Cotonou, le 15 janvier 2025 – Ah, la justice béninoise et ses méandres labyrinthiques ! Enfin, le couperet est tombé : la date du procès le plus sulfureux de ces derniers temps est désormais connue. En effet, cette sombre affaire de prétendue tentative de coup d’État continue d’alimenter les conversations les plus passionnées, les spéculations les plus audacieuses. Espérons, pour l’honneur de la République, que la vérité, aussi amère soit-elle, finira par éclater au grand jour.
Boko et Homeky: accusés de tentative de coup d’État
Le procès tant attendu d’Olivier Boko et d’Oswald Homeky, tous deux accusés d’un crime de lèse-majesté – tentative de coup d’État, rien de moins ! Débutera le 21 janvier devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), cette juridiction d’exception dont l’existence même suscite tant de controverses. En plus, cette affaire, véritable bombe à retardement, divise profondément le Bénin, oscillant entre une soif légitime de justice et de graves soupçons d’instrumentalisation politique, une pratique hélas trop fréquente sous nos cieux.
Le Bénin, tel un funambule sur un fil, retient son souffle à l’approche de ce procès qui promet d’être l’un des plus retentissants de ces dernières années. La Criet a donc tranché : le jugement d’Olivier Boko, homme d’affaires influent et, il convient de le rappeler, ancien allié du président Patrice Talon, ainsi que de l’ancien ministre des Sports, Oswald Homeky, aura lieu exactement dans 5 jours de cette année propice. Accusés de la tentative d’un coup d’État, un crime d’une gravité extrême, les deux hommes devront faire face à de lourdes charges qui divisent profondément l’opinion publique béninoise.
Tempête judiciaire : les accusations contre Boko et Homeky
Olivier Boko et Oswald Homeky, figures autrefois respectées et influentes, se retrouvent aujourd’hui au cœur d’une tempête judiciaire sans précédent. Accusés de « complot contre la sûreté de l’État » et de « corruption d’agent public », ils sont soupçonnés d’avoir ourdi une tentative de renversement du président Patrice Talon en septembre 2024. Cette accusation marque une rupture fracassante avec leur passé de proches du pouvoir, un retournement de situation digne des plus grandes tragédies.
Selon les autorités judiciaires, dont une partie de l’opinion publique remet ouvertement en question la partialité, le plan machiavélique impliquait des démarches discrètes, mais déterminées, auprès d’officiers de la garde républicaine. Il est à noter, et ce détail n’est pas sans importance, que la cour n’a pas inculpé tous ces officiers cités dans cette affaire, ce qui soulève de légitimes interrogations sur la cohérence de l’enquête.
Un procès sous haute tension : l’avenir politique du Bénin en jeu
Depuis leur arrestation en septembre 2024, la défense de Boko et Homeky n’a cessé de dénoncer avec véhémence ce qu’elle qualifie de « procédure irrégulière et précipitée », une véritable parodie de justice selon leurs dires. Malgré plusieurs recours devant la Cour suprême, restés lettre morte, et des accusations d’un calendrier judiciaire manifestement biaisé, la Criet a confirmé les chefs d’accusation lors d’une audience tenue le 14 janvier 2025, une date qui restera gravée dans les annales judiciaires du pays.
Pour les avocats de la défense, les délais excessivement courts et l’absence de certains accusés, à l’instar du beau-frère d’Olivier Boko, visé par un mandat d’arrêt international dont l’exécution semble pour le moins aléatoire, soulèvent de graves doutes quant à la transparence et à l’équité de ce procès. L’ombre de l’instrumentalisation politique plane sur les débats, assombrissant encore davantage l’horizon judiciaire.
Ce procès, dont les enjeux dépassent largement le simple cas individuel, s’inscrit dans la session criminelle qui débutera le 20 janvier. Le lendemain, le procès se consacrera entièrement à cette affaire retentissante, dont les répercussions pourraient durablement marquer le paysage politique béninois.
Alors que le Bénin aspire à une stabilité politique compromise par cette affaire, ce procès risque fort de cristalliser les tensions déjà vives au sein de la société. Pour certains, il s’agit d’un signal fort, d’un avertissement solennel contre toute velléité de déstabilisation du pouvoir en place.
Pour d’autres, plus sceptiques, voire ouvertement hostiles au régime actuel, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une instrumentalisation éhontée de la justice, une manœuvre politique cynique visant à neutraliser d’anciens proches du pouvoir, devenus, pour des raisons obscures, des figures gênantes, voire des ennemis à abattre. L’avenir nous dira qui a raison.