À Cotonou, l’administration publique africaine se réinvente. Pendant quatre jours, experts et hauts fonctionnaires s’approprient un outil numérique stratégique pour renforcer transparence, éthique et performance.
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Cotonou, 18 novembre 2025— Depuis hier, Cotonou accueille la 7ᵉ édition de l’atelier de formation dédié à la Charte africaine des valeurs et de l’administration publique. Durant quatre jours, experts et hauts fonctionnaires de plusieurs pays africains vont se former à l’outil numérique qui permet d’évaluer et de rendre compte des progrès en matière de transparence, d’éthique et d’efficacité administrative.
C’est un signal fort de la priorité donnée à ces enjeux. En ouvrant officiellement les travaux aux côtés du représentant de la présidence de l’Union africaine, Issaka Garba Abdou, la ministre béninoise de la Fonction publique, Adidjatou Mathys, a placé la rencontre sous le sceau de l’urgence et de l’ambition.
Le Bénin, laboratoire de la réforme numérique africaine
Cet engagement pour l’urgence et l’ambition n’est pas fortuit : Ratifiée par le Bénin, la Charte africaine des valeurs et des principes de l’administration publique (adoptée en 2011) est devenue l’un des piliers des réformes menées sous la présidence de Patrice Talon.
Concrètement, l’application de cette Charte se traduit par des actions visibles : Dématérialisation massive des services, réduction drastique des délais de traitement des dossiers, lutte contre la corruption par la suppression des contacts physiques inutiles, promotion du mérite dans les concours : le pays veut montrer l’exemple.
« Le Bénin a fait de l’application effective de cette Charte une priorité absolue », a martelé Adidjatou Mathys devant les participants venus du continent entier.
L’outil numérique au cœur de l’atelier
Pour traduire cette priorité en action concrète et mesurable, l’Union africaine a conçu une plateforme numérique au cœur des échanges. Elle est destinée à accompagner les États dans leur transformation administrative et permet notamment de :
- Auto-évaluer les progrès réalisés.
- Rédiger des rapports périodiques structurés et comparables.
- Identifier les bonnes pratiques et les points de blocage.
L’objectif de l’atelier est de rendre l’outil plus intuitif, plus robuste et surtout plus adapté aux réalités administratives africaines.

Les preuves du leadership béninois
Ces efforts pour adapter l’outil numérique se justifient par les résultats déjà obtenus sur le terrain. Parmi les avancées mises en avant par Cotonou :
- Délais de publication des résultats de concours administratifs divisés par trois en moyenne.
- Adoption en 2022 d’un nouveau Code d’éthique et de déontologie de l’administration publique.
- Plus de 250 services publics 100 % en ligne, réduisant considérablement les risques de corruption.
Ces résultats concrets font du Bénin l’un des pays les plus avancés dans la mise en œuvre de la Charte.

La vision continentale de l’Union africaine
Ce rôle de pays hôte et les résultats tangibles du Bénin ne passent pas inaperçus auprès des instances continentales. Issaka Garba Abdou, représentant le président de la Commission de l’Union africaine, n’a pas caché sa satisfaction :
« Le Bénin montre la voie. Cet atelier doit permettre à tous les États membres de s’approprier pleinement cet outil pour faire de l’excellence et de l’intégrité les nouveaux standards de la fonction publique africaine. »
Prochaines étapes du numérique et leadership béninois
En vue de concrétiser ces nouveaux standards et cet objectif continental, à l’issue des quatre jours de travaux, les participants adopteront des recommandations précises pour améliorer la plateforme et accélérer le dépôt des prochains rapports périodiques.
Pour Adidjatou Mathys, l’enjeu est clair :
« Une administration moderne, éthique et digitale est la clé pour restaurer la confiance des citoyens et accélérer le développement de nos pays. »
Grâce à ce rôle moteur, en choisissant Cotonou comme hôte après Maseru (Lesotho) l’an dernier, l’Union africaine confirme le rôle croissant du Bénin comme laboratoire continental de la bonne gouvernance.
À Cotonou, l’Afrique administrative ne se contente plus de déclarer ses valeurs. Elle les mesure, les partage, et les incarne.



