Cotonou, 6 mars 2025 — Ce jeudi, la base aérienne de Cotonou s’est drapée d’une solennité particulière pour accueillir un présent d’envergure offert par l’Union Européenne (UE) au Bénin. En effet, sous les regards croisés des dignitaires béninois et européens, un avion de reconnaissance et de surveillance, de type Caravane C 280 Bravo, a été officiellement remis aux Forces armées béninoises (FAB). Présidée par le chef d’État-major de l’UE, Michel Van der Laan, cette cérémonie marque un jalon dans la coopération entre Bruxelles et Porto-Novo, scellant un engagement commun face aux défis sécuritaires qui étreignent le nord du pays.
L’opération Mirador : une sentinelle renforcée
Par ailleurs, destiné à soutenir l’opération « Mirador », cet appareil s’inscrit dans une lutte acharnée contre les menaces terroristes qui, depuis plusieurs années, gagnent du terrain aux confins septentrionaux du Bénin. Lancée en 2022 sous l’impulsion du général Fructueux Gbaguidi, chef d’état-major des FAB, cette opération vise à juguler les incursions de groupes extrémistes débordant des frontières poreuses avec le Burkina Faso et le Niger. Doté de technologies avancées (captation d’images et détection de signaux électromagnétiques), cet avion offrira une vue d’aigle aux unités déployées, affinant leurs capacités de renseignement et d’intervention dans une région où chaque information peut renverser la donne.
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Une coopération transatlantique et européenne en synergie
En plus, ce don s’adosse à un édifice diplomatique plus large. Il fait suite à un accord signé avec les États-Unis, couvrant six axes stratégiques (sécurité intérieure, renseignement, santé, logistique, lutte antiterroriste), et s’intègre dans une enveloppe de 11,7 millions d’euros allouée par l’UE via la facilité européenne pour la paix. Géré par Défense Conseil International (DCI), ce programme a déjà permis la livraison de six drones DT-46 par la firme française Delair en 2024, complétés aujourd’hui par cet avion fourni par Atos. Cette synergie illustre une volonté partagée de doter le Bénin d’outils non létaux pour contrer une menace qui, loin de s’essouffler, s’enracine dans le Sahel et ses marges.
Un rempart contre l’ombre grandissante grâce à l’Union Européenne
En outre, le contexte n’a rien d’anodin. Le nord du Bénin, jadis havre de paix, subit depuis 2019 les assauts répétés de factions liées à Al-Qaïda et à l’État islamique, profitant de l’instabilité régionale. Attaques contre des postes militaires, embuscades visant les civils, pillages : la litanie des violences a poussé les autorités à redoubler d’efforts. Cet avion, capable de survoler de vastes étendues et de transmettre des données en temps réel, devient ainsi un atout précieux pour anticiper et déjouer les desseins de l’adversaire, tout en préservant les populations prises dans l’étau de cette guerre larvée.
Une lueur dans la tourmente grâce à l’Union Européenne
Au-delà de sa portée technique, ce geste de l’UE résonne comme une main tendue, un gage de solidarité dans une Afrique de l’Ouest où les États, souvent esseulés, luttent pour leur souveraineté. Pour les Forces armées béninoises, cet outil n’est pas qu’un engin ; c’est une promesse de jours moins sombres, une chance de reprendre l’ascendant sur un ennemi insaisissable. Et tandis que l’avion s’élève pour ses premières missions, il emporte avec lui un espoir ténu, mais tangible : celui d’un Bénin qui, fort du soutien de ses alliés, refuse de ployer sous les vents contraires. Car dans ce ciel désormais mieux surveillé, ce n’est pas seulement un appareil qui prend son envol, mais une nation entière qui, les yeux levés, se rêve en maîtresse de son destin.