitude.

Les causes sont multiples. La centrale hydroélectrique de Kariba tourne au ralenti, victime d’une sécheresse persistante qui assèche son réservoir. Les centrales thermiques au charbon, notamment celle de Hwange, enchaînent les arrêts imprévus malgré des opérations de maintenance coûteuses. Quant aux alternatives — parcs solaires naissants ou importations d’énergie — elles peinent aussi à se concrétiser, freinées par une dette extérieure abyssale et un budget national exsangue.

Le Parlement zimbabwéen plongé dans le noir en pleine allocution de Mnangagwa. Une panne révélatrice d’une crise énergétique chronique.

 Vers une sortie de crise ou un cercle vicieux ?

 

Dans son discours — lu tant bien que mal à la lueur vacillante — Mnangagwa a esquissé des pistes d’espoir : investissements dans les énergies renouvelables, diversification des sources, partenariats stratégiques. Mais ces promesses peinent à convaincre une population épuisée par des factures en hausse et des générateurs privés ruineux.

Des économistes appellent à une urgence nationale : réformer la gestion de Zesa, la compagnie d’électricité, et accélérer les partenariats internationaux pour briser l’engrenage. L’incident au Parlement, aussi embarrassant soit-il, pourrait devenir le catalyseur d’un sursaut politique.

À Harare, le mécontentement gronde : les excuses de Mudenda peinent à convaincre. Il faudra des actes concrets pour rallumer les lumières — et la confiance d’un peuple las d’attendre dans l’ombre. En attendant, le Zimbabwe avance à tâtons, entre discours ambitieux et réalités sombres.

 

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