Cotonou, le 2 décembre 2024 – À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida (VIH), le Bénin a réaffirmé son engagement à mettre fin à l’épidémie d’ici à 2030. Malgré des avancées significatives, des défis persistent, notamment en matière d’accès aux soins pour les enfants et de lutte contre les violences basées sur le genre.
ONU et droits humains : priorité à la lutte contre le sida
Aminatou Sar, Coordonnatrice résidente de l’ONU au Bénin, a souligné l’importance de respecter les droits de toutes les personnes vivant avec le VIH. « Chaque minute, une vie est emportée par le SIDA ; ce n’est pas une fatalité.» « Avec des lois inclusives et des droits respectés, nous pouvons réduire les infections et garantir l’accès aux soins ensemble », a-t-elle déclaré.
Sar a également exprimé sa fierté de se joindre aux célébrations de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA dans le pays. Elle a mis en évidence l’importance de l’implication collective en déclarant : « Ensemble, empruntons la voie des droits pour éliminer le VIH/SIDA d’ici à 2030. » « C’est un objectif réalisable.»
La Coordonnatrice résidente de l’ONU au Bénin rappelle que, malgré les avancées notables, le VIH demeure un enjeu majeur de santé publique. Sar insiste sur la nécessité d’une action unifiée pour vaincre définitivement le VIH/SIDA au Bénin.
Chiffres encourageants : bilan de la lutte contre le VIH
Les chiffres au Bénin sont encourageants : 86 % des personnes vivant avec le VIH sont sous traitement, ce qui a entraîné une baisse de 51 % des décès liés au sida depuis 2010. Cependant, des disparités subsistent, notamment chez les enfants où seuls 36 % ont accès à un traitement antirétroviral.
La violence basée sur le genre, un facteur aggravant de la vulnérabilité au VIH, reste un problème majeur au Bénin. Près de 60 % des femmes et 45 % des filles ont déclaré avoir été victimes de violences. Cette situation complique la lutte contre le VIH, car les femmes victimes de violences ont souvent du mal à accéder aux services de santé.
Au Bénin, si l’on constate de bons progrès chez les adultes, la situation chez les enfants reste toujours aussi critique. Seuls 36 % des enfants en 2023 ont accès à un traitement antirétroviral (contre 92 % chez les adultes).
Réforme de la loi sur le VIH : une étape cruciale pour protéger les personnes vivant avec le VIH
Le gouvernement béninois, en collaboration avec ses partenaires, a engagé une réforme de la loi sur le VIH afin de mieux protéger les personnes vivant avec le VIH et de faciliter l’accès aux soins. Cette nouvelle loi devrait contribuer à réduire la stigmatisation et la discrimination, et à renforcer la réponse nationale au VIH.
Si les progrès accomplis sont notables, les défis importants restent à relever. Il s’agit notamment d’améliorer l’accès aux soins pour les populations clés (travailleurs du sexe, hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, personnes transgenres), de renforcer la prévention parmi les jeunes et de lutter contre les violences basées sur le genre.
La lutte contre le VIH est un combat de longue haleine qui nécessite une mobilisation de tous les acteurs de la société. Le Bénin, en s’appuyant sur les résultats obtenus et en renforçant sa réponse, est déterminé à atteindre l’objectif de mettre fin à l’épidémie d’ici à 2030.
La santé n’est pas un privilège, mais un droit humain. Pourtant, 25 % des personnes vivant avec le VIH (9,3 millions) n’ont toujours pas accès à un traitement. Il est vraiment temps d’agir pour éradiquer définitivement cette maladie.