Justice




Constantin Amoussou : de la tribune numérique au banc des accusés

À Cotonou, le cyberactiviste Constantin Amoussou au cœur d’un scandale : entre présomption d’innocence et fracture numérique, le Bénin retient…

Arrêté pour présumé viol sur mineure, le chroniqueur béninois Constantin Amoussou fait face à une procédure judiciaire sensible.

À Cotonou, le cyberactiviste Constantin Amoussou au cœur d’un scandale : entre présomption d’innocence et fracture numérique, le Bénin retient son souffle.

 

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Cotonou, 26 septembre 2025 – Dans les arènes virtuelles où les mots fusent comme des flèches, Constantin Amoussou, plume acérée et cyberactiviste béninois, régnait en maître des débats enflammés. Pourtant, ce qui n’était qu’un clavier hier est devenu un dossier judiciaire glaçant : arrêté pour présumé viol sur une adolescente de 14 ans, l’écrivain et chroniqueur se retrouve au cœur d’un scandale qui fracture l’opinion et interroge les abysses du numérique.

Une rencontre née en ligne, un drame présumé — l’affaire, qui a éclaté le 23 septembre, prolonge sa garde à vue et promet un procès le 2 octobre, ravivant les démons d’une société en quête de vérité et de justice.

 

Constantin Amoussou : une arrestation qui secoue les sphères médiatiques

Interpellé par la police nationale le 19 septembre dernier , Amoussou, connu pour ses chroniques virulentes sur les réseaux sociaux et ses ouvrages critiques du pouvoir, a été placé en garde à vue immédiate. Selon des sources proches de l’enquête, la victime, une mineure rencontrée récemment via une plateforme en ligne, a porté plainte pour des faits qualifiés de viol aggravé.

Ainsi, les autorités ont prolongé la mesure afin d’approfondir les investigations : elles mènent actuellement des auditions, réalisent des expertises médicales et procèdent à des recoupements numériques, en vue d’une comparution devant le procureur de la République le jeudi 2 octobre. Déposé en prison le 23 septembre, l’activiste a passé sa première nuit derrière les barreaux — un choc pour un homme habitué aux tribunes virtuelles.

 

 Une présomption d’innocence sous tension médiatique

Pour l’heure, Constantin Amoussou demeure présumé innocent, un principe cardinal du droit béninois que les autorités et les observateurs s’empressent de rappeler au milieu du tumulte médiatique. Cependant, les enquêteurs, sous la houlette du parquet, poursuivent leurs vérifications pour établir la réalité des faits, dans un dossier marqué par la sensibilité inhérente aux affaires impliquant des mineurs.

Sur les réseaux sociaux, où Amoussou régnait en influenceur, l’affaire divise profondément :

  • stupeur et indignation chez les uns, qui voient en lui un monstre caché ;
  • appels à la prudence chez d’autres, qui craignent un lynchage médiatique avant jugement.

Des posts virulents, ont amplifié le buzz, transformant ainsi un fait divers en tempête nationale.

 

Constantin Amoussou : une affaire révélatrice des vulnérabilités numériques

Au-delà du drame personnel, l’affaire Amoussou soulève un voile brutal sur des plaies sociétales béantes.

  • En effet, dans un Bénin où 70 % de la jeunesse navigue en ligne, les rencontres virtuelles exposent directement les mineurs aux dangers du numérique : des prédateurs dissimulent leur identité derrière un avatar et transforment une simple interaction en cauchemar bien réel.

Ce cas, loin d’être isolé, interpelle parents, éducateurs et pouvoirs publics. N’est-il pas temps d’intensifier l’éducation au numérique, avec des campagnes obligatoires dans les écoles et des outils de modération renforcés sur les plateformes ?

 

 Le mythe ébranlé de l’intellectuel intègre

Ensuite, le scandale ébranle le mythe de l’intellectuel intègre. Amoussou, auteur respecté et voix critique du régime, incarnait pour beaucoup la probité morale. Son arrestation brise ce halo, rappelant que notoriété et talent ne vaccinent pas contre les failles humaines.

Elle invite à une vigilance collective : distinguer l’œuvre des actes privés, sans pour autant excuser l’impardonnable. Dans un pays où les figures publiques sont scrutées à la loupe, ce scandale questionne la responsabilité des influenceurs — ces « cyber-héros » dont les mots inspirent mais dont les vies privées doivent rester sous le feu des projecteurs éthiques.

 

Une société en mutation face à ses propres contradictions

Tandis que le 2 octobre approche, comme une échéance judiciaire lourde de sens, le Bénin retient son souffle. Cette affaire n’est pas qu’un fait divers : c’est un miroir tendu à une société en mutation numérique, où la liberté d’expression côtoie les pièges du virtuel.

Pour les parents inquiets et les jeunes connectés, c’est un appel à la vigilance ; pour la justice, un test de sérénité. Et si ce drame, une fois élucidé, catalysait des réformes protectrices ?

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