Cotonou, le 9 septembre 2024 – Face à l’importance croissante des filières anacarde et soja dans l’économie béninoise, le gouvernement a décidé d’accélérer leur transformation. C’est dans cette optique que la Chambre Nationale d’Agriculture (CNA), dirigée par Hermann IMALI DJETTA, a présenté vendredi dernier une feuille de route ambitieuse pour la réorganisation de ces deux secteurs.
En 2022, l’anacarde et le soja représentaient respectivement 3,68% et 1,03% des exportations totales du Bénin. Des chiffres qui témoignent de leur poids économique. Cependant, la majeure partie de la production est exportée sous forme brute, limitant ainsi la création de valeur ajoutée au niveau local.
« Notre objectif est de transformer la totalité de notre production agricole de rente au niveau national », a déclaré Hermann IMALI DJETTA. Pour y parvenir, le gouvernement mise sur la mise en place d’interprofessions fortes qui rassembleront producteurs, transformateurs et autres acteurs de la filière. Ces interprofessions auront notamment pour rôle de fixer les prix, d’améliorer la qualité des produits et de faciliter l’accès au financement.
Les défis à relever pour la transformation de l’Anacarde et soja
Cette transformation ne sera pas sans défis. Les filières anacarde et soja sont actuellement dominées par de petites exploitations familiales. La mise en place d’interprofessions efficaces nécessitera une forte implication de tous les acteurs, ainsi qu’un accompagnement technique et financier de l’État.
De plus, la transformation industrielle de ces produits requiert des investissements importants en matière d’infrastructures et de technologies. Le gouvernement devra mettre en place des politiques incitatives pour attirer les investisseurs et favoriser le développement d’unités de transformation locales.
Les bénéfices attendus
La transformation des filières anacarde et soja devrait générer de nombreux bénéfices pour le Bénin :
- Création d’emplois : Le développement des industries de transformation créera de nouveaux emplois, notamment pour les jeunes.
- Augmentation des revenus des producteurs : Les producteurs bénéficieront de meilleurs prix et de conditions de vente plus stables.
- Diversification de l’économie : La transformation locale permettra de réduire la dépendance aux exportations de matières premières et de développer de nouvelles activités économiques.
- Sécurisation alimentaire :La vente d’une partie de la production transformée sur le marché intérieur sera possible, contribuant ainsi à renforcer la sécurité alimentaire..
Dans les prochains mois, la CNA organisera les assemblées constitutives des nouvelles interprofessions des filières anacarde et soja. La mission de ces interprofessions sera de mettre en place la stratégie établie par le gouvernement et de transformer ces deux secteurs en moteurs de développement pour le Bénin.
En bref, le Bénin a choisi de miser sur la transformation de ses produits agricoles pour renforcer son économie. Cette décision courageuse nécessite l’engagement de tous les acteurs : producteurs, transformateurs, pouvoirs publics et société civile. Il est désormais temps de passer à l’action et de concrétiser cette ambition, pour un avenir plus prometteur pour le secteur agricole béninois.