À l’approche des élections générales de 2026, la HAAC renforce la vigilance médiatique en formant les animateurs de talk-shows aux enjeux de l’éthique électorale. À Bohicon, les micros se préparent à jouer leur rôle dans la préservation du débat démocratique.
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Bohicon, 5 novembre 2025— À quelques encablures des scrutins généraux de 2026, annoncés comme un test majeur pour la vitalité démocratique du Bénin, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) passe à l’offensive. En effet, ce mercredi, dans la commune vibrante de Bohicon, l’institution régulatrice a lancé un atelier de formation inédit à l’intention des maîtres de cérémonie des talk-shows radiophoniques et télévisés.
Des dizaines d’animateurs, venus des quatre coins du pays, se sont réunis pour affûter leurs réflexes face aux pièges de l’antenne : dérapages en direct, discours haineux, désinformation virale. En effet, ces forums interactifs, véritables baromètres de l’opinion publique, sont des arènes bouillonnantes où le peuple s’exprime sans filtre. Cependant, leur intensité peut vite virer au chaos si les modérateurs ne tiennent pas fermement la barre.
Une formation stratégique pour des médias responsables
C’est pour prévenir ces dérives, que la HAAC a conçu ce programme sur mesure, ouvert sous les auspices du président de l’institution, par le conseiller Armand Hounsou.
« Vous êtes les sentinelles de notre démocratie naissante. Vos mots, vos décisions en plateau, votre posture face au micro : tout cela modèle le regard des auditeurs et scelle la fiabilité des urnes à venir. Par conséquent, nous misons sur votre expertise, votre intégrité et votre fibre patriotique pour que ces ondes restent des places publiques d’échange, et non des foyers de clivages ou de tromperies », a-t-il lancé, électrisant l’assemblée.

Deux jours pour muscler les compétences des animateurs
Sur l’agenda, un menu dense et ciblé. Les participants plongeront dans le labyrinthe juridique qui encadre les médias en période électorale, mais aussi apprendront à canaliser les prises de parole du public, à désamorcer les tensions verbales, à contrer les virus de la désinformation, et à pratiquer un journalisme électoral équilibré, neutre et responsable.
« C’est une piqûre de rappel salutaire : on ne joue pas avec le feu des passions en période sensible », glisse un animateur chevronné de Porto-Novo, entre deux pauses café.

Des masterclass ancrées dans le réel
En plus, pilotées par des plumes aguerries du journalisme et des experts en communication, les masterclasses ne s’arrêtent pas à la théorie. Des cas pratiques – débats ayant viré au pugilat, plateaux sous tension – seront disséqués en détail. Les stagiaires roderont leurs réflexes à travers des simulations en direct, explorant notamment les balises éthiques du métier, les leviers pour dynamiser les échanges sans les envenimer, et les parades face aux tempêtes imprévues.

Une présence symbolique et un message fort pour les animateurs
Pour marquer l’enjeu, le président de la HAAC, Édouard C. Loko, a fait le déplacement, soulignant ainsi l’importance de cette offensive pour un métier plus affûté.
Au-delà des slides et des ateliers, cet exercice collectif dessine les contours d’un écosystème médiatique mature, où chaque micro pèse son rôle dans le tissage de la concorde et la sauvegarde des acquis démocratiques.
À l’heure où les ondes bruissent déjà des murmures de 2026, Bohicon rappelle ainsi que la liberté d’antenne rime avec responsabilité. Les animateurs en ressortiront-ils blindés ? L’avenir des ondes – et des bulletins de vote – en dépend.

