Cotonou, le 23 septembre 2024 – La surpopulation carcérale au Bénin atteint des niveaux critiques, avec un taux d’occupation qui dépasse de loin les capacités prévues, posant de graves questions sur les conditions de détention et le respect des droits humains.
En effet, selon les dernières statistiques fournies par le Directeur Général de l’Agence Pénitentiaire du Bénin, le nombre de prisonniers s’élève à 19 563, soit près de trois fois la capacité nominale des prisons, fixée à 7 000 places. Cette situation alarmante contraint les détenus de la maison d’arrêt de Cotonou à adopter un système de rotation pour le sommeil, révèle Euloge ALLE, le régisseur de l’établissement.
Bénin : La surpopulation carcérale, un système judiciaire défaillant
Les défis ne se limitent pas à la surpopulation. Des conditions de vie déplorables affectent les détenus, aggravées par la pénurie de personnel qualifié. Pendant ce temps, l’Agence Pénitentiaire s’efforce de fournir des services adéquats, mais les agents pénitentiaires, submergés et souvent mal préparés, peinent à gérer la crise humanitaire qui se déroule derrière les barreaux.
Lors d’un atelier organisé par la Commission Béninoise des Droits de l’Homme (CBDH), Euloge ALLE a partagé ces préoccupations, soulignant l’urgence d’une réforme pénitentiaire. L’événement, qui s’est tenu du 09 au 10 septembre 2024, visait à établir un cadre de concertation entre les acteurs impliqués dans la gestion des lieux de privation de liberté.
Par ailleurs , les témoignages recueillis lors de cet atelier révèlent une réalité troublante. Les histoires des détenus et des agents pénitentiaires racontent une lutte quotidienne pour la dignité et la survie dans un système surchargé et sous-financé. En outre, la surpopulation carcérale au Bénin constitue une violation flagrante des droits de l’homme. Les détenus vivent dans des conditions inhumaines, privées de leurs droits les plus élémentaires.
En bref, Il est urgent de mettre en œuvre des mesures concrètes pour améliorer leurs conditions de détention, telles que la construction de nouvelles prisons, la libération conditionnelle des détenus non dangereux et la mise en place de programmes de réinsertion sociale. La communauté internationale doit soutenir le Bénin dans cet effort, en apportant son expertise et son assistance financière.