Bénin : L’or blanc brille, un record de production de coton historique !

Bénin : L’or blanc consolide son trône africain avec une campagne cotonnière record Parakou, 2 juin 2025 – Dans les plaines…

Le Bénin établit un nouveau record de production de L'or blanc avec plus de 637 000 tonnes, consolidant sa place de leader africain

Bénin : L’or blanc consolide son trône africain avec une campagne cotonnière record

Parakou, 2 juin 2025 – Dans les plaines dorées du nord du Bénin, où les champs de coton s’étendent à perte de vue sous un ciel généreux, le pays a une fois encore affirmé sa suprématie continentale. La campagne cotonnière 2024-2025, achevée récemment, a vu le Bénin récolter une moisson prodigieuse de 637 063,51 tonnes de coton-graine sur 535 579 hectares, atteignant un rendement moyen de 1 190 kg/ha. Cette prouesse, saluée comme un jalon dans l’histoire agricole du pays, consacre le Bénin comme le premier producteur africain de l’or blanc, un titre qu’il défend avec une ambition résolue : franchir le cap du million de tonnes d’ici à 2026, avec un rendement visé entre 1 300 et 1 500 kg/ha. Derrière ce triomphe, une synergie entre producteurs, autorités et innovations agroécologiques dessine les contours d’un Bénin en pleine métamorphose économique.

Une moisson historique grâce à une filière structurée

De Kandi à Banikoara, en passant par les collines de l’Atacora et les plateaux du Borgou, les champs béninois ont vibré d’une activité fébrile tout au long de la campagne 2024-2025. Les 637 063,51 tonnes récoltées, un record continental, témoignent d’une organisation méticuleuse orchestrée par la Fédération Nationale des Coopératives Villageoises de Producteurs de Coton (Fn-Cvpc). Cette institution, pivot de la filière, a mobilisé les acteurs à travers une tournée nationale lancée le 27 mai 2025, visant à évaluer les performances dans les bastions cotonniers du pays. À Parakou, capitale économique du nord, la production a bondi de 116 973,23 tonnes en 2023-2024 à 126 051,91 tonnes cette année, une progression de plus de 9 000 tonnes qui illustre la vitalité du département du Borgou.

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Ce succès repose sur une stratégie audacieuse : une anticipation rigoureuse des semis, une distribution optimisée des intrants et une résilience face à des conditions climatiques capricieuses. « Nous avons transformé les défis en opportunités », a déclaré un responsable de la Fn-Cvpc lors d’une réunion à Djougou, soulignant l’importance d’une gouvernance centralisée et d’un soutien étatique sans faille. De plus, le président Patrice Talon, dont l’engagement personnel dans la filière cotonnière est notoire, a fait de cette culture un levier stratégique pour l’économie nationale, représentant 30 % des exportations et 13 % du PIB.

L’agroécologie, clé d’un avenir durable pour le coton béninois

Le triomphe du Bénin ne se mesure pas seulement en tonnage, mais aussi dans sa capacité à réinventer ses pratiques agricoles. Confrontée à la dégradation des sols, conséquence d’une monoculture intensive, la filière s’est tournée vers l’agroécologie, avec le soutien du projet TAZCO (Transition Agroécologique dans les Zones Cotonnières), financé par l’Agence Française de Développement (AFD). Depuis 2020, environ 10 000 producteurs ont adopté des techniques novatrices, telles que la rotation des cultures avec des plantes de couverture et la réduction des pesticides, doublant ainsi leurs rendements tout en préservant la fertilité des terres. « L’agroécologie n’est pas une mode, c’est une nécessité », affirme un agronome du Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad), partenaire clé du projet.

