Lalo, le 23 décembre 2025 – Le paysage politique dans le département du Couffo est en pleine ébullition. À Lalo, commune située au sud-ouest du Bénin, la réalité a brutalement rattrapé les rumeurs. En seulement 48 heures, une vague de démissions a plongé le Bloc Républicain (BR) dans une crise structurelle profonde. Entre le 20 et le 22 décembre 2025, huit figures de proue du parti ont effectivement claqué la porte, laissant un vide stratégique dans quatre arrondissements clés.
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Un séisme qui secoue quatre arrondissements
Ce n’est pas un départ isolé, mais une action coordonnée qui frappe le Parti au cheval blanc. Les démissions, formalisées par des lettres envoyées au président du parti, dessinent une géographie du mécontentement :
- À Adoukandji : le parti perd Marcellin Ahouaga (candidat aux communales de 2020) et Benoît Adja, un membre fondateur historique.
- À Ahomadégbé : Christian Yoh, autre pilier fondateur, se retire aux côtés de Jean-Claude Hongbete, suppléant du Chef d’Arrondissement.
- À Ahodjinnako : le duo Raymond Djoukpo (candidat en 2020) et Emmanuel Keto, leader local, tire sa révérence.
- À Tohou : Pascal Jean Noutchedehou et Paul Degnon, tous deux candidats du BR en 2020, ont également déposé leur démission.
Bloc Républicain: le divorce des « fantassins » de 2020
Le profil des démissionnaires est particulièrement révélateur de la profondeur du malaise. Sur les huit départs, six sont d’anciens candidats aux élections communales de 2020. Il ne s’agit pas de simples sympathisants, mais de profils engagés, habitués au corps-à-corps électoral et à la mobilisation de terrain.
Si la plupart des courriers invoquent pudiquement des « convenances personnelles », l’une des lettres lève le voile sur la réalité des chagrins : un sentiment de frustration lié à la faible reconnaissance du travail militant dans les décisions internes. Dans le jargon politique, cela traduit une déconnexion entre la base qui « charbonne » et une direction qui déciderait sans consulter.
Bloc Républicain : un silence pesant et des interrogatoires
À Lalo, ces démissions ne relèvent plus de l’anecdote. En touchant des figures locales respectées simultanément dans plusieurs arrondissements, le signal envoyé à la hiérarchie du parti est d’une clarté absolue : le lien de confiance est rompu.
Pour l’heure, le Bloc Républicain n’a produit aucune réaction officielle. Cependant, ce silence pèse lourd sur l’échiquier politique du Couffo. Cette hémorragie de cadres pose une question centrale : comment le parti compte-t-il aborder les prochaines échéances sans ceux qui l’ont porté lors des combats passés ?
En définitive, cette hémorragie de cadres à Lalo prouve que les secousses partisanes ne sont pas l’apanage d’un seul camp. Si l’actualité a récemment mis en lumière les remous chez Les Démocrates, ces départs en série rappellent que le Bloc Républicain fait lui aussi face à des défis majeurs de cohésion interne. À Lalo, le silence de la direction pèse déjà sur le débat politique, alors que le terrain, lui, n’attend pas.
