Bénin : tempête dévastatrice à Bembéréké, la ville du Borgou secouée

Bembéréké dévastée par une tempête exceptionnelle : l'heure est à la solidarité et à la reconstruction Dans la nuit du…

Une violente tempête a dévasté la commune de Bembéréké au Bénin dans la nuit du 29 avril , causant des dégâts majeurs aux habitations .

Bembéréké dévastée par une tempête exceptionnelle : l’heure est à la solidarité et à la reconstruction

Dans la nuit du 29 avril, la commune de Bembéréké, nichée au cœur du département du Borgou, a été frappée par une tempête d’une violence rare. Les vents furieux ont arraché les toits, déraciné les espoirs et laissé des familles démunies face à un ciel désormais trop vaste. Cette bourrasque, aussi soudaine qu’impitoyable, a non seulement ébranlé les foyers, mais aussi mutilé le patrimoine collectif : salles de classe, lieux de culte et infrastructures communautaires gisent, blessés, sous le poids des décombres. Malgré tout, dans cette cité historique où la légende de Bio Guerra murmure encore, l’élan de résilience commence à poindre, porté par une communauté unie et des autorités mobilisées.

Nuit de chaos : quand la fureur du vent frappe sans pitié

En effet, cette furie venue du ciel n’a laissé aucune chance. Bembéréké, ville de savanes boisées et de traditions séculaires, n’était pas préparée à une telle furie. Selon les premiers témoignages, la tempête a frappé en fin de soirée, alors que la commune s’endormait sous un ciel trompeusement paisible. Les vents, hurlant comme des esprits déchaînés, ont balayé les quartiers, arrachant les toitures de tôle des habitations modestes et des bâtiments publics. Des familles, surprises dans leur sommeil, se sont retrouvées sans abri, leurs biens éparpillés par la rage éphémère de la nature. « C’était comme si le ciel s’effondrait sur nous », confie Bodjô, une mère de famille du quartier Bouanri, encore sous le choc.

LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ



Conséquence directe, les dégâts matériels sont considérables. Des écoles, piliers de l’avenir des jeunes Bembérékéens, ont vu leurs salles de classe éventrées, les toits emportés, les bancs exposés aux intempéries. L’école primaire publique de Gando, déjà vétuste, compte ainsi parmi les victimes. Les lieux de culte, refuges spirituels des musulmans majoritaires, des chrétiens et des adeptes des religions endogènes, n’ont pas été épargnés. Les centres communautaires, lieux de rassemblement et d’échanges, ont également subi des dommages, privant la population de précieux espaces de solidarité.

Face aux assauts climatiques : la vulnérabilité des bâtiments en question

Cet événement s’inscrit malheureusement dans un contexte de variabilité climatique préoccupant pour le nord du Bénin. Selon des études locales, la région de Bembéréké est de plus en plus exposée à des phénomènes météorologiques extrêmes, exacerbés par le changement climatique. Les vents violents, souvent amplifiés en saison sèche par l’harmattan, cet alizé brûlant venu du Sahara, deviennent plus fréquents entre mars et avril, période de transition vers la saison des pluies. « La tempête de vent s’accentue en période sèche et peut causer des dégâts imprévisibles », note un rapport de l’Agence Nationale de la Météorologie (METEO-BENIN), qui souligne donc l’urgence d’une meilleure anticipation des risques climatiques.

Corrélativement, les infrastructures, souvent construites avec des matériaux modestes, peinent à résister à ces assauts. À Bembéréké, comme dans d’autres communes du Borgou, les bâtiments publics souffrent d’un entretien insuffisant, un problème aggravé par des sols instables et des ressources limitées. À Bembéréké, la tempête a mis en lumière ces vulnérabilités, posant ainsi la question cruciale de l’adaptation des infrastructures aux défis climatiques.

Une violente tempête a dévasté la commune de Bembéréké au Bénin dans la nuit du 29 avril , causant des dégâts majeurs aux habitations .L’Élan de solidarité s’organise : Bembéréké debout dans l’attente de l’aide urgente

Face à cette désolation massive, la solidarité s’organise. Dès l’aube de ce 30 avril, les habitants, soutenus par les autorités locales, ont commencé à déblayer les débris et à offrir un refuge temporaire aux sinistrés. Le maire Garba Yaya a promis une réponse rapide, annonçant notamment la mobilisation de fonds d’urgence pour les familles sans abri et la réparation des bâtiments publics. « Bembéréké est une terre de résilience. » « Nous rebâtirons, plus forts », a-t-il déclaré, fidèle à l’esprit de cette commune dans laquelle l’hospitalité et la ténacité sont des valeurs cardinales.

Le gouvernement béninois, à travers le Programme d’Actions du Gouvernement (PAG), pourrait jouer un rôle clé. Déjà engagé dans la modernisation des infrastructures à Bembéréké, avec des projets comme la route Guessou-Sud-Fô Bouré-Sinendé ou la ligne électrique Parakou-Bembéréké-Kandi-Malanville, il dispose d’outils pour accompagner la reconstruction. Cependant, les sinistrés appellent à une aide immédiate : tentes, vivres et matériaux de construction sont nécessaires pour surmonter les prochaines semaines, alors que la saison des pluies approche, menaçant d’aggraver les conditions de vie.

Reconstruire, mais aussi prévenir : l’appel à bâtir un avenir plus résilient

Au-delà de l’urgence, la tempête de Bembéréké rappelle que la lutte contre les catastrophes naturelles ne peut se limiter à la reconstruction. Elle exige une vision à long terme : des infrastructures résilientes, une meilleure planification urbaine ainsi qu’une sensibilisation des communautés aux risques climatiques, comme le préconise le programme PAVICC, lancé en 2020 pour adapter les villes béninoises au changement climatique.

Dans la cité des Wèwèré, où la forêt sacrée abrite une source intarissable, symbole de vie et de renouveau, Bembéréké refuse de ployer. Cette tempête, aussi cruelle soit-elle, n’aura pas le dernier mot. À Bembéréké, on sait que des cendres naissent les promesses d’un lendemain plus solide, bâti par des mains unies et des cœurs vaillants.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne WHATSAPP