Abuja, 9 décembre 2025 – Le Sénat nigérian a franchi un cap symbolique et militaire en validant en quelques minutes l’envoi de troupes au Bénin. En séance plénière éclair ce mardi, les sénateurs nigérians ont approuvé à l’unanimité la requête du président Bola Ahmed Tinubu. Il sollicitait l’autorisation constitutionnelle de déployer des militaires nigérians sur le sol béninois dans le cadre d’une « mission de paix et de stabilisation ».
Le président du Sénat, Godswill Akpabio, a justifié cette décision express par la nécessité impérieuse d’« empêcher une crise sécuritaire et humanitaire majeure dans la sous-région ». Ainsi, selon lui, l’intervention nigériane vise avant tout à protéger la stabilité du golfe de Guinée et à éviter une contagion de l’instabilité après la tentative de coup d’État déjouée la semaine dernière à Cotonou.
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Frappes aériennes et déploiement troupes terrestre
au Bénin
Ce vote intervient deux jours seulement après que l’aviation militaire nigériane a déjà procédé, à la demande expresse des autorités béninoises, à des frappes ciblées contre les positions des putschistes présumés. Ces raids aériens, menés dimanche, auraient permis de neutraliser plusieurs poches de résistance et de sécuriser les abords de Porto-Novo et de Cotonou.
L’opération terrestre qui se prépare désormais sous mandat parlementaire devrait mobiliser plusieurs centaines de soldats nigérians, probablement issus des unités d’élite de la 81ᵉ division basée à Lagos, très rompue aux interventions rapides dans l’espace CEDEAO.
Si aucune durée précise n’a été communiquée, des sources au sein de l’état-major nigérian évoquent une mission « de courte durée mais à forte intensité » visant à appuyer les forces loyalistes béninoises le temps que la situation politique se normalise.
Le retour de la puissance nigériane
Ce déploiement marque le retour en force du Nigeria comme puissance militaire stabilisatrice en Afrique de l’Ouest, quelques mois seulement après le retrait de ses contingents du Mali et du Burkina Faso dans le cadre de la crise avec les juntes de l’AES. Par conséquent, il illustre également la solidarité immédiate d’Abuja envers le président Patrice Talon, considéré comme l’un des derniers alliés fidèles de la CEDEAO dans une région où l’organisation perd du terrain.
