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Microcrédit Alafia : le Bénin double la mise pour l’autonomie des femmes

Microcrédit Alafia : à Cotonou, l’État béninois renforce son programme phare en faveur des femmes entrepreneures, transformant l’aide sociale en…

Le gouvernement béninois lance la phase 3 du microcrédit Alafia, doublant le plafond des prêts à 200 000 FCFA et allégeant les conditions

Microcrédit Alafia : à Cotonou, l’État béninois renforce son programme phare en faveur des femmes entrepreneures, transformant l’aide sociale en levier économique durable.

 

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Cotonou, 25 septembre 2025 – Dans les marchés animés de Parakou ou les ateliers discrets de Ouidah, des milliers de femmes entrepreneures voient leurs ambitions prendre corps grâce à un filet de sécurité financière tissé par l’État. Hier, lors du Conseil des ministres, le gouvernement béninois a donné le coup d’envoi de la phase 3 du microcrédit Alafia, doublant le plafond des prêts à 200 000 FCFA et allégeant les conditions pour un impact encore plus profond. Cette mesure, saluée par les bénéficiaires comme un vent de prospérité, propulse un programme phare vers de nouveaux sommets, transformant l’aide sociale en levier d’autonomisation économique durable.

 

Alafia : Le pari réussi de l’inclusion financière (95% de remboursement)

 

Lancé le 27 octobre 2020 dans une version modernisée et dépolitisée, le microcrédit Alafia s’est imposé comme un pilier de l’inclusion financière au Bénin, soutenant les activités génératrices de revenus dans un pays où plus de 70 % des ménages dépendent de l’économie informelle. La phase II, déployée en janvier 2022, avait élargi l’accès, notamment pour les artisans du projet ARCH (Appui à la Résilience des Communautés et des Habitats). Elle a permis d’enregistrer un taux de remboursement exemplaire de 95 % et un bilan au 31 août 2025 de 47,4 milliards de FCFA décaissés en prêts de 30 000 à 100 000 FCFA, au bénéfice de milliers de familles vulnérables. Aujourd’hui, la phase 3 accélère cette trajectoire, confirmant l’engagement d’un « social méthodique » prôné par le président Patrice Talon : un soutien structuré, équitable et mesurable, qui élève les populations les plus exposées sans paternalisme excessif.

 

Prêts multipliés, assurances réduites : Les 3 clés de la phase 3

 

Les innovations de cette étape sont à la mesure des attentes. Premièrement, le montant maximal des prêts passe à 200 000 FCFA, permettant d’investir dans des équipements plus ambitieux ou des stocks élargis pour des commerçantes ou artisanes. Deuxièmement, la durée de remboursement s’étend jusqu’à 12 mois, avec un taux d’intérêt plafonné à 8 % (ou 4 % pour six mois), tandis que la prime d’assurance chute de 1,2 % à 0,35 %, allégeant sensiblement les charges pour les emprunteuses – majoritairement des femmes, qui représentent 80 % des bénéficiaires. Enfin, six nouveaux Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) ont été agréés, portant leur nombre à 20, démultipliant la proximité des services dans les zones rurales et périurbaines, où l’accès bancaire reste un mirage pour trop de ménages.

 

Microcrédit Alafia : l’État béninois transforme l’aide en autonomie

 

Au-delà des chiffres, l’impact social du microcrédit Alafia est palpable : il relance des ateliers de couture, dope les ventes ambulantes ou consolide des micro-entreprises agricoles, générant des revenus stables pour des familles entières et stimulant l’économie nationale. « C’est un outil qui change des vies, en rendant l’entrepreneuriat accessible sans endettement écrasant », témoigne une bénéficiaire anonyme de la phase II. Par conséquent, en ciblant les vulnérables – veuves, jeunes mères ou artisanes isolées –, ce programme s’aligne sur les Objectifs de développement durable de l’ONU, favorisant l’égalité des genres et la réduction de la pauvreté rurale.

À l’aube de cette phase 3, alors que le Bénin célèbre ses avancées en inclusion financière – avec un indice de bancarisation passé de 20 % en 2016 à près de 50 % aujourd’hui –, Alafia n’est plus un simple crédit : c’est un écosystème vivant qui propage l’autonomie. Pour les Béninoises et Béninois du quotidien, c’est l’assurance que l’État n’oublie pas les racines de la croissance.

Désormais, le défi majeur sera d’assurer la pérennité de ce fonds, tout en garantissant que l’augmentation du plafond des prêts n’érode pas le taux de remboursement exceptionnel. Alafia parviendra-t-il à servir de modèle pour l’ensemble de la CEDEAO, en prouvant que l’inclusion financière peut être à la fois sociale et économiquement viable à grande échelle ?

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