Sécurité alimentaire en Afrique : le Bénin s’impose comme un pilier logistique incontournable avec le port de Cotonou
Cotonou, 3 juillet 2025 – Cotonou, moteur discret de la résilience alimentaire régionale, se distingue parmi les cinq infrastructures portuaires les plus stratégiques du continent selon un récent rapport de la Banque mondiale. Dans un contexte d’insécurité alimentaire croissante en Afrique, cette reconnaissance souligne le rôle central du Bénin dans l’approvisionnement de millions de personnes.
La sécurité alimentaire en Afrique ne se joue pas seulement dans les champs ni sur les marchés locaux. Elle se dessine aussi sur les quais, là où transitent les flux massifs de céréales, de denrées périssables et de produits de première nécessité. C’est dans cette logique que la Banque mondiale met en lumière cinq ports cruciaux structurant les chaînes d’approvisionnement du continent – dont le port de Cotonou, véritable poumon logistique de l’Afrique de l’Ouest.
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le port de Cotonou: une plateforme régionale au service de l’Afrique de l’intérieur
Avec une capacité annuelle de manutention céréalière de 2 millions de tonnes et environ 10,5 milliards de kilocalories de denrées traitées par an, le port de Cotonou ne se contente pas de nourrir le Bénin. Il joue un rôle essentiel pour ses voisins enclavés : Niger, Burkina Faso, Mali. Grâce à sa spécialisation dans le vrac et l’ensachage, il assure l’entrée de produits stratégiques — riz, poisson congelé, volaille — et soutient l’exportation des richesses agricoles béninoises, notamment le coton, la noix de cajou et les oléagineuses qui font rayonner l’économie nationale sur les marchés mondiaux.
Avec une connectivité terrestre bien rodée, Cotonou dessert les pays de l’hinterland, acheminant des céréales et autres produits essentiels vers des populations éloignées des côtes. Cette capacité à relier les marchés côtiers aux régions enclavées fait du port un pivot stratégique, non seulement pour le Bénin, mais pour toute la sous-région. « Cotonou est le cœur battant de l’approvisionnement alimentaire en Afrique de l’Ouest », souligne un expert de la Banque mondiale, saluant l’efficacité de ses infrastructures.
À l’heure où la logistique devient une clé géopolitique, Cotonou tire son épingle du jeu avec des infrastructures modernisées et une connectivité terrestre performante, incarnant un modèle de coopération régionale.
Une architecture logistique continentale sous pression
Aux côtés de Cotonou, d’autres ports renforcent cette trame vitale . En fait , le rapport de la Banque mondiale dresse un panorama des cinq ports qui façonnent la sécurité alimentaire en Afrique. Port-Soudan, avec ses 11,9 milliards de Kcal et ses 500 000 tonnes de capacité de stockage, domine en desservant des pays comme le Tchad et le Soudan du Sud via des corridors routiers stratégiques. Mombasa, au Kenya, traite 11,7 milliards de Kcal et soutient l’Ouganda, le Rwanda et la RDC grâce à ses silos de 245 000 tonnes. Djibouti, avec une capacité de 8 500 tonnes de céréales par jour, est vital pour l’Éthiopie, tandis qu’Abidjan, avec 9,2 milliards de Kcal, alimente la Côte d’Ivoire et ses voisins grâce à un terminal céréalier de 300 000 tonnes.
Mais Cotonou se distingue par sa polyvalence et son impact régional. Ses installations modernes, combinées à une expertise en gestion des flux de vrac, permettent de répondre aux besoins alimentaires croissants tout en soutenant l’exportation des produits phares du Bénin. Le port est un trait d’union entre les champs béninois et les marchés internationaux, renforçant la place du pays dans l’économie agricole mondiale.
Le Bénin, un modèle de dynamisme économique avec son port
Au-delà de ses prouesses logistiques, le port de Cotonou incarne l’ambition du Bénin de se positionner comme un acteur clé du commerce régional. En soutenant l’exportation de cultures à haute valeur comme la noix de cajou et le coton, il contribue à la création d’emplois et à la prospérité des agriculteurs locaux. Simultanément, il garantit l’approvisionnement en denrées essentielles pour des millions de personnes, renforçant la sécurité alimentaire dans une région vulnérable aux chocs climatiques et économiques.
Le port bénéficie également d’investissements continus pour moderniser ses infrastructures, avec des systèmes d’ensachage performants et des capacités de stockage optimisées. Ces améliorations permettent de réduire les pertes post-récolte et d’assurer une distribution rapide et efficace, même dans les zones les plus reculées. « Le port de Cotonou est un modèle de résilience et d’innovation », note le rapport, soulignant son rôle dans la stabilisation des prix alimentaires dans la région.
Nourrir l’Afrique : au-delà des récoltes, la bataille des ports
Si Cotonou brille dans ce classement, le rapport de la Banque mondiale rappelle que la sécurité alimentaire reste un défi collectif. Les ports, aussi performants soient-ils, doivent être soutenus par des politiques agricoles robustes, des investissements dans les infrastructures routières et une coopération régionale renforcée. Pour le Bénin, cela signifie continuer à investir dans la modernisation du port tout en renforçant les partenariats avec ses voisins.
En somme, La sécurité alimentaire du continent ne peut reposer uniquement sur l’amélioration des rendements agricoles. Elle exige une architecture logistique robuste, durable et inclusive. En cela, le Bénin, à travers Cotonou, démontre que les petits États peuvent jouer de grands rôles dans les équilibres régionaux — à condition de miser sur des politiques portuaires visionnaires.