Cette transition, loin d’être cosmétique, répond à des enjeux environnementaux cruciaux. Deux tiers des sols béninois souffrent d’une dégradation modérée à sévère, un fléau que le gouvernement combat par des pratiques durables. Dans l’Alibori, par exemple, les rotations avec le maïs et le soja ont permis de revitaliser les terres tout en diversifiant les revenus des agriculteurs. De surcroît, ces efforts s’accompagnent d’une ambition industrielle : la Zone Industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), un partenariat public-privé avec ARISE IIP, transforme désormais une partie du coton en vêtements « Made in Bénin », exportés vers des marchés comme les États-Unis. Cette initiative, qui a généré 12 000 emplois en 2024, vise à faire du Bénin un acteur majeur du textile africain.

Un leadership régional incontesté dans un marché concurrentiel

Le Bénin, qui a ravi la première place africaine au Mali en 2019, consolide son avance face à ses voisins de l’Afrique de l’Ouest. Le Mali, avec 390 000 tonnes en 2022-2023, et le Burkina Faso, avec 411 969 tonnes, ont cédé du terrain, tandis que le Cameroun, avec 394 090 tonnes en 2023-2024, s’est hissé au troisième rang grâce à un rendement exceptionnel de 1 631 kg/ha. Le Bénin, avec 1 190 kg/ha, reste toutefois compétitif, grâce à une filière verticalement intégrée et à une gestion centralisée qui contraste avec les difficultés rencontrées par ses voisins, affectés par les crises sécuritaires et les invasions de parasites comme les jassides.

La tournée nationale de la Fn-Cvpc a permis de mobiliser les producteurs autour d’objectifs clairs pour 2025-2026 : cultiver 159 445 hectares supplémentaires et viser un rendement de 1 265 kg/ha. Ces ambitions, soutenues par des exonérations fiscales et une disponibilité accrue d’intrants, visent à contrer les campagnes de désinformation et les tensions internes qui ont parfois freiné la filière. « L’unité est notre force », a proclamé un leader communautaire à Kandi, appelant à une mobilisation collective pour maintenir le cap.

Vers le million de tonnes de l’or blanc : un défi économique et social majeur

L’objectif d’un million de tonnes d’ici à 2026, assorti d’un rendement cible de 1 300 à 1 500 kg/ha, traduit une vision audacieuse : faire du coton non seulement un moteur économique, mais aussi un rempart contre l’insécurité. Dans le nord du Bénin, où la menace djihadiste en provenance du Niger et du Burkina Faso plane, la filière cotonnière renforce la présence de l’État et soutient plus de 300 000 ménages. Cette dynamique s’accompagne d’un effort pour transformer localement la fibre, avec des usines d’égrenage portées à une capacité de 832 500 tonnes pour la campagne 2021-2022, un atout pour répondre à la demande mondiale.

Pourtant, des défis subsistent. La volatilité des prix mondiaux, exacerbée par les subventions des pays industrialisés et les impacts environnementaux de la culture intensive, comme les intoxications aux pesticides, appellent une vigilance accrue. Toutefois, le Bénin, conscient de ces enjeux, mise sur l’innovation et la formation, notamment via des partenariats avec des institutions comme la Banque Africaine de Développement, pour sécuriser les revenus des producteurs et renforcer la résilience face au changement climatique.

Le Bénin : L’or blanc, un symbole de prospérité et de résilience

En ce 2 juin 2025, le Bénin célèbre une campagne cotonnière qui dépasse les simples chiffres. Les 637 063,51 tonnes récoltées sont le fruit d’une ambition collective, d’une gouvernance éclairée et d’une résilience face aux aléas climatiques et économiques. À Parakou, Banikoara ou Savè, les producteurs, soutenus par une filière structurée et des innovations agroécologiques, tracent la voie d’un avenir dans lequel le coton reste le pouls de l’économie rurale. Alors que le pays s’élance vers le million de tonnes, il affirme une vérité éclatante : l’or blanc, cultivé avec soin et audace, est bien plus qu’une matière première ; il est le symbole d’un Bénin qui, fibre après fibre, tisse son destin continental.

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