Rachidi Gbadamassi, l’élu de la huitième circonscription électorale, au cours d’une rencontre avec sa base, a semblé redonner espoir à ceux qui croient que l’opposition ne participera pas aux prochaines élections législatives. Dans une insinuation « professionnelle », il déclare que les députés retournent au parlement le vendredi 12 prochain. Par conséquent, tout serait encore possible.
Le Taureau de Parakou pourrait être en train de dévoiler le plan secret du Bloc de la majorité parlementaire. Peut-être ce plan pour surprendre les populations qui ne s’attendent qu’au miracle. Une surprise qui fera grandir tout le peuple béninois et nous éviter d’éventuelle crise post-électorale. Une surprise qui ramènera la paix dans tout le pays. Une surprise qui va dissiper la psychose caractérisée qui s’enracine. Une surprise qui donnera plus du poids à l’adage « Dieu aime le Bénin ». Rachidi Gbadamassi serait peut-être en train d’y travailler au sein de la majorité parlementaire. Son mutisme depuis que l’impasse s’est installée pourrait donc s’expliquer avec aisance.
Si, dans les délais requis, au moment où le chef de l’Etat a fait montre d’une bonne foi , les députés de toute obédience avaient su jouer le jeu, et citoyens et dirigeants ne seraient pas en train de vivre le stress électoral qui prévaut actuellement. Comme il n’est jamais trop tard pour mieux faire, Adrien Houngbédji et ses collègues pourraient revenir à de bons sentiments à partir du 12 avril prochain. Ils pourront, tel que l’insinue Gbadamassi, sauver ce qui peut encore l’être.
Quid de la campagne électorale?
Ce qui paraît paradoxal dans le message de l’honorable Gbadamassi est que le 12 Avril prochain, jour d’ouverture de la première session ordinaire de l’année 2019 coïncide avec l’ouverture de la campagne électorale. La Cena déroulant déjà son calendrier va-t-elle suspendre ses activités pour, soi-disant, attendre une session de rachat? Ce n’est pas une évidence parce que le délai imparti à la classe politique pour dénouer la crise est désormais conjugué au passé. Si le président de l’Assemblée nationale a transmis un rapport à celui qui l’a mandaté, cela suppose que les carottes sont cuites.
Le gouvernement va-t-il faire volte-face?
La déclaration de l’honorable Gbadamassi, si elle est sincère, appelle forcément des actions de part et d’autres. Après les présidents d’institutions qui ont décidé unanimement que le processus se poursuive, le gouvernement, en son conseil du mercredi 3 avril, s’est inscrit dans la même dynamique. Les préparatifs vont bon train. Les mesures idoines sont prises pour contenir les fauteurs de troubles. Envisager un certain revirement de la situation par voie parlementaire semble une déclaration de guerre au gouvernement. Alors que ce dernier avait tendu la perche aux législateurs au temps opportun.
Et, Rachidi Gbadamassi, du haut de son expérience politique, a certainement scruté ses horizons avant sa rencontre avec les populations de la huitième. Il est malaisé de croire en l’aboutissement d’une telle initiative si, entre temps, elle existait réellement. Sinon, cela pourrait créer des dommages inimaginables aux institutions de la République. Gbadamassi est soit sincère avec sa base ou il raconte des histoires à les faire dormir debout pour atteindre son objectif. Dans l »un ou l’autre des cas, le 12 avril n’est plus loin.