Lors d’une audience tenue le jeudi 11 avril 2024, le ministère public a formulé ses réquisitions concernant l’affaire impliquant l’ancien commissaire adjoint d’Abomey-Calavi, un militaire du service de renseignement et deux autres policiers. Ces individus sont poursuivis pour leur rôle présumé dans l’extorsion de fonds à l’encontre d’un cybercriminel.
Contexte de l’Affaire
Selon les faits rapportés, sur la base des renseignements fournis par le militaire, l’ex-commissaire adjoint d’Abomey-Calavi et les deux agents de police ont procédé à l’interpellation d’un présumé cybercriminel au cours du mois de mars 2023. Cependant, l’opération d’interpellation ne se serait pas déroulée conformément aux procédures légales habituelles. Après avoir appréhendé le suspect, les policiers ne l’ont pas conduit au commissariat comme le prévoit la loi. Au lieu de cela, ils auraient saisi une somme estimée à 17 millions de francs CFA et relâché le suspect aux abords du CEG Zoca.
Témoignages et Déclarations
Le cybercriminel, désormais en fuite, a dénoncé ces agissements. Le 10 mars 2023, les autorités ont interpellé et placé sous mandat de dépôt quatre hommes en uniforme. Toutefois, lorsqu’ils ont comparu devant la barre, ils n’ont reconnu aucun des faits reprochés.
Dans ses réquisitions, le ministère public a souligné l’absence de preuves attestant que les prévenus ont effectivement pris de l’argent auprès du cybercriminel. Seul le militaire du service de renseignement a affirmé que le présumé gayman lui aurait confié que le commissaire adjoint avait saisi la somme de 17 millions de francs CFA et qu’il aurait lui-même prélevé sa part. Le ministère public a également relevé que la seule constance dans ce dossier est que les policiers reconnaissent tous que le nommé Tonassé, actuellement en fuite, est bel et bien un cybercriminel. Cependant, les policiers n’ont pas respecté la procédure normale d’interpellation.
Réquisitions et Perspectives
Pour les deux autres fonctionnaires de police poursuivis dans cette affaire, considérés comme des agents subalternes, le ministère public a requis leur relaxe au bénéfice du doute. En revanche, à l’encontre de l’ancien commissaire adjoint et du militaire du service de renseignement, il a demandé une peine de trois ans de prison ferme assortie d’une amende de 2 millions de francs CFA pour « abus de fonction ». Le représentant du procureur de la République a également sollicité la relaxe de ces derniers des accusations d’extorsion de fonds.
La Cour a renvoyé sa délibération au 2 mai prochain, date à laquelle elle scellera le sort des détenus.