Tottenham triomphe après un demi-siècle : une épopée européenne à Bilbao
Bilbao, 22 mai 2025 — Dans l’écrin vibrant de l’Estadio de San Mamés, Tottenham Hotspur a écrit une page d’histoire ce mercredi, s’imposant 1-0 face à Manchester United en finale de la Ligue Europa. Ce triomphe, le premier du club depuis 2008 et son premier sacre continental depuis 1984, met fin à 51 ans d’attente pour un titre majeur en Europe, depuis leur victoire en Coupe des vainqueurs de coupe en 1963. Sous les vivats d’une marée blanche, les Spurs, portés par la ferveur de leurs supporters et l’audace de leur entraîneur Ange Postecoglou, ont brisé une malédiction tenace, faisant vibrer le nord de Londres d’une joie longtemps contenue.
Un combat acharné : comment Tottenham a forgé sa victoire sous la pluie.
Le match, disputé sous une pluie battante, fut un duel d’endurance où Tottenham a su faire plier un Manchester United pourtant redoutable. Après une première mi-temps brouillonne, où les deux équipes se neutralisèrent, c’est Brennan Johnson, l’ailier gallois, qui a fait basculer le destin. À la 43ᵉ minute, son tir, dévié par un défenseur mancunien, a trompé la vigilance d’André Onana, déclenchant l’extase dans les gradins. La seconde période fut marquée par un exploit défensif : Micky van de Ven, d’un retour acrobatique, a annihilé une tête de Rasmus Højlund, préservant l’avantage. Le gardien Guglielmo Vicario, malgré une bévue initiale, a scellé la victoire par deux parades décisives face à Alejandro Garnacho et Luke Shaw.
LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
Le génie de Postecoglou : l’architecte d’une renaissance historique
Ce sacre, célébré comme une délivrance par une génération de supporters, couronne la vision d’Ange Postecoglou, arrivé en 2023 avec la promesse de rompre la disette. « Je ne me vante pas, je crois en ce projet », avait-il déclaré après une défaite face à Arsenal, prophétisant un succès en deuxième année, fidèle à son histoire personnelle. Ainsi, cette victoire, la première depuis la League Cup de 2008 sous Juande Ramos, efface le stigmate d’un club souvent raillé pour son incapacité à conclure les grands rendez-vous. Avec seulement quatre victoires en Premier League cette saison et une 17ᵉ place au classement, ce triomphe continental offre une bouffée d’oxygène et une qualification pour la Ligue des champions 2025-2026, un sésame inespéré.
L’héritage retrouvé : Tottenham, de nouveau sur le toit de l’Europe
Fondé en 1882, Tottenham Hotspur s’est bâti une légende avec deux titres de champion (1951, 1961), huit FA Cups, quatre League Cups et trois trophées européens, dont la Coupe des vainqueurs de coupe 1963 et la Coupe UEFA 1984. Pourtant, les dernières décennies ont été marquées par des échecs cuisants, comme la finale de Ligue des champions 2019 perdue face à Liverpool. Ce succès à Bilbao, salué sur les réseaux sociaux comme « historique » par des fans émus, réconcilie le club avec son passé glorieux. « C’est toute une génération qui découvre la victoire », s’enthousiasmait un supporter sur X, tandis que les larmes des joueurs sur le terrain traduisaient l’ampleur de l’exploit.
Au-delà du titre : les défis futurs et l’espoir retrouvé des Spurs
Ce titre, bien que retentissant, ne masque pas les défis persistants. La saison 2024-2025, marquée par 21 défaites en championnat, a révélé des fragilités que Postecoglou devra combler pour restaurer la constance des Spurs. Néanmoins, ce soir, Bilbao a été le théâtre d’une résurrection. Les chants des supporters, mêlés aux éclats du cockerel, emblème du club, ont résonné comme un défi au destin. Tottenham, porté par son motto Audere est Facere (« Oser, c’est faire »), a osé et triomphé, offrant au football anglais une épopée qui, 51 ans après leur dernier sacre européen, grave un nouveau chapitre dans l’histoire des Spurs.