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Afrique de l’Ouest : Quels enjeux pour la CEDEAO et le Bénin face à l’avènement de l’AES?

L’année 2025 démarre sur des questions cruciales pour l’avenir de la paix et de la sécurité en Afrique de l’Ouest…

Analyse des impacts géopolitiques et sécuritaires de l'Alliance des États du Sahel (AES) sur la CEDEAO et le Bénin, avec des recommandations

L’année 2025 démarre sur des questions cruciales pour l’avenir de la paix et de la sécurité en Afrique de l’Ouest et au Sahel. La récente création de l’Alliance des États du Sahel (AES) suscite de nombreuses interrogations sur ses impacts géopolitiques et sécuritaires, en particulier pour les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Dans ce contexte, la Friedrich-Ebert-Stiftung (FES) au Bénin a organisé sa première soirée politique de l’année sur le thème : « Avènement de l’Alliance des États du Sahel (AES) : enjeux géopolitiques et sécuritaires pour la CEDEAO et le Bénin ».

Analyse des impacts géopolitiques et sécuritaires de l'Alliance des États du Sahel (AES) sur la CEDEAO et le Bénin, avec des recommandationsAES: Des experts pour décrypter les enjeux

Réunissant des experts de renom, cet événement a permis d’analyser les conséquences de cette réorganisation géopolitique sur la région, en mettant un accent particulier sur le Bénin. Le panel était composé de :

  • L’honorable Arifari Nassirou Bako, député à l’Assemblée nationale,
  • Mme Nata Nadia, experte en genre et sécurité,
  • Mme Wuldath Mama, experte internationaliste,
  • avec une modération assurée par le Dr Expédit Ologou, spécialiste en gouvernance politique et sécurité.

Analyse des impacts géopolitiques et sécuritaires de l'Alliance des États du Sahel (AES) sur la CEDEAO et le Bénin, avec des recommandationsAES et CEDEAO : une recomposition aux multiples implications

Au cours de la soirée, les discussions ont porté sur les multiples enjeux découlant de la sortie des membres de l’AES de la CEDEAO. Les panélistes ont aussi exploré les implications de cette rupture sur la gouvernance régionale, la coopération sécuritaire et l’intégration économique.

L’un des points centraux des débats a été l’impact sur la sécurité dans la sous-région. Les pays membres de l’AES, qui incluent le Burkina Faso, le Mali et le Niger, figurent parmi les plus touchés par le terrorisme selon l’Indice Mondial du Terrorisme 2024. Leur départ de la CEDEAO soulève des craintes quant à une fragmentation des efforts collectifs pour lutter contre les menaces sécuritaires transfrontalières.

Les enjeux pour le Bénin

Pour le Bénin, pays voisin de plusieurs membres de l’AES, la situation appelle à une vigilance accrue. Le pays, qui partage des frontières avec le Burkina Faso et le Niger, est directement exposé aux répercussions des dynamiques sécuritaires et politiques de l’AES. Les panélistes ont souligné les avantages et les risques que le Bénin pourrait tirer de cette situation.

D’un côté, le retrait de ces pays de la CEDEAO pourrait affaiblir les mécanismes régionaux de coopération sécuritaire, obligeant le Bénin à renforcer ses propres capacités militaires et de renseignement. D’un autre côté, cette nouvelle configuration pourrait offrir des opportunités diplomatiques pour repositionner le Bénin comme un acteur clé dans les médiations régionales.

Le rôle des jeunes et des femmes

Les échanges ont également mis en avant la nécessité d’inclure davantage les jeunes et les femmes dans les efforts pour renforcer la démocratie, la gouvernance, la paix et la sécurité. Les experts ont plaidé pour des politiques inclusives qui reconnaissent le rôle crucial de ces groupes dans la construction d’un avenir stable pour la région.

Quelles actions pour le Bénin ?

Face à ce contexte incertain, quelles mesures le Bénin devrait-il prendre pour garantir sa sécurité et protéger ses populations ? Parmi les recommandations formulées lors de l’événement figurent :

  • Renforcer les capacités des forces de défense et de sécurité, notamment en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière,
  • Multiplier les partenariats bilatéraux avec les pays voisins et les acteurs internationaux pour pallier les éventuelles faiblesses des mécanismes régionaux.
  • Promouvoir une diplomatie proactive, en jouant un rôle de médiateur entre la CEDEAO et l’AES pour éviter une polarisation accrue.
  • Soutenir les initiatives locales de paix, en impliquant davantage les communautés dans la prévention des conflits.

 

Une réflexion pour l’avenir

Alors que l’AES redéfinit l’ordre régional, il est essentiel de réfléchir aux moyens de préserver l’unité et la sécurité collective en Afrique de l’Ouest. Le rapport de cette soirée politique, qui regroupera les analyses et les recommandations des experts présents, servira de guide pour alimenter les débats et orienter les actions à venir.

En fin de compte, l’avenir du Bénin et de la sous-région dépendra de la capacité des États et des citoyens à conjuguer leurs efforts pour relever ces défis complexes. La question demeure ouverte : quelles stratégies innovantes le Bénin doit-il adopter pour tirer son épingle du jeu dans ce nouvel ordre régional ?

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