Abuja, 14 octobre 2024 – Le Nigeria, première puissance économique africaine, se retrouve confronté à une crise énergétique de taille. Alors qu’il s’efforce de fournir de l’électricité à sa population et à ses voisins, le pays voit s’accumuler une dette colossale de 9,41 milliards de Nairas due par les pays associés à la vente de l’électricité. Cette situation met en péril la stabilité du secteur énergétique nigérian et pourrait avoir des répercussions sur l’économie du pays.
Le poids des impayés
Selon les dernières données de la Commission nigériane de régulation de l’électricité (NERC), le Bénin, le Niger et le Togo accumulent des milliards de Nairas de factures impayées pour l’électricité qu’ils reçoivent du Nigeria. Cette dette croissante met une pression considérable sur les finances du secteur énergétique nigérian, déjà fragilisées par des années de sous-investissement et de mauvaise gestion.
Ces impayés persistants malgré les accords bilatéraux signés entre le Nigeria et ses voisins. La NERC a indiqué que certains clients, tant nationaux qu’internationaux, ont effectué des paiements pour régler les factures impayées des périodes précédentes. Cependant, de nombreux autres continuent de faire défaut, mettant en péril la fourniture d’électricité à l’ensemble de la région.
Les conséquences pour le Nigeria
Cette situation a de graves conséquences pour le Nigeria. Les impayés réduisent les revenus du secteur énergétique, limitant ainsi les investissements nécessaires pour améliorer la production et la distribution d’électricité. De plus, la croissance de la dette pourrait entraîner des coupures d’électricité et des pénuries d’énergie, avec des répercussions sur l’activité économique et la vie quotidienne des Nigérians.
Les causes du problème
Les causes de cette situation sont multiples. On peut citer notamment :
- La faiblesse des institutions : le secteur énergétique nigérian souffre d’une faiblesse institutionnelle, avec des régulateurs peu efficaces et des entreprises publiques mal gérées.
- Le manque d’investissement : le sous-investissement dans le secteur énergétique a entraîné un vieillissement des infrastructures et une production insuffisante pour répondre à la demande.
- La corruption : la corruption est endémique dans le secteur énergétique nigérian, ce qui freine les réformes et favorise les pratiques illégales.
Les solutions envisageables
Pour remédier à cette situation, le Gouvernement nigérian et la NERC doivent mettre en place des mesures efficaces. Parmi les solutions envisageables :
- Renforcement des institutions : il est urgent de renforcer les institutions chargées de la régulation du secteur énergétique, afin de garantir une meilleure gestion et une lutte plus efficace contre la corruption.
- Augmentation des investissements : le gouvernement nigérian doit mobiliser des investissements privés et publics pour moderniser les infrastructures énergétiques et accroître la production.
- Négociation avec les pays débiteurs : le Nigeria doit engager des négociations fermes avec les pays débiteurs pour obtenir le paiement des factures impayées et mettre en place des mécanismes de recouvrement plus efficaces.
- Diversification des sources d’énergie : le Nigeria doit diversifier ses sources d’énergie en développant les énergies renouvelables, afin de réduire sa dépendance aux énergies fossiles et de renforcer sa sécurité énergétique.
Par ailleurs, les impayés de factures d’électricité entre pays voisins sont un problème complexe qui dépasse les frontières du Nigeria. Il est essentiel que tous les acteurs concernés travaillent ensemble pour trouver des solutions durables et garantir un accès équitable à l’énergie dans la région.
En conclusion, la crise énergétique que traverse le Nigeria est un défi majeur pour le pays. Les impayés d’électricité de ses voisins mettent en péril la stabilité du secteur énergétique et pourraient avoir des conséquences économiques et sociales importantes. Il est urgent de mettre en œuvre des réformes profondes pour sortir de cette impasse et garantir un accès durable à l’électricité pour tous les Nigérians.