Kufra : le retour des ombres de l’esclavage en Libye

Dans l’obscurité de Kufra, une ville perdue dans le désert libyen, des histoires de souffrance et de désespoir résonnent à…

Kufra, Libye : L'horreur de l'esclavage moderne refait surface avec le calvaire de Naima Jamal, victime de trafiquants, et le silence complice des autorités locales.

Dans l’obscurité de Kufra, une ville perdue dans le désert libyen, des histoires de souffrance et de désespoir résonnent à nouveau, rappelant des époques que l’on croyait révolues. Naima Jamal, jeune Éthiopienne de 20 ans, est l’une de ces âmes captives, arrachées à leur liberté par des trafiquants sans pitié. Son visage, meurtri par les coups, hante désormais les nuits de sa famille, à des milliers de kilomètres, impuissante face à l’horreur.

Une vidéo glaçante de torture

Une vidéo glaçante envoyée par ses ravisseurs montre l’atrocité à laquelle Naima est soumise : torturée, fouettée, arrosée d’eau chaude. Ces images, insoutenables, sont accompagnées d’une exigence brutale : une rançon exorbitante, inatteignable pour ses proches. Ce chantage odieux, devenu monnaie courante, transforme la douleur humaine en une sordide transaction.

Naima n’est pas seule. Ils sont une cinquantaine, entassés, terrorisés, attendant un sort pire que la mort : les bourreaux s’apprêtent à les mettre aux enchères sur un marché dans lequel l’humanité semble s’être effacée. Ces marchés de l’esclavage moderne, cachés aux yeux du monde, prospèrent dans cette région sous le contrôle du maréchal Khalifa Haftar. Une ironie cruelle se dessine : sous le regard de celui qui se veut le protecteur de la nation, les chaînes de l’oppression se resserrent.

Silence et trahison des autorités locales face l’esclavage

Le silence des autorités locales et la persistance de ces pratiques abjectes sont des trahisons aux idéaux de fraternité et de solidarité qui devraient unir les peuples d’Afrique. Le maréchal Haftar, en détenant le pouvoir sur Kufra, détient également la responsabilité morale de démanteler ces réseaux. Mais l’inaction règne, et chaque jour qui passe, c’est une existence de plus qui s’effondre sous le poids d’une barbarie inqualifiable.

Cette tragédie moderne est une cicatrice béante sur le visage de l’humanité, un rappel sinistre que l’esclavage n’est pas une relique du passé, mais une réalité vivace dans certaines parties du monde. Les cris de Naima et des autres captifs résonnent dans le vide, un écho de désespoir que personne ne semble entendre.

Une cicatrice béante sur le visage de l’humanité

Tandis que la communauté internationale détourne les yeux, engrossée de ses propres problèmes, les marchés d’esclaves de Kufra continuent de prospérer. Une satire macabre se joue dans cette ville du désert, où des individus se considérant comme des dieux octroient les droits humains au plus offrant, et où l’indifférence globale nourrit la cruauté.

L’histoire de Naima Jamal est un appel au réveil, une injonction à ne pas ignorer les souffrances des autres, aussi lointaines soient-elles. Car derrière chaque victime de Kufra se cache une histoire, une vie brisée, une famille détruite. Et tant que ces marchés existent, l’humanité tout entière demeure complice de ce retour à l’esclavage.

 

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