Cotonou, Flambeau des Droits Humains : L’Atelier du Fonds PMA/PEID Éclaire la Voie Africaine
Cotonou, 21 mai 2025 – Sous les cieux vibrants de la métropole béninoise, le Palais des Congrès de Cotonou s’est mué, le mardi 20 mai, en un creuset d’idées et d’ambitions pour la défense des droits humains. En effet, l’Atelier régional du Fonds d’affectation spéciale pour les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement (PEID) s’est ouvert sous la présidence d’Yvon Detchenou, Ministre béninois de la Justice et de la Législation, en présence de Jürg Lauber, Président du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, et d’un représentant de la diplomatie béninoise. Ce rendez-vous, qui se prolonge jusqu’au 22 mai, incarne l’engagement du Bénin à porter haut la voix des nations africaines dans le concert mondial des droits fondamentaux.
L’engagement du Bénin : une voix forte pour les nations sous-représentées
Dans son discours inaugural, Yvon Detchenou a érigé cet atelier en prolongement naturel de la réélection du Bénin au Conseil des droits de l’homme en 2024, après un premier mandat entamé en 2022. « C’est une affirmation de notre volonté de faire résonner les aspirations des PMA et des PEID », a-t-il déclaré, soulignant le rôle du Bénin comme porte-étendard des nations sous-représentées.
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Créés en 2012 par la résolution 19/26 du Conseil, le Fonds d’affectation spéciale, opérationnel depuis 2014, soutient la participation des PMA et PEID aux travaux de Genève, via des formations, des bourses et un appui technique. En 2023, le Bénin figurait parmi les 13 délégués bénéficiaires pour la 53ᵉ session, aux côtés de pays comme le Togo et le Mali.
Par ailleurs, Jürg Lauber, Président du Conseil, a salué l’initiative de Cotonou comme une « étape décisive pour évaluer les succès et relever les défis persistants ». Cet atelier, le premier du genre en Afrique depuis 2021, réunit également des délégués de 14 pays, dont l’Angola, le Burkina Faso, les Maldives et Madagascar. Il vise aussi à renforcer les capacités des États à s’engager dans les mécanismes onusiens, tout en consolidant leur plaidoyer pour des droits humains universels.
Des droits humains universels : lutter contre les représailles et promouvoir l’accès à la Justice
D’ailleurs, le Fonds, financé par des contributions volontaires de pays comme la Suisse (25 000 CHF en 2024) et l’Irlande, a permis à plus de 160 délégués de PMA/PEID de participer aux sessions du Conseil depuis sa création. En 2024, 14 délégués, dont un Béninois, ont pris part à la 55ᵉ session, marquée par des débats sur la justice climatique et les droits des migrants.
À Cotonou, les discussions se concentrent sur des enjeux cruciaux : la lutte contre les représailles envers les défenseurs des droits humains, l’accès à la justice pour les femmes et les minorités, et l’intégration des droits humains dans les politiques climatiques. Un outil numérique, lancé en 2023 par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH), offre une formation en ligne accessible en français et en anglais, adaptée aux délégués des capitales et de Genève.
Le Bénin, fort de ses réformes judiciaires – avec 336 magistrats en 2024 contre 212 en 2016 et une digitalisation des services judiciaires – s’impose comme un modèle. De plus, l’atelier aborde également les défis régionaux, comme la traite des personnes, illustrée par une récente opération à Cotonou en septembre 2024, où des réseaux de prostitution ont été démantelés. Ces échanges visent à élaborer des stratégies concrètes, comme la mise en place de comités nationaux pour les droits humains, déjà expérimentée au Burkina Faso.
Un horizon de solidarité : le Bénin, moteur de la coopération panafricaine
Cet atelier, organisé avec le soutien de l’Union Interparlementaire et de l’ONU, reflète l’engagement panafricain du Bénin, illustré par sa participation active à la Déclaration de Cotonou de 2021 sur les défenseurs des droits humains. Les délégués, dont plusieurs femmes, ont partagé des témoignages poignants sur l’impact du Fonds : « Grâce à cette formation, nous portons la voix de nos communautés à Genève », a confié une représentante malienne. Des projets comme le programme Star Venture, lancé à Cotonou le 16 mai 2025 avec la BERD et le Luxembourg, montrent comment le Bénin conjugue droits humains et développement économique.
Alors que les débats se poursuivent sous le ciel de Cotonou, cet atelier s’érige en symbole d’unité et d’espoir. Dans un monde dans lequel les droits humains sont souvent bafoués, le Bénin, par sa voix claire et son engagement résolu, rappelle que la justice et la dignité ne sont pas des privilèges, mais des impératifs universels. Ce 20 mai, Cotonou n’a pas seulement accueilli un atelier : elle a allumé une flamme pour l’Afrique, une flamme qui éclaire le chemin vers un avenir plus équitable.