Justice




Quatre milliards évaporées des coffres de la DGI

Cotonou, 20 janvier 2025 – Après cinq longues années d'attente fébrile, le rideau se lève enfin sur un mystère digne…

À Cotonou, le procès de l'ex-régisseur de la DGI, accusé d'avoir fait disparaître quatre milliards de francs CFA, s'ouvre

Cotonou, 20 janvier 2025 Après cinq longues années d’attente fébrile, le rideau se lève enfin sur un mystère digne des plus grandes cours royales : l’impénétrable disparition, en 2019, de la somme de quatre milliards de francs CFA, volatilisée des caveaux sacrés de la Direction Générale des Impôts (DGI). Tel un conte de fées financières, l’affaire Adohouannon, du nom de l’ex-régisseur de la DGI, Carlos pour les intimes, et de sa cour des miracles, composée de sept autres âmes visiblement égarées, déferle sur la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) en ce lundi.

Fraude fiscale : Carlos devant la justice

Tel un magicien maladroit, Carlos, autrefois gardien des trésors fiscaux, se retrouve aujourd’hui sur le banc des accusés, sommé d’expliquer l’inexplicable : comment une telle somme, amassée grâce aux pieuses contributions des sujets du royaume, a-t-elle pu s’évaporer dans les limbes de la comptabilité ? Selon les oracles de la DGI, ces fonds, comparables à des aumônes versées en expiation des péchés de paiement tardif, étaient sous la bonne garde de Carlos, moyennant quelques décharges, sans doute aussi volatiles que lesdits fonds.

L’histoire, digne d’une farce, prend une tournure rocambolesque en septembre 2019, lorsqu’un prestataire, venu réclamer son dû, un modeste chèque de deux cent vingt-quatre millions (224.000.000) de francs CFA, se voit opposer un refus aussi sec que le désert du Sahara. « Le prestataire s’est plaint le vendredi 19 septembre 2019. » « Le lundi 23 septembre 2019, M. Carlos Adohouannon n’est pas venu au bureau. » Selon les informations de la DGI, avec une précision digne d’un huissier royal. On imagine aisément la scène : Carlos, flairant le vent tourné, préférant visiblement les charmes discrets d’une retraite anticipée aux justifications comptables.

Mystère des milliards disparus

L’alerte est donnée, la Brigade Économique et Financière (BEF), tel un corps de mousquetaires financiers, est dépêchée sur les lieux. Les contrôles, menés avec une rigueur digne des plus grands audits, révèlent l’impensable : une disparition de quatre milliards de francs CFA, une somme à faire pâlir d’envie les plus fastueux monarques.

Carlos, tel un prince déchu, plaide non coupable, selon les dires de son avocat, sans doute un fin limier du barreau, capable de transformer une banqueroute en simple tour de passe-passe. L’ex-régisseur et sa cour des miracles, poursuivis pour « association de malfaiteurs, détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux, complicité de détournement de deniers publics et recel de détournement de deniers publics », une litanie de chefs d’accusation aussi longue qu’un décret, devront répondre de leurs actes devant la CRIET.

Procès pour transparence et intégrité au Bénin

L’histoire ne s’arrête pas là. Après plusieurs mois de cavale, les sbires de la justice rattrapent Carlos, tel un héros de roman d’aventure, à Dakar, au Sénégal, après qu’il a goûté aux joies fugitives de la liberté. L’extradant à Cotonou, ils le ramènent finalement à la réalité et le placent sous mandat de dépôt le 18 septembre 2020.

En somme, il convient de souligner l’importance capitale de ce procès pour la transparence et l’intégrité des institutions béninoises. Au-delà du sort réservé à Carlos Adohouannon et à ses coaccusés, c’est la crédibilité de tout un système qui est en jeu. Tel un arbitre impartial, la justice démêlera les fils de cette intrigue financière avec une rigueur exemplaire. Elle rendra à chacun ce qui lui est dû et restaurera la confiance des citoyens envers les institutions publiques.

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