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Complot contre Talon : L’inquiétant témoignage de Louis Philippe Houndégnon

Porto-Novo, 28 janvier 2025 – Dans le crépuscule de la journée d'hier, l’ex-DGPN de la Police nationale du Bénin, Louis…

Le procès de Louis Philippe Houndégnon, ancien DGPN de la police nationale du Bénin, devant la CRIET, mettant en lumière des révélations

Porto-Novo, 28 janvier 2025 – Dans le crépuscule de la journée d’hier, l’ex-DGPN de la Police nationale du Bénin, Louis Philippe Houndégnon, s’est présenté devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET). Ce procès, qui a pris des airs de tragédie nationale, n’a pas manqué d’embraser les esprits. L’ancien patron des forces de l’ordre s’est livré à une déposition qui, tel un poison lentement distillé, a révélé des éléments troublants et des noms bien connus, ceux de personnalités influentes ayant un jour envisagé de renverser le pouvoir en place.

Un brouillard juridique et des objets incriminants

L’atmosphère de cette audience était lourde, comme celle d’un ciel d’orage prêt à éclater. Dès l’ouverture de l’audience, avant même que les débats ne s’engagent pleinement, un épais brouillard juridique recouvrait la salle. Le juge, scrutant les exceptions de nullité soulevées par la défense, a décidé de les joindre au fond de l’affaire, autorisant ainsi la continuation des débats.

L’accent était mis sur le statut de Louis Philippe Houndégnon après sa mise à la retraite forcée. Lui qui, pendant près de trois décennies, a dirigé les destinées de la police béninoise, se considérait désormais comme un « simple citoyen ». Pourtant, les paroles du procureur, dans leur force implacable, ne lui ont pas accordé cette légèreté.

Les faits sont têtus : un homme ayant eu un tel rôle, même retiré du service, ne saurait se fondre dans la masse sans attirer les regards. Sa mise à la retraite, loin d’être un simple acte administratif, fut vécue par lui comme une « radiation », une disqualification irrévocable. Mais cette vision n’a pas convaincu la Cour, qui rappelle que cette retraite ne constitue pas une sanction.

Des objets incriminants éveillent les soupçons sur Louis-Philippe Houndégnon.

L’audience s’est intensifiée avec la question des objets retrouvés lors de la perquisition de son domicile. Des munitions, des treillis militaires, des gilets pare-balles… Une mise en scène inquiétante d’un passé encore vivant. Houndégnon a expliqué que ces munitions étaient les restes de tests d’armement qu’il avait supervisés. Les treillis militaires, eux, étaient des souvenirs de formations internationales, argumenta-t-il. Mais, malgré ses explications, l’ombre du doute persistait. L’ombre du « potentiel coup d’État ».

Révélations de coup d’État : trois noms dévoilés

Oui, ce fut le point culminant de son audition. Un aveu presque prophétique : trois noms, trois figures de l’ombre qui auraient, selon lui, proposé un renversement du régime de Patrice Talon. Trois personnages qui, selon l’ex-DGPN, auraient approché un homme de culture, mais dont la moralité l’a empêché de suivre une voie aussi sombre. Ces propositions de coup d’État ont résonné dans l’audience comme un coup de tonnerre, frappant le cœur du système politique béninois.

Et même si Houndégnon se défendait, précisant qu’il n’avait jamais été impliqué dans une quelconque conspiration, le mal était fait. Il a dénoncé les intrigues, citant un député actuel et deux anciens officiers militaires. Ces révélations, sous forme de bruits de couloir et de soupçons, ont mis en lumière un tissu de complots qui, loin de rester enfoui, commence à sortir de l’ombre.

Louis-Philippe Houndégnon dénonce la dégradation de la police

Le dénouement de la soirée a vu Louis Philippe Houndégnon décrire la dégradation de la police nationale sous le régime actuel, notamment la réforme qu’il n’a pas jugée réussie, la mise à la retraite forcée qu’il considère comme une punition et la lutte contre le terrorisme qui, selon lui, n’a pas donné les résultats escomptés. Il s’est également défendu contre les accusations de harcèlement électronique, arguant de son incompétence numérique. Mais ces arguments n’ont pas suffi à écarter les doutes qui pèsent sur lui.

Ainsi, le procès se poursuit, tel un fleuve tumultueux dont la fin semble incertaine. Le verdict, suspendu à l’issue de cette deuxième audience, pourrait bien marquer le début d’une période de turbulences politiques plus larges. Le 24 février 2025 sera un jour décisif, mais d’ici là, les Béninois attendent, avec une angoisse palpable, le développement de cette affaire qui pourrait bien faire basculer leur avenir.

 

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