Cotonou, 18 décembre 2025 – Dans un paysage africain en pleine mutation digitale, un colloque organisé par l’École de Formation des Professions Judiciaires (EFPJ) a rassemblé mercredi des magistrats, juristes et représentants officiels pour examiner les répercussions des monnaies numériques sur les systèmes légaux du continent. Sous le thème « Les défis de la cryptomonnaie pour le droit africain et les professionnels de la justice : enjeux et perspectives », cette initiative a mis en lumière les opportunités et les pièges inhérents à ces technologies émergentes.

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Cryptomonnaies : une technologie porteuse de progrès mais aussi de risques
Ouvrant les débats, la directrice de l’EFPJ, Bernadette Houndékandji-Codjovi, a souligné la dualité des cryptomonnaies : vecteurs de progrès technologiques, elles exposent néanmoins à des menaces accrues, comme les infractions cybernétiques. Elle a encouragé un dialogue ouvert et constructif pour anticiper ces évolutions et adapter les pratiques judiciaires.
Au nom du ministre de la Justice et de la Législation, le directeur adjoint de cabinet, Ulrich Gilbert Togbonon, a rappelé que les acteurs du secteur judiciaire doivent impérativement s’approprier ces outils modernes. Il a plaidé pour une formation renforcée afin de gérer les litiges inédits générés par les actifs virtuels. Togbonon a également évoqué les avancées impulsées par le président Patrice Talon, telles que la dématérialisation des administrations publiques, qui visent à actualiser l’appareil judiciaire. Pour finir, il a loué l’excellence de l’organisation de cet événement par la directrice de l’EFPJ et les équipes impliquées.

Les bases conceptuelles posées par les experts
La première intervention, confiée à Gildas Nonnou, agrégé des facultés de droit à l’Université d’Abomey-Calavi, a posé les bases conceptuelles. Il a décrit les cryptomonnaies comme des séquences numériques chiffrées, dont les opérations sont gérées via une infrastructure décentralisée nommée blockchain, assurant une datation précise et une traçabilité infalsifiable.
Les discussions subséquentes ont révélé que ces instruments financiers défient les catégories juridiques traditionnelles, avec un encadrement légal encore naissant sur le continent. Les experts ont unanimement appelé l’Afrique à s’imposer comme un protagoniste clé dans la régulation de ces technologies, transformant ce forum en source de recommandations solides pour l’avenir.

Cryptomonnaies : vers une justice africaine modernisée et proactive
En somme, ce colloque s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation judiciaire au Bénin, où la digitalisation accélérée impose de repenser les cadres normatifs. Il pose les jalons pour une Afrique proactive face aux défis des cryptomonnaies, en équilibrant innovation et protection des citoyens. par ailleurs, les conclusions attendues pourraient influencer les politiques régionales, renforçant la capacité des systèmes judiciaires à naviguer dans cette ère numérique.
