Économie du soin : Les députés du Bénin formés

À Cotonou, les députés béninois s’engagent pour rendre visible l’économie du soin. Lors d’un atelier inédit, ils ont été outillés…

À Cotonou, un atelier parlementaire sur l’économie du soin sensibilise les députés au rôle crucial du travail domestique non rémunéré. Objectif : intégrer cette réalité invisible dans les politiques publiques pour une économie plus juste et inclusive. Assemblée nationale du Bénin

À Cotonou, les députés béninois s’engagent pour rendre visible l’économie du soin. Lors d’un atelier inédit, ils ont été outillés pour intégrer le travail domestique non rémunéré dans les politiques publiques, une avancée vers plus d’équité sociale et générationnelle.

Cotonou, 20 octobre 2025 – À l’hôtel Azalaï de Cotonou, une vingtaine de députés et cadres parlementaires ont pris part, vendredi 17 octobre, à un atelier d’orientation inédit sur le travail domestique non rémunéré et l’économie du soin. Organisé par le Consortium Régional pour la Recherche en Économie Générationnelle (CREG), en partenariat avec plusieurs organisations internationales, l’événement visait à rendre visible une réalité économique souvent ignorée : les tâches quotidiennes – cuisine, lessive, garde d’enfants, soins aux aînés – qui soutiennent la société sans apparaître dans les comptes nationaux.

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À Cotonou, un atelier parlementaire sur l’économie du soin sensibilise les députés au rôle crucial du travail domestique non rémunéré. Objectif : intégrer cette réalité invisible dans les politiques publiques pour une économie plus juste et inclusive.

Vers une reconnaissance de l’économie invisible

Dans un contexte marqué par de fortes inégalités de genre et des vulnérabilités intergénérationnelles, cet atelier s’inscrit donc dans une démarche d’équité sociale. En effet, « le travail de soins domestiques non rémunérés est indispensable au fonctionnement de la société, mais reste invisible dans les indicateurs économiques classiques », souligne le CREG dans un communiqué. Ainsi, l’objectif est clair : outiller les législateurs pour intégrer cette « économie invisible » dans les politiques publiques, notamment en matière de protection sociale et d’évaluation de la richesse nationale.

À Cotonou, un atelier parlementaire sur l’économie du soin sensibilise les députés au rôle crucial du travail domestique non rémunéré. Objectif : intégrer cette réalité invisible dans les politiques publiques pour une économie plus juste et inclusive.

Des voix parlementaires engagées

 

L’intervention de l’honorable Abdoulaye Gounou, président de la Commission des Relations Extérieures, de la Coopération au Développement, de la Défense et de la Sécurité (C5) a ouvert les travaux. Ce dernier a salué l’initiative et remercié le président de l’Assemblée nationale, Louis Gbèhounou Vlavonou, pour son soutien.

« Nous sommes ici pour partager les résultats de recherches sur le travail de soins familiaux non rémunéré, et je vous exhorte à l’intégrer concrètement dans nos politiques », a-t-il déclaré, appelant à une valorisation réelle de ces efforts, souvent portés par les femmes.

Par la suite, le professeur Latif Draman, président du CREG, a pris la parole pour souligner l’urgence du sujet. Selon lui, « ce secteur, précarisé, féminisé et sous-payé, est pourtant fondamental pour l’économie formelle. Sans lui, aucun salarié ne pourrait travailler sereinement, aucun enfant apprendre, aucune personne âgée rester à domicile », a-t-il martelé. Dès lors, il a présenté des données probantes pour inspirer des réformes législatives, appelant les députés à « prendre la mesure de cette injustice sociale ».

À Cotonou, un atelier parlementaire sur l’économie du soin sensibilise les députés au rôle crucial du travail domestique non rémunéré. Objectif : intégrer cette réalité invisible dans les politiques publiques pour une économie plus juste et inclusive.

Économie du soin : des pistes concrètes pour des réformes inclusives

 

Au nom du président Vlavonou, retenu par d’autres engagements, l’honorable Mahougnon Cakpo, premier secrétaire parlementaire, a clôturé les interventions d’ouverture. Il a exprimé la gratitude de l’Assemblée au CREG et au Population Reference Bureau (PRB) pour leur engagement en faveur de l’équité générationnelle. En ce sens, il a affirmé : « Il nous faut enrichir notre lecture économique pour rendre visible l’invisible : les transferts intergénérationnels, les charges familiales et l’alignement des budgets sur les besoins sociaux. » Il a également appelé à une économie béninoise fondée sur l’équité, où chaque contribution – marchande ou non – trouve sa juste valeur.

Par ailleurs, au-delà des discours, l’atelier a donné lieu à des échanges interactifs, avec des présentations de recherches et des débats sur les pistes législatives concrètes. Ainsi, des propositions ont émergé pour une reconnaissance statistique du travail non rémunéré, la mise en place de mécanismes de protection sociale et une meilleure répartition des charges familiales, soulignant le rôle central du Parlement dans la lutte contre les inégalités.

 

Économie du soin : une prise de conscience politique au Bénin

Enfin, cet événement, financé par des partenaires internationaux, reflète une prise de conscience croissante au Bénin. Face au chômage des jeunes et à une précarité féminine persistante, valoriser l’économie du soin pourrait transformer les politiques publiques. Comme l’a résumé le Pr Draman : « C’est un appel à l’action pour un Bénin plus juste. » Désormais mieux outillée, l’Assemblée nationale est attendue au tournant pour traduire ces recommandations en lois inclusives.

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