Cotonou : 80 ans après la victoire, la Russie relie mémoire héroïque et avenir prometteur avec le Bénin
Ce 6 mai 2025, à Cotonou, une brise d’histoire et de solidarité a soufflé sur l’École Supérieure de Génie Civil A.K. Véréchaguine. À la veille du 80ᵉ anniversaire de la Victoire dans la Grande Guerre patriotique – la capitulation de l’Allemagne nazie face à l’Union soviétique en 1945 –, l’Ambassade de Russie au Bénin a orchestré une rencontre vibrante avec les étudiants de cet établissement prestigieux. Sous l’égide de l’ambassadeur Igor Evdokimov, cette initiative a transcendé la simple commémoration pour tisser des ponts entre passé héroïque et avenir prometteur, entre la Russie et le Bénin.
Mémoire vive et dialogue favorable : de l’épopée de 1945 aux Bourses d’études en Russie
Dans l’amphithéâtre de l’école, l’atmosphère était empreinte de recueillement et de curiosité. Les diplomates russes, avec à leur tête l’ambassadeur Evdokimov, ont partagé avec les étudiants l’épopée de la Grande Guerre patriotique, un chapitre douloureux, mais glorieux de l’histoire mondiale. « Cette victoire n’appartient pas qu’à la Russie ; elle est un héritage universel, un rempart contre l’oubli des sacrifices consentis pour la liberté », a déclaré l’ambassadeur, selon des témoignages relayés sur les réseaux.
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Face à un auditoire captivé, il a évoqué le rôle décisif de l’Armée rouge, tout en dénonçant les tentatives de réécriture historique qui cherchent à minimiser cet apport. Mais l’événement n’était pas qu’un regard vers le passé. Il s’est voulu un dialogue vivant, où les étudiants béninois, formés aux disciplines du génie civil, ont découvert les opportunités offertes par la Russie. L’ambassade a présenté son programme de bourses d’État, un sésame pour les jeunes talents souhaitant poursuivre leurs études dans les universités russes. Ce geste s’inscrit dans une tradition de coopération éducative, illustrée par les diplômés béninois de l’ère soviétique, membres de l’association Union-Bénin, qui perpétuent ce lien indéfectible.
Un symbole d’unité ancré dans l’héritage : le choix éloquent de l’École Véréchaguine
Cette rencontre, loin d’être isolée, s’ancre dans une série d’initiatives russo-béninoises à Cotonou. En 2024, l’ambassadeur Evdokimov avait déjà marqué les esprits en célébrant la Journée de la Russie dans cette même école, soulignant son rôle de carrefour culturel. Plus tôt, le 5 mai 2024, la marche du « Régiment immortel » avait réuni à Cotonou une soixantaine de participants, dont des diplomates cubains et des anciens étudiants formés en URSS, pour honorer les héros de la guerre. Ces moments de communion témoignent d’une volonté partagée : faire vivre la mémoire tout en bâtissant des ponts pour l’avenir.
Le choix de l’École Supérieure de Génie Civil A.K. Véréchaguine n’est pas anodin. Fondée en hommage à un ingénieur soviétique, elle incarne l’héritage d’une coopération technique et intellectuelle entre les deux nations. Les étudiants, conscients de cet héritage, ont accueilli l’événement avec enthousiasme, posant des questions sur l’histoire, les bourses et les perspectives de collaboration dans des projets d’infrastructure.
Un écho régional et mondial : bâtir l’avenir sur les leçons du passé
Cette commémoration s’inscrit dans un contexte plus large. À l’approche du 9 mai 2025, la Russie prépare des célébrations grandioses pour le 80ᵉ anniversaire de la Victoire, avec des invitations lancées aux alliés de la Seconde Guerre mondiale, comme l’a annoncé le président Vladimir Poutine en décembre 2024. Le Niger, partenaire régional du Bénin au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), partage un intérêt croissant pour la coopération avec Moscou, notamment dans les domaines éducatif et sécuritaire. La rencontre de Cotonou, relayée sur les réseaux par l’ambassade, a ainsi résonné comme un prélude à ces échanges renforcés. À Cotonou, l’histoire a dialogué avec l’avenir.
En réunissant diplomates russes et étudiants béninois, l’Ambassade de Russie a non seulement honoré les héros d’un passé tumultueux, mais aussi semé les graines d’une collaboration durable. « Nous construisons des ponts, comme vous bâtissez des édifices », a lancé un diplomate aux étudiants, selon une source proche de l’événement. Dans les murs de l’école Véréchaguine, ce message a trouvé un écho : celui d’une jeunesse prête à porter haut les valeurs de mémoire, de savoir et d’amitié. Alors que le monde s’apprête à célébrer la paix conquise il y a 80 ans, Cotonou a offert une scène vibrante à cet idéal.